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Bouchachi dit « Oui » au dialogue prôné par Gaïd Salah mais pas avec « les symboles du système »

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L’avocat et militant des droits de l’Homme, Me Mostefa Bouchachi a réagi, mercredi aux deux derniers discours du chefs de corps d’Armée, le général-major Ahmed Gaïd Salah, notamment, celui du 1 mai 2019, dans lequel il a appelé au dialogue pour trouver une solution à la crise.

« Le commandement de l’Armée a affirmé qu’il accompagnera le peuple lors de ses manifestations, et en même temps, il a appelé au dialogue. Certes, le dialogue est une manière civilisée de procéder, mais, je veux poser la question : Le dialogue avec qui, comment et pourquoi? », a indiqué Me Bouchachi, dans une vidéo en direct sur sa page Facebook.

« Je pense que, les Algériennes et Algériens qui sont sortis depuis le 22 février dernier, leur feuille de route et leurs revendication étaient claires: Ils veulent le départ du système et de tous ses symboles, qui gèrent aujourd’hui les institutions de l’Etat », a-t-il rappelé.

« C’est pour cela, si c’est un dialogue avec les symboles du système, c’est-à-dire, le chef de l’Etat (Abdelkader Bensalah) et le premier ministre (Noureddine Bedoui), je dis que les Algériens ont une seule position: pas de dialogue avec le système et les reliquats du système de Bouteflika », ajoutant que, les Algériens savent très bien que ces gens n’ont aucune crédibilité pour initier un quelconque dialogue et demandent leur départ à tous, et cela est démontré par le refus par le peuple, la société civile et la quasi-totalité des partis politiques de participer aux rencontres de consultations initiées par Abdelkader Bensalah.

« Nous disons oui pour le dialogue et nous le valorisons, mais pas avec les symboles du système, qui  a gouverné l’Algérie et détruit le pays durant ces dernières 20 ans. Nous sommes avec le dialogue mais pas avec ceux qui s’accrochent pour gérer la période de transition », a insisté Me Bouchachi.

« Ce n’est pas dans l’éthique politique, le maintien d’un gouvernement, dont les ministres ne peuvent sortir de leurs bureaux, et ce n’est pas aussi dans l’éthique politique qu’un chef de l’Etat continue de gérer les affaires courantes et veut diriger la période de transition, alors que, tout le peuple le refuse. Je m’adresse à la conscience de ces gens pour qu’ils donnent leurs démissions, en réponse à la volonté du peuple Algérien qui veut s’assurer de son avenir », a-t-il ajouté.

« Si on veut un vrai dialogue, il faut qu’on arrive à une feuille de route acceptée de tous. Les Algériens et la classe politique ont dit  »on ne dialogue pas avec ces gens-là », mais, en même temps, nous voulons une période de transition gérée par des hommes et des femmes acceptés de tous les Algériens et les Algériennes pour une période donnée. Ceux-là mettront en place la législation nécessaire pour l’organisation de l’élection présidentielle ou tout autre élection à venir. Ceux-là ont également d’une instance de surveillance des élections indépendante du ministère de l’intérieur. Nous avons besoin également d’un Gouvernement neutre composé de cadres algériens honnêtes et leur non implication dans le précédent système », a-t-il expliqué.

« Donc, une feuille de route simple, et le débat sur cette feuille de route, sur les personnes et la durée de la période de transition, c’est ce que demandent les Algériens et les Algériennes, et nous sommes prêts à négocier dans ce cadre-là », a-t-il ajouté. « Ce qui conduira, a-t-il estimé, à des élections transparentes, et que les institutions étatiques à venir, seront issues réellement de la volonté peuple Algérien, et c’est ce que veulent les Algériens et les Algériennes, et refusent des élections organisées à la va-vite, qui produiront des institutions faibles qui n’auront pas le soutien de la rue ».

« Ce que nous vous, c’est de passer de l’étape de l’écartement du peuple et de gouverner en son nom, à l’étape de; c’est le peuple qui gouverne à travers les hommes et les femmes qu’il élira. Cette période de transition qui peut être un sujet de débat entre tous les acteurs des institutions étatiques, la classe politique, la société civile et le Hirak, c’est elle qui conduira à la mise en place d’une feuille de route acceptée par tout les monde, et conduira à la fin, non pas à la continuité du système », mais, au changement de tout le système, a-t-il dit.

Pour Me Bouchachi « le peuple Algérien depuis le 22 février a demandé non pas le changement du système mais le changement du mode de gouvernance. Depuis 1962,le système a gouverné au nom des Algériens et il ne les a jamais fait participer dans les prises de décisions. C’est pour cela, cette révolution pacifique mènera vers une véritable démocratie, et la source de pouvoir est le peuple », a-t-il estimé.

Concernant la déferlante judiciaire contre les hommes d’affaires et des hauts responsables, Me Bouchachi a indiqué qu’il est favorable pour la protection du denier public, mais, a-t-il estimé « ces poursuites ne doivent pas nous faire oublier que le plus important c’est d’aller vers une période de transition avec les mécanismes que les Algériens accepteront, et que son objectif prioritaire est de construire un système démocratique auquel aspirent les Algériens de l »intérieur et ceux de l’extérieur.

Par ailleurs, Me Bouchachi a appelé à la poursuite du mouvement populaire pacifique, tout en appelant les Algériens à être patients. Il a également répondu à ceux qui ont misé sur l’essoufflement de la révolution en indiquant que « nous ne fatiguerons jamais, car, notre objectif est noble ».

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