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Les américains chamboulent le marché international des hydrocarbures

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C’est un événement considérable dans le monde des hydrocarbures. Les États-Unis d’Amérique qui n’influaient sur le marché international du pétrole et du gaz que par l’importance de la demande (importations) pourront désormais le faire au moyen de l’offre (exportations).

Il faut en effet savoir que jusqu’en 2002 date à laquelle le Congrès américain les en autorisa, les firmes américaines n’avaient pas le droit d’exporter du pétrole et du gaz, que l’Etat préférait stocker sur son territoire, pour des raisons stratégiques.

Depuis le feu vert de cette haute instance politique américaine qu’est le Congrès, les traders peuvent commercialiser pétrole et gaz, sur les marchés étrangers, à l’exception bien entendue, de ceux qui sont « black-listés ».

Cette autorisation d’exportation inattendue de la part d’un Etat qui classe le pétrole comme un produit éminemment stratégique, s’explique par l’entrée en lice des hydrocarbures non conventionnelle, qui ont porté les stocks de ces deux énergies fossiles à des niveaux exceptionnels.

Les USA ont aujourd’hui des besoins permanents de déstockage, au risque de créer de graves problèmes d’invendus à l’aval pétrolier qui, depuis la découverte des hydrocarbures de schiste, se développe à une allure considérable.

Plusieurs milliers de puits de pétrole et de gaz ont, en effet, été ouverts et d’autres s’apprêtent à les suivre dans un élan qui engage des centaines de petits producteurs qui risqueraient d’être ruinés si leurs produits ne sont pas écoulés à court terme.

Les stocks américains étant saturés, c’est vers l’étranger qu’ils doivent donc impérativement se tourner. Cette logique de sur production qui tourne à plein régime depuis ces cinq dernières années a fait de l’Amérique un exportateur net d’énergie en très peu d’années.

Les experts de l’Agence américaine de l’Énergie (AIE) prédisent même que les USA exporteront, dés l’année prochaine, plus de pétrole et de gaz qu’ils n’en importent aujourd’hui.

Ce serait une première depuis 1953 date à laquelle les États-Unis s’étaient confinés dans une attitude d’importateur-net d’hydrocarbures, délibérément souhaitée par leurs plus hautes autorités.

Depuis que la décision du Congres est entrée en vigueur en 2002 les importations n’ont cessé de diminuer laissant place à une augmentation graduelle des exportations.

L’AIE estime que les exportations américaines d’énergies ont été multipliées par cinq, entre 2002 et 2018.

Cette tendance à l’abondance de production exportable persistera, prédit cette même Agence, jusqu’en 2050.

Ce chamboulement de la balance commerciale américaine des hydrocarbures est en grande partie dû à une hausse démesurée de la production de pétrole et de gaz naturel, que les hydrocarbures non conventionnels (gaz et huiles de schiste) ont considérablement dopés.

Les performances productives américaines continueront à être tirées vers le haut au point de maintenir, durant au minimum deux décennies, les USA en tête des pays exportateurs nets d’hydrocarbures. Au moyen de pipes line (gaz naturel et pétrole brut) ou par bateaux (pétrole et gaz liquéfié), les hydrocarbures américains se retrouveront dans pratiquement toutes les contrées du monde, concurrençant de fait ceux traditionnellement acquis aux pays de l’OPEP. Cette surabondance d’hydrocarbures tirera évidemment les prix du pétrole et du gaz à des niveaux toujours plus bas, estime l’Agence américaine de l’Énergie qui tempère toutefois ses propos, en introduisant des facteurs non encore maitrisables, comme la géopolitique et les avancées technologiques. A suivre cette implacable logique, il n’y aura pas de remontée substantielle des prix avant au minimum trente années. Pour l’Algérie il n’y que possibilité de sortie de crise multiplier les quantités d’hydrocarbures à exporter ce qui n’est pas évident compte tenu de l’explosion de la consommation intérieure ou et, ca sera encore plus difficile mais salutaire pour le pays, passer à l’après pétrole en manufacturant localement les produits de consommation et en développant les secteurs qui rapportent le plus de devises (tourisme, nouvelles technologies etc.)

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