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Au moins 60 morts à la suite de l’intervention de l’armée contre les manifestants au Soudan

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Sur ordre du Conseil militaire, les soldats soudanais sont intervenus lundi contre le sit-in réuni depuis le début d’avril devant le quartier général de l’armée. Après le départ d’Omar Al-Bachir, les manifestants réclament le transfert du pouvoir aux civils.

Le bilan est lourd. Au moins 60 personnes sont mortes à la suite de l’intervention des militaires lundi 3 juin contre les manifestants réunis depuis plusieurs mois devant le quartier général (QG) de l’armée, a annoncé mercredi le Comité des médecins. Il s’agit du dernier bilan provisoire fourni par ce comité proche de la contestation.

Le Comité des médecins soudanais accuse les « milices du Conseil [militaire] (…) d’être responsables de ce massacre ». La contestation juge ainsi que les Forces de soutien rapide (RSF) sont les principaux auteurs de la dispersion par la force du sit-in.

Ce rassemblement qui se veut pacifique avait débuté le 6 avril pour réclamer le départ du président Omar Al-Bachir, destitué par l’armée cinq jours plus tard et remplacé par un Conseil militaire de transition. Mais le sit-in s’est poursuivi depuis pour exiger le transfert du pouvoir aux civils.

Depuis lundi, des images d’amateurs filmées durant la dispersion montrent des dizaines de manifestants, essentiellement des jeunes, courant pour fuir les balles tirées de loin. Dans leur course, certains transportent péniblement des blessés. « La situation est maintenant pire que jamais », a condamné l’Association des professionnels soudanais (SPA), clé de voûte de la contestation. Le Conseil militaire a dit « regretter » les violences de lundi. Il a évoqué une « opération de nettoyage » près du sit-in par les Forces de sécurité qui a mal tourné.

Le mouvement de contestation a appelé à poursuivre la mobilisation et rejeté l’appel à des élections par les militaires au pouvoir. « Nous appelons tous les Etats et les organisations à isoler et à cesser de traiter avec le soi-disant Conseil militaire », a déclaré la SPA dans un communiqué, dénonçant des « crimes contre l’humanité ». L’organisation a par ailleurs appelé à continuer les « marches pacifiques » et à « la grève et à la désobéissance civile jusqu’au renversement du régime ».

Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies s’est réuni à huis clos mardi en urgence à la demande de l’Allemagne et du Royaume-Uni, qui ont présenté un communiqué appelant les militaires et les manifestants au Soudan à « continuer à travailler ensemble vers une solution consensuelle », selon le document consulté par l’AFP. Mais l’initiative a été bloquée par la Chine et par la Russie.

Dans un communiqué commun, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège ont estimé que « le peuple soudanais mérite une transition dans le calme, menée par des civils, qui puisse établir les conditions pour des élections libres et justes, plutôt que d’avoir des élections hâtives imposées ».

Afp

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