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Badreddine Nouioua, ancien gouverneur de la Banque centrale, « les dévaluations et les dépréciations du dinar n’ont eu dans l’ensemble que des effets négatifs sur l’économie nationale »

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« Les dévaluations et les dépréciations du dinar n’ont eu dans l’ensemble que des effets négatifs sur l’économie nationale », a indiqué M. Badreddine Nouioua, ancien gouverneur de la Banque centrale, dans une contribution publiée ce dimanche sur le site du quotidien El Watan.

Évoquant les causes de la perte de la valeur du dinar, l’ancien gouverneur de la Banque central explique que « cette importante perte de valeur a été provoquée par les dévaluations qu’a subies le dinar durant les années 1990 et par les dépréciations intervenues au cours de ces dernières années (…). Les dépenses improductives effectuées par l’Etat et les entreprises, les distributions de revenus, de leur part, sans contrepartie en matière d’amélioration de la productivité et d’accroissement de la production de biens et de services, ont contribué à affaiblir la monnaie nationale ».

Il a indiqué que « l’octroi des crédits par les banques et les autres institutions financières à des projets fictifs ou non fiables » a également contribué à la perte de la valeur du dinar , poursuivant « les agissements des spéculateurs et les achats excessifs de marchandises par les ménages, comme ceux portant sur les denrées alimentaires pendant le mois de Ramadhan, ont leur part de responsabilité dans la diminution de la valeur du dinar ».

M. Nouioua explique que « l’objectifs de la dévaluation de la monnaie dans une économie organisée et productive « vise à rendre l’économie nationale plus compétitive. Ce qui induit plus d’exportations de produits, lesquels sont disponibles, de qualité et ont leurs marchés extérieurs. Elle tend également à attirer des capitaux étrangers (…) et à attirer plus de touristes qui trouvent un bon accueil».

Toutefois, M. Nouioua estime que « les conditions requises pour l’obtention de tous ces résultats, dans le cas d’une dévaluation du dinar, ne sont malheureusement pas réunies en Algérie. Le pays, en dehors des hydrocarbures, n’a que peu de marchandises exportables ».

Il précise, dans ce sens, que le pays « ne dispose pas de produits variés, de qualité et en quantités suffisantes, qui peuvent être facilement écoulés sur les marchés extérieurs. Cela d’autant plus que les circuits nécessaires pour l’exportation ne sont pas facilités, n’ont pas été organisés et ne sont donc pas établis. Le climat des affaires, à cause d’une bureaucratie paralysante, de mesures contreproductives, d’une justice défaillante, de la corruption, a été de son côté peu attractif pour les capitaux étrangers ».

Abordant la question des importations, l’ancien gouverneur de la Banque centrale estime qu’ « il est difficile de les réduire étant donné la forte dépendance, à la fois de la consommation et de la production, vis-à-vis de l’étranger en l’absence d’une production nationale, importante et diversifiée, répondant aux principaux besoins ».

M. Nouioua explique qu’ « au lieu du redressement de la situation financière et économique, la dépréciation du dinar se traduit en Algérie par une hausse des prix qui diminue le pouvoir d’achat de la population, entrave les investissements, crée des difficultés aux entreprises de production et entraîne une augmentation du chômage. Le taux de change du dinar sur le marché parallèle des devises se dégrade davantage et permet aux trafiquants de s’enrichir de plus en plus ».

Surévaluation et stabilité du dinar

Il estime que « continuer à soutenir que le dinar est surévalué et que sa valeur doit être par conséquent corrigée pour être équivalente à son cours sur le marché parallèle des devises n’est pas du tout réaliste. Le marché parallèle des devises est un marché spéculatif où se déroulent tous les trafics, il ne peut à ce titre constituer une référence. De toute façon, aligner le taux de change officiel du dinar sur celui pratiqué sur le marché parallèle des devises ne sert à rien, puisque aussitôt ce dernier va atteindre un niveau plus élevé »..

Pour l’ancien gouverneur de la Banque centrale, «les circonstances prévalant en Algérie requièrent une monnaie stable. Celle-ci est nécessaire, notamment pour engager un programme d’investissements importants, lequel est indispensable en vue d’accroître et diversifier la production et d’asseoir une base pour un développement économique substantiel et durable. La stabilité de la monnaie permettra d’obtenir pour les investissements, qui auront besoin d’équipements et de matériels importés, des prix abordables et encourageants ».

Il a indiqué que l’Etat algérien « aura besoin, entre autres, d’une monnaie stable pour créer les instruments et les conditions qu’exigent la reprise des activités et l’arrêt de la crise économique. Les décisions à prendre consistent à donner naissance à un nombre suffisant d’entreprises et de bureaux d’études dans tous les domaines, à assainir les administrations et les institutions en y renforçant les règles de contrôle et de transparence et en désignant à leur tête des responsables compétents, intègres et engagés ».

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