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L’après Bouteflika doit trouver sa réponse dans un consensus autour d’un projet de société

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Non, c’est non : les Algériens ont adressé une fin de non-recevoir claire et nette à la proposition de Bouteflika, qui avait décidé la semaine passée de reporter l’élection présidentielle sine die et de proroger son quatrième mandat au-delà de son terme prévu le 28 avril prochain.

Jamais l’Algérie n’a connu des manifestations contre le régime en place comme celles d’hier le 15 mars 2019. Toutes les villes d’Algérie étaient noires de monde. Des centaines de milliers d’Algériens sont sortis dans les rues d’Alger, de Constantine, d’Oran, de Bejaïa, de Tlemcen, de Blida, de Tizi-Ouzou, d’Annaba, de Batna, de Mostaganem, de Ouargla et d’ailleurs. Ils étaient peut-être plus d’un million à Alger selon les images diffusées sur les réseaux sociaux. La mobilisation ne faiblit donc pas.

Fait inédit : L’ENTV montre des slogans hostiles au pouvoir

Fait inédit à relever, L’ENTV a diffusé des images des manifestations et fait apparaître des slogans hostiles au régime, comme « Pouvoir, dégage », inscrits sur de nombreuses pancartes et banderoles.

Hakim un ingénieur très actif explique que « Le peuple Algérien est en train d’exprimer son ras-le-bol face au pouvoir de la bande à Bouteflika. Et de rajouter  » Le peuple algérien ne veut plus rien entendre en dehors d’un changement radical et l’instauration d’un régime démocratique digne de ce nom ». Pour lui « le peuple a bougé comme un seul homme et ne compte pas revenir en arrière ».

Cohérence politique du message du mouvement populaire

La cohérence politique du message est donc très claire et, il faut le dire, elle a gagné en clarté au fur et à mesure de l’évolution de la situation et des réponses apportées par un pouvoir complètement déconnecté de la réalité du terrain en témoigne les propos du trio : Brahimi-Bedoui-Lamamra.

Mais si la revendication principale reste l’organisation d’une une transition politique, avec des élections libres, l’exaspération sociale dont témoigne ce mouvement est cependant bien plus large. La baisse constante du pouvoir d’achat, la dégradation du niveau de vie, la déliquescence croissante du service public, l’incertitude sur le plan économique, la corruption.

Alors la question de l’après Bouteflika et son régime doit trouver sa réponse dans une réponse politique globale qui passe par un consensus autour d’un projet de société et ses instruments de mise en œuvre. Il s’agit donc de permettre une transition politique dans la transparence dont puisse sortir un régime suffisamment légitime pour affronter les défis du pays.

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