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Pas de solution possible à la crise sans les jeunes leaders du hirak

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L’état major en est certainement bien conscient aujourd’hui: s’il ne répond pas aux réclamations réitérées depuis plus de 6 mois par le Hirak,la grogne pourrait s’amplifier et se radicaliser dés le début du mois de septembre, avec le risque qu’elle engendre des violences difficiles à gérer.

Les exigences populaires sur lesquelles se cristallisent les crispations étant tout à fait légitimes au regard de la constitution algérienne, le bon sens politique attendu du haut commandement militaire consisterait à faire preuve de sagesse en acceptant, notamment, l’application des articles 7 et 8 de la constitution qui accordent au peuple algérien la pleine souveraineté de conduire lui même son destin politique, accepter le principe de la primauté du civil sur le militaire et permettre l’organisation d’une transition politique confiée à des personnalités désignées par le peuple en vue de préparer les meilleures conditions possibles au prochain scrutin présidentiel.

A ces revendications basiques auxquelles n’a jamais renoncé le Hirak depuis son avènement un certain 22 février 2019, sont malheureusement venues se greffer d’autres exigences, issues d’une gestion calamiteuse de la crise politique par l’état major militaire.

Il s’agit, on l’a compris, des détenus d’opinion illégalement incarcérés pour avoir portés l’emblème amazigh ou pour avoir tenu des propos jugés séditieux. A toutes ces doléances, il faut évidemment ajouter la répression policière qui a pris une tournure inacceptable avec notamment des arrestations brutales et injustifiées, la fermetures des autoroutes qui conduisent vers la capitale à la veille des manifestations du Hirak et, l’obstruction du champs médiatique, aujourd’hui presque exclusivement réservé au pouvoir.

L’ouverture d’un dialogue direct et franc entre l’autorité militaire et les leaders de la révolution du 22 février, et non pas, avec des panels et conférences fantoches, est évidemment souhaité comme un signe de bonne volonté, de régler la crise politique qui s’éternise, précisément parce que ce type d’initiative tarde à venir.

Il y a en effet dans les initiatives prises par les autorités algériennes pour relancer le processus électoral, le refus de reconnaître le Hirak comme révolution populaire ainsi que toutes les revendications qui vont à l’encontre d’un système qui régit la vie politique algérienne depuis l’indépendance du pays à ce jour. Le cap est de ce fait pris de manière autoritaire, pour organiser le plus rapidement possible un scrutin présidentiel ,au moyen duquel, ce modèle de gouvernance se perpétuera et reprendra son cours, avec un futur chef d’Etat choisi par l’état major de l’armée. Le pouvoir tient « mordicus »à cette solution et tente d’y parvenir au moyen de l’intrigue et de la manipulation qui, malheureusement pour lui, ne fonctionnent plus ,tant la prise de conscience politique est grande dans les rangs du Hirak.

La tentative de l’élection du 4 juillet 2019 a de ce fait échouée et celle qu’on se prépare à imposer,connaîtra certainement le même sort, tant l’hostilité à cette option est bruyamment clamée par des centaines de milliers d’algériens, à chacune des sorties du Hirak.

Bien que très certainement conscient de l’extrême difficulté du challenge, le pouvoir continue à s’accrocher, pour des raisons qui nous échappe, à cette chimère que l’état major militaire pourrait,peut être, faire passer par la force, mais au prix de très gros dégâts qu’il devra longtemps assumer,non seulement, face au peuple,mais également auprès de la communauté internationale.

Le cas des tueries de l’armée soudanaises et de l’intervention de l’Union Africaine, pour résoudre la crise au détriment de l’armée, sont encore frais dans les mémoires!

On n’en est heureusement pas encore là, les pouvoirs civil et militaire algériens se contentant pour l’instant ,de seulement mobiliser leurs clientèles ( généralement des transfuges du FLN et du courant islamiste et quelques opportunistes) pour organiser des simulacres de dialogues d’avance condamnés à l’échec.

C’est le cas du panel du dialogue qui, comme on a pu le constater, n’est composé que de transfuges des pouvoirs passés et présentes, sans aucun lien avec le Hirak et celui des étudiants proches du pouvoir, qui ne rassemblera très certainement que des étudiants affiliés aux syndicats proches du pouvoir (L’UNEA du FLN et UGEL du Hamas) quo doit se réunir prochainement pour donner l’illusion d’une entente inter générationnelle sur la nécessité d’aller vite à cette élection présidentielle sensée régler tous les problèmes. Toutes ces initiatives de dialogue initiées par des cercles proches du pouvoir visent, on l’a bien compris, à tromper l’opinion publique en faisant croire que les algériens de bonne volonté partagent tous le même avis, celui d’en finir avec la crise provoquée par le Hirak en organisant, comme le souhaite Ahmed Gaid Salah, très vite ce scrutin duquel sortira le candidat choisi par le haut commandement de l’armée.

Le pouvoir semble justifier sa préférence pour les dialogues truqués par le fallacieux prétexte,selon lequel , le Hirak n’aurait pas de leaders pour le représenter. Ce qui est évidemment faux! Le Hirak qui tient de merveilleuse façon la route depuis plus de 6 mois ,tout en restant pacifique et intransigeant sur les revendications politiques originelles, dispose en effet de jeunes et brillants chefs, dont le président du panel du dialogue Karim Younes vient de découvrir, à l’occasion de l’intrusion d’un groupe d’étudiants dans la salle où se tenait,samedi dernier,une réunion de son panel.

A travers des vidéos postées sur les réseaux sociaux, on découvre en effet de jeunes étudiants très politisés et qui, de surcroît, maîtrisent parfaitement les subtilités d’internet et des actions de masse. Ces derniers se disent fiers d’être les maîtres d’œuvre et les aiguilleurs avertis du Hirak.

Dans une toute récente vidéo, un de ces étudiants, prenant exemples sur nos valeureux martyrs Abane Ramdane et Larbi Ben M’Hidi qui n’avaient respectivement que 27 et 23 ans, de à la date du déclenchement de la révolution du 1er novembre 54, s’insurge contre ces vieux transfuges du pouvoir qui tentent à travers le panel du dialogue de Karim Younes, de leur confisquer leur révolution, faisant le serment que seuls les représentants dûment mandatés par le Hirak, seront autorisés à négocier avec l’état major militaire et, uniquement avec lui, car il est le véritable détenteur du pouvoir en Algérie.

Dans la même vidéo, Le jeune leader du Hirak affirme toutefois apprécier le concours de personnes plus âgées qui le font par engament patriotique, pour appuyer ces jeunes de moins de 30 ans qui se sont engagés dans cette révolution presque par obligation, pour se tracer un avenir dans un pays où l’état déliquescent de la gouvernance, les condamnait à l’errance et au désespoir.

Le nœud de la crise étant, on l’a compris, essentiellement entre les mains du haut commandement militaire et des jeunes leaders du Hirak, il serait temps que ces deux parties prennent directement langue, en vue d’un accord de sortie de crise qui épargnera à l’Algerie bien des désagréments, tant les difficultés qui se profilent à brève échéance, sont nombreuses et pour certaines,très périlleuses.

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