L’ancien premier ministre et président du parti Talaï El Hourryat, Ali Benflis, a demandé, ce mardi 5 mars 2019, au président Abdelaziz Bouteflika de renoncer à sa candidature pour un cinquième mandat.
Intervenant ce matin sur les ondes de la radio française France Info, Benflis a estimé que «s’il n’y a pas un renoncement à la candidature à un cinquième mandat, qui est une candidature à la fois imaginaire et surréaliste, je ne pense pas que la rue se taira».
Le désormais ex-candidat à la présidentielle, puisqu’il s’est retiré de la course, estime que la validation de la candidature de Bouteflika et le maintien de sa campagne est une «provocation» et «une humiliation pour le peuple algérien».
«C’est fini ces régimes de 10 ans et de 20 ans, c’est terminé. Ce pouvoir politique absolutiste veut gouverner l’Algérie avec les méthodes du XVIIIe, du XIXe, peut-être celles du XXe siècle : nous, nous sommes au XXIe !» a-t-il déclaré.
Selon l’ex-chef du gouvernement sous Bouteflika entre 2000 et 2003, «les Algériens ont combattu pour leur indépendance, et ont donné pour ça 1,5 million de martyrs pendant sept années et demi de révolution et de guerre armée contre la colonisation. Ils ne peuvent pas accepter maintenant qu’ils ne puissent pas décider de leur destin».
Pour Benflis, l’amélioration du sort politique en Algérie passera par un renouvellement des institutions, notamment, un nouveau gouvernement, un nouveau Conseil constitutionnel et une nouvelle Commission électorale.
Rappelons que, le président Bouteflika a déposé son dossier au Conseil Constitutionnel dimanche dernier, par procuration. Il a même adressée une lettre à la nation dans laquelle il a annoncé une série d’engagements, notamment, l’organisation d’une élection présidentielle anticipée juste après la tenue de la conférence nationale inclusive qu’il a proposée dans sa première lettre à la nation lors de l’annonce de sa candidature le 10 février dernier.
Rappelons également que, depuis le 22 février dernier, des manifestations contre la candidature de Bouteflika pour un 5ème mandat, se déroulent partout sur le territoire national.
