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Abderrahmane Mebtoul : « Le développement futur de l’Algérie devra reposer sur l’initiative locale »

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L’Algérie a deux choix face aux enjeux et mutations géostratégiques, soit approfondir les réformes structurelles, renvoyant à la volonté politique, ou aller vers la régression. C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmane Mebtoul sur la vision stratégique de l’Algérie 2019-2030 comme condition de sa sécurité.

Pour le professeur, un programme de gouvernement ne saurait être une compilation de rapports de départements ministériels ni un rapport de conjoncture. Il doit impérativement, s’il veut être crédible et opératoire, s’insérer tant dans le cadre d’une vision stratégique de la transformation du monde (politique, diplomatique militaire, économique) que des transformations internes sociales et économiques et ce pour donner une visibilité aux investisseurs  et redonner confiance en l’avenir de l’Algérie à la population.

Le tout doit reposer sur des tests de cohérence entre l’international, le national et les microdécisions pour éviter des erreurs qui peuvent se chiffrer en milliards de dollars, selon lui.

« L’Algérie face aux mutations géostratégiques mondiales doit  premièrement  s’adapter  tant sur le plan diplomatique, sécuritaire qu’économique ;  deuxièmement  investir  dans les institutions démocratiques  et le savoir fondement du développement;  troisièmement lever   toutes les contraintes à l’investissement productif, bureaucratie, système financier, système socio-éducatif et le foncier en tenant compte de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur le digital et l’intelligence artificielle, loin des schémas périmés des années 1970/1980; quatrièmement, mette en place la transition énergétique fondée sur un nouveau modèle de consommation énergétique, posant la problématique des subventions qui doivent être ciblées ; cinquièmement,   favoriser les liens dialectiques entre justice sociale, garante de la cohésion sociale, et efficacité économique ; sixièmement favoriser   le dialogue économique et social, fondement de la bonne gouvernance et de la réussite des réformes », écrit MMebtoul.

En attendant qu’un véritable processus démocratique se déclenche en fonction des rapports de forces et de la dynamisation de la société, pour le professeur, seule solution à terme pour le pays, en ce mois de janvier  2019, après plusieurs décennies d’indépendance politique, deux institutions garantissent la sécurité du pays Sonatrach et l’ANP/forces de sécurité. .D’une part l’ANP et toutes les forces de sécurité sont la seule force organisée devant se limiter à ses fonctions constitutionnelles,  les partis dans leur immense majorité et la société civile atomisés, déconnectés des réalités sociales et mondiales, ont  de moins en moins d’impacts sur la mobilisation citoyenne.

Le développement futur de l’Algérie devra reposer sur l’initiative locale, précise-t-il, car toute action centralisatrice est vouée à l’échec sans implication des acteurs locaux. Il s’agira de revoir la fiscalité locale avec un système de péréquation entre les régions riches et les régions pauvres : objectif promouvoir une gestion budgétaire performante des collectivités territoriales et établir et rendre publics des coûts standards moyens, par type de collectivités locales et par fonction, pour mettre en évidence les gaspillages.

Face aux derniers évènements en Algérie, le dernier rapport du FMI concernant  l’avenir de l’économie algérienne  est inquiétant, selon le professeur, en cas de non résolution de la crise politique, une évidence car  l’Economie est avant tout Politique comme nous l’ont  rappelé les fondateurs de l’économie Adam Smith, David Ricardo, Karl Marx et Joseph Schumpeter et entre 1960/2018, les institutionnalistes, prix Nobel.

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