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Phénomène de la «Harga» : L’étrange déclaration de Bedoui

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Le Ministre de l’intérieur Noureddine Bedoui a, dans un discours tenu samedi à Alger, fait une déclaration des plus étranges sur le phénomène de l’immigration clandestine ou communément appelé «Harga» qui a pris, ces dernières années, des ampleurs alarmantes.

En effet, le Ministre a affirmé que la majorité de ces gens qui s’aventurent à traverser la mer méditerranée au risque et péril de leurs vies, sont attiré par le gain facile et un certain luxe dans l’autre rive, que pour des raisons «socio-économiques défavorables».

«Il convient de préciser que plusieurs cas de harraga ne sont pas liés à des conditions socio-économiques défavorables, vu les opportunités de travail et d’investissement offertes, mais plutôt à la recherche d’une certaine classe sociale et du gain facile, selon les résultats d’études spécialisées», a déclaré Bedoui à l’ouverture des travaux du Forum national sur le phénomène de «Harga», a rapporté l’agence officielle.

Il faut noter que, l’idée est aujourd’hui très répandue au sein de la population, et les personnes qui succombent à la tentation sont de plus en plus nombreuses. Aujourd’hui, on y trouve également des diplômés, des femmes, des enfants.

Pour connaître l’ampleur de ce phénomène, il suffit juste de voir les chiffres qu’a avancé le Ministre de l’intérieur. Selon lui, 119 personnes ont péris dont les corps sont ont été repêchés et 96 autres sont portées disparues en 2018, en essayant de traverser la méditerranée pour rejoindre les côtes européennes.

Mais contrairement à ce qu’il affirmé sur les raisons de ce phénomène, ce dernier est le symptôme criant d’un mal-être général dans une société bloquée, qui n’offre que peu de perspectives d’intégration sociale et de réalisation de soi.

En effet, les causes actuelles qui encouragent les algériens à abandonner leur pays ne sont plus les mêmes qu’avant. Le chômage, la bureaucratie, l’inégalité des chances, la baisse du pouvoir d’achat et la pauvreté, la corruption, l’ignorance, les pistons, l’insécurité, la mauvaise gestion du pouvoir, mais aussi, les difficultés d’obtenir des visas de voyage, ainsi que, l’espoir d’une vie meilleure de l’autre côté de la mer.

Chaque catégorie a ses propres raisons. Le pauvre émigre dans l’objectif d’améliorer sa situation économique. Le riche c’est parce qu’il veut mieux vivre. L’apprenti pour exprimer et réaliser ses ambitions dans une société indulgente.

«Ce type d’émigration confirme que l’Algérie vit une crise profonde qui fait que ses citoyens partent dans tous les cas, indépendamment de leur situation économique et de leur niveau d’éducation», avait affirmé le sociologue Nacer Djabi dans la presse nationale.

Mais, au lieu d’adopter des politiques efficaces à même de retenir ces jeunes en leur permettant de jouir de véritables opportunités économiques sur place, l’Etat a choisi la manière punitive.

Selon Bedoui, la justice a ouvert en 2018 près de 200 affaires relatives à l’émigration clandestine donnant lieu à la comparution de 344 individus et à 24 condamnations.

Cependant, il faut dire que, ni la loi de 2009 incriminant l’acte d’immigration clandestine, ni les fatwas des imams dans les mosquées n’ont pu dissuader les candidats à la Harga.

Ainsi, la question reste posée : Quelle est la solution à ce phénomène ?

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