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Le comité pour la libération des détenus dénonce : leurs « conditions de détention relèvent d’une époque qu’on croyait à jamais révolue »

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Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), a dénoncé ce mercredi dans

un communiqué, les conditions d’incarcération des détenus à la prison d’El Harrach.

Voici le communiqué du CNLD :

« Le comité national pour la défense des détenus (CNLD) a reçu les avocats membres du collectif de la défense des détenus d’opinion, membres du CNLD, qui ont exposé un rapport détaillé sur la situation de leur incarcération et l’avancement de la procédure judiciaire.

A travers cet exposé, les avocats du collectif ont rapporté des faits graves qui méritent d’être portés à la connaissance de l’opinion publique.

S’agissant des conditions de détention, le moins que l’on puisse dire est qu’au niveau de la prison d’El Harrach, elles relèvent d’une époque qu’on croyait à jamais révolue. Dans cet établissement, la dignité d’un détenu est une notion étrange !

Il n’est pas inutile de rappeler qu’ils ne sont ni des corrompus, ni des voleurs des richesses du peuple comme certains de leurs colocataires. Ce sont pour la plupart des jeunes qui sont déterminés à parachever la libération du peuple après l’indépendance arrachés par leurs ainés dont l’un deux, le valeureux commandant Bouregaâ, est leur compagnon d’infortune.

Ces jeunes ont choisi de vivre dignement dans leur pays. Certains avaient programmé leur mariage pour cet été mais n’ont pu réaliser leurs projets en raison d’une détention aussi injuste qu’illégale.
Ces jeunes empêchés de se marier, le 18 et 24 Août, sont Arezki Chami et Yazid Kasmi.
Des séquelles psychologiques au tord de la justice instrumentalisée et soumise seront gravés à jamais dans leur mémoire.

La jeune élue à l’APW de Tizi Ouzou, Samira Messouci, subit une pression morale indigne de cette institution. Pour pouvoir se soigner à l’infirmerie, on lui impose de porter un «hijab» sous prétexte que l’infirmier qui doit l’examiner est de sexe masculin. Refusant ce chantage, Samira Messouci se retrouve privée depuis le 28 juin, jour de son arrestation, de soins suite aux traumatismes causés par les brutalités des policiers qui l’ont appréhendée.

L’acharnement de l’administration pénitentiaire va jusqu’à lui interdire le port de la robe kabyle et le foulard «amendil» qui va avec, qu’elle avait choisi elle-même devant la condition insistante de cette administration de vouloir lui imposer de porter le hijab le jour de son jugement au tribunal de Sidi M’hammed, portant ainsi atteinte, une fois de plus, à sa conviction et liberté de choix.

Sur le plan de l’instruction du dossier, le CNLD relève un traitement qui s’étire volontairement dans le temps. Il est clair que le seul objectif d’une procédure qui n’a pas lieu d’être au regard de la loi est de faire des détenus une monnaie d’échange ou un moyen de chantage pour la concrétisation de la feuille de route pour régénérer le système qui a ruiné le pays.

Le comité national pour la libération des détenus (CNLD s’indigne du traitement réservé aux détenus et réitère l’exigence de leur libération immédiate et inconditionnelle.

Une forte délégation d’avocats du collectif de la défense se rendra dans la matinée du jeudi 29 août à la prison d’El Harrach pour s’enquérir à nouveau des conditions de détention des détenus et s’entretenir avec l’administration sur les questions de pressions qu’ils subissent et de leurs droits bafoués, notamment le droit élémentaire aux soins.

Alger, le mercredi 28 août 2019″

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