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Le maintien des quotas ne règle pas la question de la surproduction mondiale de pétrole

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Réunis pour deux jours à Vienne, les pays membres de l’OPEP, rejoints par la Russie, n’éprouveront sans doute aucune difficulté à s’entendre sur la reconduite, pour 9 mois encore, de l’accord de limitation de la production de pétrole, signé en janvier 2017.

C’est, en effet, un minimum de décision à prendre pour limiter les dégâts incommensurables qu’un effondrement inéluctable des cours du brut pourrait causer aux pays producteurs de pétrole, si le marché mondiale continue à être inondé, comme c’est actuellement le cas, de pétrole.

Un effondrement catastrophique des prix que cette surabondance  d’hydrocarbures rend possible à tout moment et que ce genre d’accords a le mérite d’éviter momentanément, sans avoir la prétention d’éloigner définitivement le spectre de probables chocs pétroliers.

S’il peut, par l’effet du maintien de la production des pays de l’Opep et de la Russie  à un niveau collectivement déterminé, éviter un effondrement brutal des prix, l’accord en question reste toutefois impuissant face aux effets de conjonctures (conflits politiques et militaires, problèmes techniques liés aux grosses installations de production et de raffinage, crises économiques etc.) qui continueront toujours  à chahuter la courbe des prix, tantôt à la hausse, tantôt à la baisse.

Mais à moins d’un conflit armé dans le Golfe persique, en Lybie et au Venezuela qui pourrait gravement perturber le commerce mondial du pétrole, on voit mal comment le Cartel Opep qui représente à peine 35% de la production mondiale pourrait peser significativement sur les cours de l’or noir, outrageusement dominé par les Etats Unis d’Amériques qui, non seulement, disposent de stocks gigantesques, mais également, d’une capacité de production en constante hausse, du fait de l’extraction effrénée de pétrole et gaz de schistes.

Il n’y a dans ces conditions, aucune raison objective d’espérer une substantielle et durable remontée des prix. On peut tout juste compter quelques probables pics, dans la limite de 70 dollars le baril tout au plus, dont les retournements de conjonctures et l’état général de l’économie mondiale pourraient gratifier les pays, comme le notre, dont le sort est suspendu aux recettes d’hydrocarbures.

On se souvient en effet qu’en janvier 2017, au plus fort d’un choc pétrolier qui avait ramené le cours du brut à moins de 35 dollars le baril, l’accord de réduction de la production de 1,2 millions de baril/jour difficilement arraché par l’Opep en raison du refus de l’Arabie Saoudite, avait permis au marché de reprendre momentanément quelques couleurs. Le Brent avait en effet gagné environ 22% et le WTI, pas moins, de 30%.

La surproduction américaine d’hydrocarbures plombera malheureusement les prix à ce niveau, à l’évidence trop insuffisant pour des  pays comme l’Algérie qui a besoin 120 dollars par baril pour requinquer quelque peu son économie.

On est bien loin du compte sachant que ce dernier n’a guère dépassé 70 dollars depuis bientôt 3 années et qu’il serait imprudent d’espérer un niveau supérieur, durant de longues années encore. Ne se faisant plus d’illusions sur les prix qui ont de bonnes raisons de rester modestes longtemps encore, beaucoup de pays pétro-gazier seront tentés, comme ils l’ont toujours fait, de compenser les pertes dues à la modicité des prix, par des exportations supplémentaires d’hydrocarbures sur le marché « spot ».

En augmentant ainsi l’offre mondiale de pétrole, ces exportations souvent clandestines contribuent à noyer encore plus de pétrole une économie mondiale en stagnation. Les effets avantageux de conjoncture mis à part, les cours de l’or noire continueront, pour toutes ces raisons objectives, à être tirés vers le bas.

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