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Les universités françaises veulent garder leurs étudiants étrangers

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Le gouvernement français a décidé d’augmenter drastiquement les frais d’inscription pour les ressortissants non européens. En effet, les frais d’inscription passeraient dès septembre de 170 € à 2 770 € en licence, et de 243 € à 3 770 € en master.

Plusieurs présidents d’universités ont décidé de mener la fronde, craignant de perdre une grande partie de leurs effectifs estudiantins si, du jour au lendemain, les étudiants étrangers disparaissent bancs de l’université française.

A ce propos, Joël Alexandre, le président de l’université de Rouen (Seine Maritime), a indiqué que « dans certains masters scientifiques comme en mécanique ou en électronique, c’est « 70 à 80 % des effectifs » qui seraient rayés des listes d’émargement. « Autant dire qu’on ne garderait probablement pas ces formations ouvertes sur notre territoire, en Normandie », selon le quotidien français Le Parisien.

L’objectif affiché par le gouvernement est d’atteindre les 500 000 étudiants extra-européens d’ici à 2027. Ils sont actuellement 324 000, et près de la moitié d’entre eux viennent du Maghreb et d’Afrique subsaharienne.

Pour M. Mohamed Amara, président de l’université de Pau (Pyrénées Atlantiques), « le risque est de perdre sur les deux tableaux : lâcher la sphère de la francophonie, sans être sûrs de parvenir à attirer d’autres publics, expliquant que « la hausse des frais envisagée est importante, mais elle ne suffira jamais à concurrencer les grandes facs anglo-saxonnes dont les moyens sont bien supérieurs ! », selon le même média.

Les présidents de facs continuent d’agir pour convaincre le gouvernement d’abandonner cette réforme. Le président de l’université de Strasbourg (Bas-Rhin), Michel Deneken a indiqué qu’« il y a une question de principe derrière tout cela : l’accueil et l’hospitalité font partie des traditions de l’université française ».

D’après le même journal, les conséquences de cette perspective se font déjà sentir dans les universités françaises. « Les candidatures d’étrangers extra-européens aux universités françaises, tous niveaux confondus, sont en nette baisse (22%) par rapport à l’an dernier », selon Campus France, l’organisme officiel qui gère la mobilité étudiante. L’hémorragie semble toucher en premier lieu les candidats à des masters.

Pour rappel, près d’une quinzaine d’établissements universitaires en France a décidé de ne pas appliquer, à quelques jours des nouvelles inscriptions, l’augmentation des frais d’inscriptions pour les étudiants non-résidents en Union européenne.

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