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Marches du vendredi 12 avril: Le peuple a rendu son verdict «Le respect de la volonté du peuple»

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La mobilisation populaire contre le système s’est poursuivie pour le huitième vendredi consécutif, à Alger et dans les autres wilayas du pays, avec les mêmes slogans et mots d’ordre revendiquant un «changement radical» et le départ de «tous les symboles du système».

Pour l’Acte VIII de la mobilisation, le peuple à une nouvelle fois rendu son verdict, à travers les marches millionnaires, un vrai référendum populaire et direct pour le changement, et contre les symboles du système et contre l’organisation des élections par le même système qui consacreront à terme sa continuité.

Les Algériens sont sortis en masse pour réclamer un changement « radical » du système et le départ de ses anciennes figures encore aux commandes du pays.

Pour ce premier vendredi au lendemain de la désignation d’Abdelkader Bensalah comme chef de l’Etat, les algériens ont réitéré lors des marches la principale revendication qui est «Le respect de la volonté du peuple».

 

A Alger, la marche est restée globalement pacifique, malgré les affrontements en fin de journée

La marche qui a eu lieu à Alger a été imposante, et pacifique jusqu’à sa dispersion, malgré, les velléités de répression laissées durant toute la semaine, notamment à travers, l’empêchement par la police de plusieurs rassemblements à Alger-Centre, la répression mardi de la marche des étudiants, ainsi que, les arrestations de journalistes et de militants.

Aussi, malgré, des tentatives de répression de la marche dès le matin par, notamment, l’interdiction d’entrée à des centaines de manifestants venant des autres wilayas à travers les barrages filtrants de la gendarmerie nationale installées sur l’autoroute Est-Ouest depuis jeudi bloquant ainsi tous les accès de la capitale, et aussi, l’occupation, durant la matinée de vendredi, des places publiques notamment, la grande poste dès par un dispositif impressionnant de la police.

Et finalement, la manifestation s’est déroulée comme d’habitude, dans un climat de joie et dans le calme. Les manifestations se sont ébranlées par la suite pour sillonner les différentes artères d’Alger-Centre, qui étaient vers 15h00, toutes noires de monde.

En effet, les premiers groupes de manifestants ont commencé à se constituer dès les premières heures de la matinée, et la police a tenté de les contenir, avant de céder et de se retirer à la pression de la foule qui ne cessait de grossir à Alger-Centre, ce avant d’être rejoints dès début d’après-midi.

Les centaines de milliers de manifestants qui ont afflué à Alger-Centre ont scandés des slogans hostiles au pouvoir. Ils ont rejeté le système et ont appelé au «départ de tous ses symboles». Les manifestants ont appelé à «une transition sans les 3 B (Bensalah, Belaïz et Bedoui)». Ils ont refusé «une élection présidentielle qui sera organisée par Bedoui», et ils ont également exigé «le départ immédiat de Abdelkader Bensalah», «Bensalah dégage», les manifestants ont aussi évoqué la nationalité marocaine de Bensalah. Même Gaïd Salah n’a pas été épargné.

Les manifestants ont aussi revendiqué la mise en place d’une période de transition qui sera assurée par des «personnalités nationales non impliquées dans la gestion du pays».

Ils ont également réitéré les slogans habituels : «djeich, chaâb khaoua khaoua» (Armée et peuple sont frères). « Klitou leblad ya sarakine » (vous avez mangé le pays, voleurs). « leblad blabna, ndirou rayna » (c’est notre pays, nous imposerons notre choix). « Le peuple veut faire tomber le système ». « Yetnahaw ga3 » (Ils partent tous)…etc.

En outre, les manifestants ont demandé le jugements de tous les corrompis, notamment, Abdelmadjid Sidi Saïd, Al Haddad, Saïd Bouteflika, Mouad Bouchareb, Amar Ghoul…etc.

La marche a été marquée par des affrontements entre la police et des manifestants en fin de journée

Pendant que la foule grossissait à Alger-Centre, les policiers qui se sont rempliés laissant la manifestation se dérouler, mais, ils ont bloqué le Boulevard Mohamed V. L’atmosphère était tendue depuis 14h00. Le face à face entre les manifestants et les CRS a duré 2 heures. Les manifestants se tenaient devant les policiers qui bloquaient le Boulevard V, ils jetaient des bouteilles d’eau sur les policiers et ces derniers, de temps à autres arrosaient les manifestants qui scandaient « Silmya silmya » (pacifique pacifique).


Vers 16h00, la situation a dégénérée. Les quelques manifestants (identifiés par la DGSN comme des délinquants et casseurs) qui voulaient forcer le bouclier policier ont provoqué la réplique de ces derniers qui ont commencé tirer des grenades lacrymogène et des jets d’eau à Place Audin, avant qu’ils se replient vers l’autre bout du boulevard V, mais, les manifestants les ont suivi. Les affrontements ont duré environ une demi-heure. Plusieurs blessés de part et d’autres ont été enregistrés ainsi que des dégâts matériels (des véhicules de particuliers saccagés).


Après un calme précaire, et la manifestation contre le système ayant repris à la Place Audin qui une nouvelle fois remplie de monde, les affrontements ont éclatés à nouveau vers 17h00. Les CRS sont redescendus vers la Place Audin qu’ils ont évacuée, et les affrontements sont devenus violents. La police a en plus des grenades lacrymogènes, aurait tiré des balles en caoutchouc.

 

Les unités des GOSP (Groupe d’opérations spéciales de la police) et BRI (Brigade de recherche et d’investigation) ont été appelées en renfort, pour la première fois depuis 7 semaines de manifestations pacifiques à Alger.

Malgré la présence de toutes les catégories de citoyens, personnes âgées, femmes, enfants, la police a décidé de disperser la foule en tirant massivement des grenades lacrymogènes.

Plusieurs blessés ont été déplorés parmi les manifestants, causés par les bousculades qui ont suivi les charges des forces anti-émeutes. Et selon des informations partagées par des manifestants sur les réseaux sociaux, plusieurs blessés parmi les citoyens qui manifestaient pacifiquement.

Dans son communiqué, la DGSN a parlé de 83 policiers et l’arrestation de 180 de délinquants ayant infiltré la marche, mais, sans évoquer des blessures parmi les manifestants.

Les agents de propreté aidés par des citoyens ont directement procédé au nettoyage des artères touchées par des affrontements

Juste après la fin des affrontements, le retour du calme, et que les foules se sont dispersées, vers 19h00. Les agents de propreté aidés par des citoyens ont procédé au nettoyage des principales artères touchées par les affrontements.

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