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Vers une feuille de route économique de l’Algérie d’ici 2022

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La révolution des sourire qui a débuté le 22 février dernier a chamboulé le paysage politique et économique du pays. Cette dynamique révolutionnaire a rebattu les cartes et a redéfini les nouveaux enjeux aspirant à un régime démocratique et à une gouvernance plus transparente des affaires publiques. Sur le plan économique, la dégradation rapide des comptes, le marasme général qui touche de plein fouet les opérateurs économiques et la stagnation économique suscitent de plus en plus d’inquiétude.

C’est dans ce contexte que le Cercle d’Action et de Réflexion autour de l’Entreprises (CARE) a organisé ce lundi 22 juillet 2019, une conférence intitulée « Quelles priorités pour une feuille de route économique pour l’Algérie à l’horizon 2 022 ? ». L’équilibre budgétaire et l’état du commerce extérieur du pays, notamment la balance des paiements ont été au centre de la réflexion.

A ce propos, Rachid Sekak, Consultant international en finances, a indiqué qu’ « on a diabolisé l’endettement extérieur. C’est un dogme politique », expliquant que la règle 49/51 qui régit les investissements étrangers en Algérie « a servi à capter le rente ».

Il a plaidé pour « l’ajustement du taux de change », soulignant que « la peur s’est installé au niveau des banques publiques ».  Évoquant certains discours alarmistes sur la situation financière du pays prévoyant l’épuisement total des réserves de change d’ici 2021, M. Sekak a affirmé que « l’Algérie ne sera pas en faillite en 2022 ».

Il a par ailleurs plaidé pour une meilleure maitrise des dépenses courantes de l’Etat, une refonte progressive mais totale du système de protection des populations les plus vulnérables, une meilleure efficacité des investissements publics et pour la nécessité de lever les tabous à la cession d’actifs publics et ouvrir le capital de certaines entreprises publiques.

Équilibre budgétaire et des comptes extérieurs

De son côté, Souhil Meddah, analyste financier, a rappelé que le modèle économique adopté au départ était basé sur la commande publique, c’était un modèle Keynésien qui a trop duré dans le temps. Il en a résulté, selon lui, un déficit abyssal. C’est pourquoi M. Meddah appelle à la mise en place d’un modèle basé sur l’offre, un modèle des débouchés, dans lequel l’opérateur privé serait au centre.

Sur un plan macroéconomique, M. Meddah préconise que le pays se dote d’une prospective pour définir le futur projet de société, en identifiant les potentialités actuelles ou futures tenant compte des orientations géostratégiques, économiques, monétaires et en traçant sur cette base des objectifs précis sur le très court, le court termes, le moyen et le long termes.

Il a plaidé également pour la remise à niveau le cadre général et les règles des investissements directs étrangers (IDE) afin de soutenir les ressources de la balance des paiements et pour la nécessité de dévaluer le dinar pour contribuer à la règle des débouchés.

Sur un plan microéconomique, le conférencier a préconisé de mettre un terme aux bonifications des taux d’intérêt et passer vers une réduction du taux directeur de rémunération, d’intérêt ou d’escompte, pour soutenir la politique d’industrialisation dans un cercle consolidé et de limiter les dotations accordées aux entités publiques et les remplacer par les instruments du marché.

Il a également appelé à faire des appels publics, réguliers et périodiques, à l’épargne pour des financements obligataires ciblés et à la monétisation de la contrepartie des services offerts par les infrastructures réalisées ou en cours de réalisation

De son côté, l’économiste Mourad Goumiri a plaidé pour l’ouverture du secteur public (éducation, santé,..) au secteur privé, afin de faire des économies budgétaires, en estimant que la baisse des salaires dans ces secteurs est difficilement envisageable. Il a par ailleurs préconisé l’ouverture par la vente des entreprises publiques et l’ouverture des activités interdites au secteur privé.

Abordant les recettes de l’Etat, M. Goumiri a indiqué que dans le contexte social actuel, il est difficile d’envisager une hausse de la TVA et autres impôts directs. Il a appelé à une gestion plus rationnelle des subventions, citant les 2 milliards de dollars de subventions consacrées aux carburants.

Pour l’économiste Mouloud Hedir, l’Algérie est dans un processus de récession économique. Il a indiqué que tous les gouvernements du monde font des ajustements des comptes extérieurs, alors qu’on Algérie rien n’a été fait de ce côté. M. Hedir estime que l’ajustement qui est devant nous, c’est l’ajustement des finances publiques et des comptes extérieurs.

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