Contrairement aux 18 précédents vendredis des marches contre le système, le 19 vendredi a été marqué par l’absence des journalistes et des caméras des différentes chaînes privées et publique.
Chaînes privées
Pendant que les centaines de milliers de manifestants défilaient en cette journée caniculaire à travers presque tout le territoire national, en réitérant l’essentiel des revendications du mouvement populaire et en répondant aux manœuvres du pouvoir, les chaînes privées se sont illustrées par leur silence radio, et en consacrant l’essentiel de leurs diffusions à l’actualités sportive, notamment, la victoire de l’équipe nationale face au Sénégal (1-0) pour le compte la première phase de la coupe d’Afrique des Nations (CAN 2019) organisée en Egypte.
Ces mêmes chaînes qui ont durant, 18 vendredis consécutifs, ont couvert l’essentiel des marches contre le système, se sont illustrées ce vendredi par leur absence qui n’est pas passée inaperçue pour les manifestants à Alger, qui ont scandé « warahi sahafa » (où est donc passée la presse ».
Les médias publics
Du côté des médias publics, notamment, l’ENTV, l’APS et la radio, chacun a rapporté les évènements de façon différente et timidement.
L’ENTV a consacré quelques images dans son JT de 20H00, des images jumelées aux images de la joie des supporters après la victoire de l’équipe nationale qui scandaient jeudi « One two three viva l’Algérie ». La chaîne A3 de l’ENTV, pendant que les Algériens marchaient, elle s’est illustrée par la diffusion du match de la coupe du monde de 1982 ayant opposé l’équipe nationale et l’République Fédérale d’Allemagne (RFA).
Quant à l’agence officielle « APS », elle a consacré deux dépêches aux marches de ce 19 vendredi : Une pour la marche à Alger titrée « 19 vendredi : Les manifestants réitèrent leur attachement au changement du système ». Et la seconde dépêche a été consacrée aux marches dans les différentes wilayas du pas avec le titre : « Des milliers de manifestants marchent à travers les wilayas pour appeler au respect de la volonté du peuple ».
A Alger, selon l’APS, les manifestants ont été en nombre inférieur par rapport aux précédents vendredis. « Les manifestants ont également brandi des portraits des martyrs de la guerre de libération nationale, ainsi que des pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire: « Pour l’application des articles 7 et 8 de la Constitution », « La souveraineté appartient au peuple », « Les Algériens khawa khawa » (Les Algériens sont frères), comme ils ont réaffirmé leur attachement inébranlable à l’unité du peuple et de la nation et à ses origines », peut-on lire dans la dépêche APS consacrée à la marche à Alger.
La même source a précisé que « ces marches se sont déroulées globalement dans le calme, à l’exception de quelques échauffourées enregistrées notamment au niveau de la Rue Didouche Mourad, la Grande-Poste et Hassiba Benbouali entre des manifestants et les forces de l’ordre », ajoutant que « plusieurs personnes ont été interpellées dont la plupart pour avoir tenté de perturber l’ordre public, alors que d’autres pour avoir brandi des drapeaux autres que l’emblème national, ont constaté des journalistes de l’APS. »
« Selon une source sécuritaire, la majorité des personnes interpellées ont été relâchées après ces opérations de contrôle, à l’exception de ceux qui se sont rendus coupables de port d’armes blanches ou de détention de produits prohibés (drogue et psychotropes…), lesquels seront présentés devant la justice », selon la même source.
Pour sa part, la radio, a consacré un article avec des comptes rendus de ses journalistes à Alger, Oran, Annaba et Tizi-Ouzou. La radio a parlé de « Protestation pacifique-vendredi 19 : pour une république démocratique et la libération des détenus du Hirak ».
Dans son article, la radio a parlé d’un « vendredi tendu à la capitale ». « Si les marcheurs n’ont pas changé de revendications, le dispositif sécuritaire, lui, change de tactique et d’attitude envers les protestataires, d’un vendredi à l’autre, a constaté Amina Hadjiet de la radio chaine 3, ce matin à Alger. Elle a assisté, dit-elle, à des tirs sporadiques de bombes lacrymogènes, à l’utilisation des tasers et constaté également des arrestations aux forceps. « C’est un vendredi tendu à la capitale », décrit-elle », a rapporté la radio, précisant qu' »en plus de la fermeture du tunnel des facultés, des membres de la ceinture de sécurité innovent pour filtrer les foules et fouillent sacs et pancartes des protestataires sans heurts ni affrontements. »
