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Mokrane Ait Larbi : « Le pouvoir fait en sorte d’interdire tous ceux qui s’opposent à lui en leur dressant des obstacles »

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L’avocat et défenseur des droits de l’Homme, Me Mokrane Ait Larbi, a indiqué que, le pouvoir prétend que « l’Algérie fonctionne dans le respect des lois et de la Constitution » et qu’il fait en sorte « d’interdire tous ceux qui s’opposent à lui en leur dressant des obstacles ».

« Tout le monde observe que le pouvoir prétend que l’Algérie fonctionne dans le respect des lois et de la Constitution, alors qu’en réalité l’interdiction d’une réunion qu’elle soit du RAJ, des Forces de l’alternative démocratique ou d’une quelconque autre organisation politique ou association qui souhaite tenir une réunion publique et pacifique, ne doit pas être soumise à autorisation et ne doit pas être refusée. Le pouvoir fait en sorte d’interdire tous ceux qui s’opposent à lui en leur dressant des obstacles. Cette interdiction est illégale et anticonstitutionnelle », a expliqué Me Ait Larbi, dans un entretien accordé à TSA publié ce mercredi 4 septembre 2019.

« Je pense que toute personne qui a des principes et qui a participé par le passé dans le domaine de la défense des libertés et droits, est susceptible de rencontrer des obstacles. Cependant, la lutte ne s’achève pas en une journée, une semaine ou en une année. Nous inscrivons notre lutte sur le moyen et long terme », a-t-il estimé, en ajoutant qu' »on ne doit pas perdre de vue que ce qui se passe actuellement a commencé depuis des dizaines d’années. Par conséquent, nous ne craignons pas les obstacles mais nous souhaitons que le débat ait lieu entre nous, pacifiquement ».

Me Ait Larbi, dont le nom avait figuré sur la liste des 23 personnes proposées pour conduire le dialogue national qu’il avait rejeté, a indiqué qu’il « ne pouvais pas faire partie de ce type d’initiatives qui portent uniquement sur l’organisation des élections présidentielles » et qui « ne prennent pas en compte la crise dans sa globalité que vit le pays depuis l’Indépendance », a-t-il expliqué.

Sur la Charte citoyenne pour une Algérie libre et démocratique, lancée et signée par une centaines de personnalités nationales dont il fait partie, Me Ait Larbi a précisé que, les objectifs principaux de cette initiative sont « de réunir les forces démocratiques et celles qui luttent en faveur des droits et des libertés, et cela autour d’un document qui sera une feuille de route à l’avenir. Celle-ci dessinera les contours de l’Algérie nouvelle qui ne peut être que l’émanation de la Proclamation du 1er Novembre et de la charte du congrès de la Soummam, et j’insiste sur la charte de la Soummam. »

« D’autre côté, le document comprendra les principes essentiels sur lesquels l’Algérie de demain sera bâtie à l’instar de la séparation de la religion de la politique, le respect des libertés, des droits et la justice sociale, l’égalité entre les femmes et les hommes, l’indépendance de la justice et l’indépendance des institutions les unes des autres », a-t-il expliqué.

Il a ajouté que « les institutions doivent à l’avenir fonctionner dans le respect de la prochaine Constitution qui doit favoriser l’équilibre entre les différents pouvoirs, car l’indépendance des pouvoirs va de soi, il est donc important de chercher un équilibre entre les pouvoirs sans que l’un n’envahisse l’autre. »

« (…) En principe, la nouvelle Constitution contraindra le pouvoir à fonctionner suivant des principes, nonobstant les personnes et la majorité, comme cela se fait dans les pays démocratiques », a-t-il conclu.

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