Le Collectif des professionnels de l’audio-visuel (CPADP), regroupant les employés de l’entreprise publique de télévision (EPTV), a dénoncé dans un communiqué diffusé sur Facebook, le manque d’objectivité dans la le traitement de l’information, particulièrement, la dernière lettre du désormais ex-président de la république Abdelaziz Bouteflika, lue au JT de 20H00 par la journaliste Amina Nadir.
«Un sentiment d’étonnement et de colère nous envahis en ces moments de soulagement et d’optimisme qu’éprouve le peuple algérien, hélas, écorché ces jours-ci encore par des manœuvres insidieuses, dont nous ne saisissons ni la portée, ni l’objectif, de la part d’un cercle restreint qui semble avoir pris en otage la mission publique de notre entreprise. Nous nous attendions pourtant à voir sur nos écrans la voix du peuple bien présente, mise en relief, à la lumière du jour. Cette voix qui fait vibrer nos villes et nos villages depuis presque deux mois, et qui par civisme, assiduité et détermination est venue à bout d’une présidence suspicieuse selon les propres déclarations du chef d’état major de l’armée nationale populaire », a écrit le collectif des employés de la chaîne publique.
« Nous nous attendions à ce que cette voix fasse la une du service public, racontée fidèlement et objectivement. Nous nous attendions à ce que la parole soit resituée au peuple algérien. Nous espérions que c’était là une occasion de réconcilier notre peuple avec son principal média public », ont-il ajouté .
« Nous nous attendions à ce que la parole soit resituée au peuple algérien.
Nous espérions que c’était là une occasion de réconcilier notre peuple avec son principal média public », a indiqué le collectif.
« Au lieu de cela, l’honorable média public a été détourné, comme à l’accoutumée. Une lettre intégrale du désormais ex-président de la république fut lue avec une émotion dégagée et qui déroge aux règles élémentaires de notre profession et au minimum de décence face aux événements en cours », a déploré le CPADP.
Pour le collectif « cela n’était pas suffisant pour ceux qui ont décider de s’approprier et d’asservir le média public des algériens », en estimant qu' »à cela les algériens ont du supporter une forme de documentaire, aux allures de propagande électorale. »
« Dés lors, nous nous posons les questions suivantes: les algériens sont-ils en attentes d’éloges continues à l’adresse d’un président à qui ils viennent de demander le départ ? Que signifie et comment interpréter une telle information au lendemain d’une démission annoncée ? N’est ce pas là une provocation de plus face à des téléspectateurs offusqués par des traitements iniques de l’information ? », s’est interrogé le collectif des professionnels de l’audio-visuel de l’EPTV.
« Nous pensons qu’il serait grand temps à ce que le média public qu’est la télévision algérienne se mette en harmonie avec son environnement et reprenne vite sa vocation publique comme réclamée par le peuple algérien », a ajouté le CPADP.
Il a estimé que « la télévision nationale est la propriété du peuple algérien. Elle est au service de ce peuple dans toutes ses diversités et doit ainsi impérativement se hisser à ce rang de média public, équitable et efficient ».
« Si par malheur, ses gestionnaires actuels demeurent dépourvus de cette capacité d’adaptation à la nouvelle réalité, il revient aux pouvoirs publics de trouver les solutions idoines », a demandé le collectif qui a affirmé « car nous autres, collectif des professionnels de l’audiovisuel du secteur public, sommes décidés à nous opposer à tout détournement honteux de la vocation valeureuse de l’EPTV par tous les moyens légaux. »
