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Situation politique en Algérie : une société de renseignement américaine donne son analyse

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Le centre des études géopolitiques américain Stratfor, géré par une société privée qui œuvre dans le domaine du renseignement, s’est intéressé cette semaine aux événements qui touchent l’Algérie, dont la crise politique actuelle.

Dans une analyse publiée le 02 août 2019 avec comme titre « au milieu d’une transition politique, le gouvernement met le pied à terre», Stratfor est revenu sur les évolutions que connait la situation politique nationale actuellement notamment le rôle du gouvernement, de l’armée ainsi que de la classe politique, entre autre le Panel constitué pour mener le dialogue.

Ainsi, sur le différend existant sur certains points de dialogue entre le Panel et les autorités, Stratfor a indiqué que « le général Ahmed Gaïd Salah, chef-Etat-major, a rejeté les conditions préalables imposées par un panel d’opposition composé de six membres dans le cadre d’un processus de dialogue visant à tracer la voie à suivre pour les élections à Alger, à savoir la libération des prisonniers d’opinion et la levée des mesures de sécurité supplémentaires autour de la capitale ».

Toujours selon l’étude, la société algérienne découvre à quel point elle peut titiller le «pouvoir» . Cette semaine, Le 1er août, le panel, présidé par l’ancien président de la Chambre basse du Parlement, Karim Younes, s’est réuni pour faire le point sur l’attitude du gouvernement et décider de la marche à suivre.

La société de conseil a souligné, par ailleurs, que le Panel a exprimé sa « déception devant le refus des autorités de négocier, deux membres éminents du panel ont démissionné (Younes les aurait rejoints, mais ses collègues de la délégation l’ont persuadé de rester), bien que l’organe ait invité de nouveaux membres à le rejoindre ».

Toutefois, ce rejet « porte un coup sévère à l’opposition et au mouvement de protestation populaire algériens, qui tentent de modifier radicalement le système politique du pays ». Poursuivant son analyse, Stratfor a précisé que « le gouvernement intérimaire (et surtout l’armée) a clairement fait savoir qu’il ne se plierait pas à un certain nombre de demandes ».

 L’armée « n’a jamais été aussi visible et publique à ce sujet » 

Revenant sur le rôle de l’Armée nationale populaire durant cette période, le Stratfor a indiqué que  « dans le même temps, la nature de la réprimande a montré à quel point l’armée est devenue un pilier important du gouvernement». Ajoutant que « en tant que composante clé du « pouvoir », l’armée algérienne a exercé un contrôle démesuré, mais elle n’a jamais été aussi visible et publique à ce sujet ».

Dans la foulée, il est indiqué que « plus les discussions avec le gouvernement intérimaire s’enliseront dans le débat, plus il risque de perdre sa crédibilité auprès des segments les plus durs de l’opposition ». « Certains dans les rues ont déjà accusé le groupe d’experts de devenir un outil militaire permettant de diluer les revendications de l’opposition, ce qui a motivé les démissions de corps de cette semaine».

L’analyse s’est étalé aussi sur la lutte anti-corruption en indiquant qu’elle a touché la majorité des « loyalistes de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika ». Allant dans les détails, ils sont cité le changement du ministre de la justice en indiquant que « Bensalah a limogé le ministre de la Justice, Slimane Brahmi, pour le remplacer par le procureur d’Alger, Belkacem Zeghmati. La nouvelle personne nommée pourrait représenter un choix pragmatique de la part du gouvernement, car il est connu pour s’opposer aux loyalistes de Bouteflika » mais « ce remaniement est révélateur du type de décisions gouvernementales qui ont suscité la colère populaire », a souligné encore Stratfor.

En conclusion, Stratfor a indiqué que « ces actions abruptes du gouvernement ont poussé les manifestants dans les rues pendant des semaines (à compter du 2 août, cela fait maintenant 24 semaines) et vont probablement continuer à le faire, quelles que soient les lignes rouges du pouvoir ».

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