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Dialogue : quand Gaid Salah désavoue le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah

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Discorde au sommet de l’Etat. Le chef d’Etat-major et Vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaid Salah, a ouvertement désavoué le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, en se positionnant contre les préalables à l’ouverture du dialogue, ce qui met le panel conduit par l’ancien président de l’Assemblée nationale, Karim Younes, dans une position pour le moins compliquée.

En effet, le chef d’Etat-major a valorisé hier « les étapes franchies sur la voie du dialogue national, notamment après l’audience accordée par Monsieur le Chef de l’Etat à un groupe de personnalités nationales, qui se chargera de la conduite de ce dialogue, s’engageant à mettre à disposition les moyens nécessaires pour l’accompagner dans cette noble démarche et réunir les conditions idoines pour la tenue des présidentielles dans les plus brefs délais ».

Le chef de l’Etat par intérim a reçu jeudi dernier six personnalités issues de la société civile chargées de mener le dialogue national et inclusif auquel il a appelé de ses vœux le 3 juillet dernier. Younès a toutefois assuré que le panel avait posé des préalables à l’ouverture du dialogue, en réclamant des mesures d’apaisement, parmi lesquelles la libération de tous les détenus du Hirak, la levée de toutes les formes de pression sur les médias, et la garantie de toutes les conditions permettant aux Algériens de manifester pacifiquement.

Abdelkader Bensalah, dont l’intérim a constitutionnellement pris fin le 9 juillet dernier, a fait part de sa disponibilité à  étudier et à satisfaire quelques-unes des mesures réclamées par le panel pour le dialogue. Il avait même évoqué avec Karim Younes la possibilité d’examiner le départ du gouvernement dans le cadre constitutionnel.

Gaid Salah ne s’embarrasse pas des préalables. Sa position intransigeante quant aux préalables posés par le panel chargé de mener le dialogue a jeté le trouble au sein de cette commission.

« Il n’est plus question de perdre davantage de temps, car les élections constituent le point essentiel autour duquel doit s’axer le dialogue, un dialogue que nous saluons et espérons qu’il sera couronné de succès et de réussite, loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu’aux diktats », a fait savoir le chef d’Etat-major. Et d’ajouter : « de telles méthodes et thèses sont catégoriquement rejetées, car l’Algérie a besoin aujourd’hui de ceux qui se sacrifient pour elle ».

Le panel vit-il ses dernières heures ?

Karim Younes a réitéré ce matin l’importance de satisfaire les conditions réclamées par l’opposition pour mener le dialogue.  « Nous maintenons les préalables. Abdelkader Bensalah nous a donné des assurances. On est prêt à tout pour trouver une issue, mais on n’est pas prêts à marcher sur la volonté populaire », a-t-il indiqué.

Sentant un faux départ, le panel a tenu dimanche dernier sa première réunion, à l’issu de laquelle il a appelé d’autres personnalités nationales, telles que l’ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche et Djamila Bouhired, à rejoindre la commission. Dans la foulée, plusieurs de ces personnalités avaient exprimé leur refus d’intégrer le panel qui a connu hier sa première défection.

En effet, l’économiste Smail Lalmas, a annoncé hier soir sa page Facebook son retrait du panel qui doit se réunir à la fin de la semaine.

« Au peuple algérien et aux membres du Panel, en l’absence d’une réponse positive aux revendications populaires relatives aux mesures d’apaisement nécessaires pour la réussite du processus de dialogue et en raison des pressions que j’ai subies depuis l’annonce de la composition du comité, j’ai décidé de me retirer et de démissionner sur le champ du Panel de dialogue, et ce à partir de cet instant. J’ai essayé avec toutes mes forces de sortir le pays de crise mais… », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

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