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Rahabi : Le pays se trouve dans « un vide constitutionnel qui s’aggrave et l’impasse politique devient chaque jour plus grande »

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« Le dialogue reste la voie la moins coûteuse et la moins longue pour régler une crise de nature de celle que nous vivons aujourd’hui », a affirmé l’ancien ministre de la Communication (1998-1999), Abdelaziz Rahabi dans une interview à Radio France internationale (RFI) reprise par l’agence officielle.

Abdelaziz Rahabi, coordinateur de l’instance de gestion du forum national du dialogue, a estimé qu’il est temps de mettre en place les mesures arrêtées par le Forum du dialogue pour aller à l’élection présidentielle.

Pour lui, « seules les élections peuvent donner de l’expression réelle de la volonté populaire. Ce n’est pas un accord politique qui va refléter la volonté des Algériens », soulignant que le pays se trouve dans « un vide constitutionnel qui s’aggrave et l’impasse politique devient chaque jour plus grande ».

« Nous avons convenu de sortir avec une plateforme qui pose les mesures de confiance et d’apaisement que le gouvernement doit prendre avant d’aller au dialogue et qui propose également une instance qui organiserait les élections, (révise) le fichier électoral, (gère) les élections et leur contrôle et la proclamation des résultats par cette instance qui se substituerait, dans ce cas précis, au Conseil constitutionnel qui a perdu toute forme de crédibilité », a-t-il expliqué.

Cependant, a-t-il estimé, l’élection présidentielle ne se réalisera pas à toutes les conditions. « Il faut qu’il y ait une ambiance, un environnement favorable et il faut que les Algériens soient convaincus que leurs voix ne seront pas volées. Il faut que les Algériens soient convaincus de la transparence, de la régularité du scrutin, et ça n’est pas encore acquis », a-t-il soutenu.

Appelé à citer les mesures de confiance, Abdelaziz Rahabi a évoqué, entre autres, « la libération de l’audiovisuel public », « la levée des entraves faites à l’exercice de la politique par les partis », » l’arrêt des poursuites pour des délits d’opinion ».

Il a considéré qu’il y a des gestes « très forts » qui sont faits dans la lutte contre la corruption, mais il reste, a-t-il observé, que la « véritable » lutte contre la corruption « se fera quand le système de gouvernement changera ».

L’ancien porte-parole du gouvernement pense, toutefois, que dans les conditions actuelles, les Algériens « n’iront pas voter ». Pour lui, ils sont devenus « plus vigilants, plus exigeants et il est difficile d’établir aujourd’hui la confiance rompue entre le pouvoir et les citoyens ».

Mais il ne perd pas espoir en estimant que tout le monde « y travaille » dans ce sens et se disant « conscient » qu’il y a une « volonté partagée » aussi bien dans le discours politique officiel que dans celui de l’opposition « d’aller vers une solution politique et de retourner vers le processus électoral ».

En ce qui concerne la plateforme issue du Forum national du dialogue, Abdelaziz Rahabi a indiqué que des résistances existent « surtout dans les administrations ».

« Elles sont réticentes aux changements parce qu’il y a des situations de rente, des intérêts qui sont touchés par cette dynamique de changement », a-t-il expliqué, soutenant que le hirak « a créé chez nous une sorte de demande très forte de transparence », notant entre autres que les slogans, qui reviennent le plus souvent lors des marches, concernent la corruption.

« Les Algériens veulent contrôler les richesses nationales et ils savent qu’ils ne peuvent contrôler ces richesses que dans un système démocratique, avec une justice indépendante et une volonté politique de refaire », a-t-il ajouté, soulignant que « la volonté politique a toujours manqué dans la lutte contre la corruption ».

A propos des jeunes ayant participé au forum, il a reconnu qu’il a été « très agréablement » surpris par leur niveau de maturité et leur niveau de conscience politique.

« C’est impressionnant. Leurs demandes sont essentiellement politiques, claires, bien structurées, bien formulées. Ils envoient un message très clair si à l’opposition qu’au pouvoir : la transition est dans nos têtes, nous savons ce que nous voulons, et nous sommes en mesure de gérer cette période », a-t-il expliqué.

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