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Un mois après, le « Hirak » ne faiblit pas et l’Alliance s’érode

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Un mois jour pour jour après le début des manifestations contre la candidature du président Bouteflika, la contestation ne faiblit pas. Malgré une météo peu clémente en début de matinée, l’acte V de la manifestation contre le régime s’est déroulé dans le calme et de manière pacifique.

Dans la matinée de ce vendredi, des manifestants sont descendus dans la rue dans la capitale, en bravant le temps. Peu à peu, les rues de la capitale se remplissent de monde, femmes hommes et enfants, pour dire encore une fois leur refus de la classe dirigeante. Un cortège a envahi les rues convergeant vers la Grande Poste, bâtiment emblématique au cœur de la capitale et épicentre des manifestations. Le maître mot de l’acte V : « Dégagez tous ! ».

La mobilisation a été aussi forte dans les grandes autres villes du pays. A Tizi Ouzou, malgré le froid et des orages, une foule immense a défilé. La contestation n’a pas faibli, au contraire, elle s’est accentuée.  Les rues étaient noires de monde. A Bejaia aussi, les manifestants sont descendus dans la rue, pour dénoncer le régime en place.

A Blida, malgré les fortes pluies, les manifestants continuent de marcher dans la rue pour dire non au prolongement du 4e mandat de Bouteflika. A Oran, deuxième ville du pays, les manifestants se sont mobilisés contre le régime et le président de la République.

Les temps des fissures 

Désemparé et déstabilisé par la réaction du peuple algérien, le pouvoir en place fait feu de tout bois pour se maintenir et trouver une issue honorable à la crise. A cette fin, il a envoyé le nouveau Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, sillonner le monde pour quémander du soutien auprès des puissances étrangères qui lui ont claqué la porte au nez.

Les puissances étrangères ont clairement signifié à Lamamra, par la voix de leurs ministres des Affaires étrangères, que c’est au peuple algérien de choisir souverainement son avenir. L’ancien diplomate algérien, Lakhdar Brahim, a été « mandaté » par le clan présidentiel pour tenter de déminer la situation et convaincre les Algériens du bien-fondé de la feuille de route du président, main en vain. Les deux diplomates ont d’ailleurs été ce vendredi la cible des manifestants.

Si la rue ne faiblit pas, l’Alliance présidentielle s’est désintégrée cette semaine, notamment après les révélations fracassantes du porte-parole du parti RND, Seddik Chihab, qui a déclaré que la candidature de Bouteflika était « une erreur ». Il a affirmé que le parti s’était « trompé » en soutenant la candidature de M. Bouteflika à un 5e mandat, avant d’être timidement recadré par son parti.

Dans la foulée, Mouad Bouchareb, coordinateur de l’instance dirigeante du FLN, a annoncé le soutien de son parti au mouvement populaire. Le peuple n’est pas dupe de ces ralliements de dernière minute. Après cette annonce, 28 membres du Comité central du FLN ont saisi mercredi dernier le Conseil d’Etat par le biais d’une requête pour dissoudre l’instance dirigeante présidée par Bouchareb.

Pendant ce temps, le gouvernement est totalement inaudible et inactif. Le gouvernent de « technocrate » promis par le premier ministre, Noureddine Bedoui peine à voir le jour. Toutes les personnalités politiques sollicitées par le premier ministre pour composer ce nouveau gouvernement, à même de répondre aux attentes du peuple, ont répondu non à ces appels.

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