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Industrie des terres rares : faut il privilégier l’extraction minière ou le recyclage des déchets électroniques

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Pour l’économe algérienne la prochaine décennie sera sans doute celle des hydrocarbures non conventionnels (gaz et pétrole de schistes), mais aussi, celle des terres rares dont le pays regorgerait, selon des informations livrées sans vérification par les médias qui classent déjà l’Algérie au troisième rang mondial les réserves disponibles. Ce sont des informations de toute première importance qui, si elles venaient à être confirmées, ferait de l’Algérie un pays qui pèsera très lourd sur le plan géostratégique, tant ces métaux sont indispensables aux technologies de pointe en plein essor au sein des grandes puissances.

En effet, si une aussi importante disponibilité de pétrole et le gaz de schiste facilement exploitable aujourd’hui, offre au pays une abondante source de revenus qui viendra se substituer à terme à celle des hydrocarbures conventionnels en voie d’épuisement, la présence à une aussi grande échelle de terres rares, devrait faire de l’Algérie un richissime détenteur de métaux précieux indispensables à la fabrication de technologies, que très peu de pays possèdent.

Des terres rares peuvent en effet être extraites une vingtaine de métaux possédant des propriétés électromagnétiques utilisées dans les technologies de pointe, à commencer par les Smartphones, les ordinateurs, l’imagerie médicale, les équipements audio visuels, les instruments de guidage civil et militaire, pour ne citer que ceux là. Quatre de ces éléments (le lanthane, le cérium, le néodyme et l’yttrium en l’occurrence)) existent en quantités plus abondantes d’où l’intérêt de se polariser en priorité sur eux.

Si la presse, alimentée par certains « experts », s’est dépêchée d’alimenter la chronique en allant jusqu’à évaluer nos réserves de terres rares à environ 2400 milliards de dollars, aucune précision n’a par contre été donnée sur la localisation précise des gisements disponibles. On s’est contenté de les positionner vaguement du coté est et sud-ouest du pays. L’évaluation basée sur des études prospectives effectuées au début des années 70 par des ingénieurs chinois est également imprécise, ne serait ce que du fait de l’archaïsme des instruments de détection de l’époque, que du peu de moyens humains et matériels déployés pour la circonstance sur un très vaste territoire. Les chiffres et la qualité des gisements de terres rares doivent par conséquent être manipulés avec précaution, en évitant de balancer, comme on le fait avec ces statistiques douteuses qui propulsent l’Algérie au rang des trois plus grandes réserves du monde, derrière la Chine et l’Afrique du Sud. De quoi aiguiser les convoitises géostratégiques des pays industrialisés qui souhaitent se défaire du monopole chinois qui alimente à prés de 90% l’industrie mondiale des technologies de pointe.

Comme si elles voulaient exorciser ces dangereuses convoitises, les autorités algériennes n’évoquent, non seulement, jamais ce sujet, mais n’ont également pris aucune initiative pour donner le feu vert à l’exploration et, encore moins, à l’exploitation des gisements disponibles. A notre connaissance, aucun appel d’offre national et international n’a été lancé à ce jour, ce qui paraît étonnant au regard des gros revenus que pourraient générer à court l’exportation de terres rares, en cette période de déclin des recettes d’hydrocarbures. Au niveau du ministère de l’Energie et des Mines, on explique le retard à promouvoir l’extraction et le raffinage des terres rares par l’importance du coût des investissements nécessaires et par l’absence de savoir faire qui contraindra l’Algérie à extraire et valoriser les métaux en question en partenariat avec des entreprises étrangères qui maîtrisent le mieux les technologies de l’extraction et du raffinage. Notre source nous informe que l’industrie des terres rares doit se déployer avec beaucoup de précautions car les risques de pollutions irréversibles sont réels, sans doute même, plus importants que ceux qui résulteront de l’extraction de pétrole et gaz de schistes.

De nombreux pays ont, précise notre interlocuteur, dû abandonner des usines entières de raffinage de terres rares parce qu’elles avaient gravement contaminé en produits radioactifs des rivières, des nappes d’eau et des exploitations agricoles. Pour éviter ces risques, les écologistes recommandent à juste titre, aux gros consommateurs, et même, aux exploitants potentiels de terres rares, d’opter plutôt pour une industrie du recyclage de déchets électroniques, comme par exemples les lampes à basse consommation, les batteries et aimants, les téléphones portables et les ordinateurs réformés, desquels pourraient être extraits d’importantes quantités  de terbium, yttrium, europium, gadolinium, lanthane et de cérium particulièrement demandés par les fabricants de technologies de pointe.

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