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Abdelaziz Rahabi affirme que Bouteflika partira le 28 avril prochain

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L’ancien ministre de la communication Abdelaziz Rahabi a affirmé, ce mercredi 20 mars 2019, que le scénario de la prolongation du quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika n’est pas envisageable après son expiration, et qu’il va partir le 28 avril prochain.

«Ce scénario n’est pas envisageable. Le 28 avril le président ne sera pas là», a-t-il confié dans un entretien au site Actu’Fil, qui l’a interrogé sur l’éventualité d’un scénario de prolongement du 4e mandat de Bouteflika.

Pour Rahabi ce n’est pas Bouteflika qui écrit les messages adressés à la nation. «Personnellement, je ne vois pas d’autres alternatives que celle du départ de Bouteflika à la fin de son mandat. Sur le plan légal, politique et éthique», a-t-il expliqué.

«C’est un système qui est en fin de règne. Il n’est pas en début de règne. Et puis, il y a un acteur avec lequel il ne peut pas ruser, c’est le peuple. C’est le peuple qui fait l’histoire, ce ne sont pas les hommes», a-t-il estimé.

Selon l’ancien ministre, la tournée internationale actuelle du vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra est «une réaction qui s’inscrit dans l’esprit de la lettre attribuée au président Bouteflika. Sauf que cet esprit a été dépassé au moment où Lamamra discutait avec les partenaires russes».

Sur la position de l’institution militaire vis-à-vis du mouvement populaire, Rahabi a indiqué qu’il voyait «dans les messages de Gaïd Salah une évolution et une prise en charge qualitative de la demande du peuple».

Rahabi s’est estimé heureux qu’Ahmed Ouyahia SG du RND «ait pris conscience de la gravité de la situation et de la force de la demande populaire», en référence à sa lettre adressée à ses militants dans laquelle il avait appelé à répondre le plus rapidement possible aux exigences du peuple.

Rahabi qui dit ne pas douter «de la sincérité de Lakhdar Brahimi. Mais je sais aussi qu’il a accepté cette mission par fidélité à Bouteflika», a indiqué à propos de la mission confiée aux deux diplomates Brahimi et Lamamra, qu’il leur ait de faire attention, «parce qu’à travers votre démarche, vous risquez d’aider beaucoup plus Bouteflika que le pays».

«Si je ne doute pas de la sincérité de leur engagement, je ne suis pas sûr qu’ils mesurent la gravité de la situation et le fossé qu’il y a entre le pouvoir et le peuple. Je ne crois pas aussi au succès de leur mission. Dans une crise comme celle que nous vivons, l’acteur principal est le peuple. Et le peuple a envoyé des messages très clairs au pouvoir», a-t-il expliqué.

«L’option de l’article 102 est dépassée… une période de transition sérieuse exige au minimum un an et demi»

L’ancien ministre estime en outre que l’option de l’application de l’article 102 de la constitution est dépassée. «C’est une option qui a été exigée par l’opposition en 2014 déjà. Mais cet article est dépassé. Pourquoi ? Tout simplement parce que si on l’applique, on aura Abdelkader Bensalah, le président du Sénat, à la tête du pays. Ensuite, l’article donne un délai de trois mois pour organiser des élections présidentielles. Ce n’est pas suffisant. Une période de transition sérieuse exige  minimum un an et demi. Il s’agira de réviser la loi électorale, la loi sur les partis, d’aboutir à un accord politique global, d’organiser des élections législatives, de proposer une nouvelle constitution qui sera soumise à un référendum et évidemment l’élection d’un nouveau président de la République», a-t-il expliqué.

«Si l’expérience de transition n’est pas portée sur un consensus politique, on risquera de mettre en place les ingrédients d’une crise politique récurrente», a-t-il mis en garde. «Dans l’Algérie de 2019, dans l’Algérie de ce printemps;  il n’y aura plus de forces politiques dominantes, mais de forces politiques réelles représentatives de la volonté du peuple», a-t-il précisé.

Selon lui «il est impératif donc de commencer à apprendre à se parler, à faire des pactes, à partager, cela ne se fait pas vite, parce que le peuple a fait sa transition culturelle et démocratique, il reste à la classe politique et à la société civile de faire la leur».

«Si le président est sage, il mettra en place avant de partir un organe de transition. Il peut aussi proposer une personne ou un organe collégial qui désignera un Premier ministre. Ce dernier formera un gouvernement de compétences. Et puis il faut dégager un accord politique, qui doit être négocié avec tous les acteurs», a-t-il préconisé.

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