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Les producteurs de laits et dérivés tirent la sonnette d’alarme

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Les opérateurs de la filière lait et produits dérivés ont tiré la sonnette d’alarme, ce dimanche 4 novembre 2018, quant au risques que ne cesse de subir leur activité, notamment, la viabilité de leurs outils de production et le  maintien du niveau de l’emploi direct et indirect, en raison des difficultés qu’ils rencontrent dans l’approvisionnement en poudre de lait, matière essentielle pour le fonctionnement de leur industrie de transformation.

En effet, lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB), les responsables des quelques entreprises affiliées à cette association sur les 30 que compte la filière, ont tenu a signalé que leur activité qu’ils font face à ces difficultés d’approvisionnement en poudre de lait à 0% et 26% matière grasse ainsi que le cheddar depuis le début de l’année 2018 et que leurs unités de production qui emploient 30 000 personnes sont menacées de fermeture.

Cette matière première entre dans la production  les laits entiers pasteurisés, les laits stérilisés, les laits stérilisés UHT, les yaourts, les fromages de tous types, le leben le rayeb, les beurres…etc.

Il est à préciser que toutes ces entreprises importent la poudre de lait sur leurs propres fonds et pour leurs propres besoins de transformation, sans recourir aux quotas de poudre de lait fournis par l’ONIL, réservés à la production de lait pasteurisé en sachet subventionné.

Les dérogations sanitaires d’importation (DSI) pointées du doigt

Les opérateurs de la filière relèvent que les difficultés auxquelles ils font face résident dans les dérogations sanitaires d’importation octroyées par le Ministère de l’agriculture, considérées comme des «licences d’importations automatiques», mais, qui par la force des choses, sont devenues «des autorisations sanitaires vétérinaires, quantitatives et limitatives», constituant véritablement un frein aux producteurs et investisseurs de la filière.

«Ces matières premières étaient importées sans aucun problème par le passé», a rappelé M. Ali Hamani, président de l’APAB qui a précisé que «depuis l’instauration des licences d’importations, elles se sont, malheureusement, raréfiées, et que cette situation s’est empirée à partir du début l’année 2018, conséquemment aux difficultés pour les transformateurs industriels d’obtenir les DSI, comportant les quantités sollicitées».

Il a rappelé que ces DSI étaient délivrées sans aucune difficulté, sous le principe universel de «l’évaluation du risque sanitaire vétérinaire», puisqu’elles concernent les produits animaux, et ce, pour peu que le pays d’origine, ne comporte pas de risque de maladies pouvant soit, se propager en Algérie et contaminer le cheptel national soit, porter atteinte à la santé et à la sécurité des consommateurs.

De son côté, M. Fawzi Berkati, PDG du groupe Tchin-Lait Algérie dont dépend la marque Candia a déclaré que «nous lançons un SOS, car nos activités et employés sont en danger» et d’ajouter que «nous sommes soumis à ces quotas, ça nous ne dérange pas, mais, il faut qu’ils nous fassent passer en priorité».

Selon des statistiques de la filière établies en «intramuros» à l’APAB, sur les 9 premiers mois de 2018, les quantités de matières premières réellement attribuées aux producteurs, bien qu’assez variables en proportion d’un transformateur à l’autre, elles n’ont jamais dépassé la moyenne de 40% des capacités réalisées et des quantités attribuées durant les exercices antérieurs (2015, 2016, 2017). En outre, selon les mêmes statistiques, une régression significative a été enregistrée pour le 3ème trimestre de 2018, sans dépasser la moyenne de 20% des besoins exprimés.

Des données qu’a confirmées M. Berkati qui a indiqué que pour l’usine Candia «nous avons sollicité 30 000 tonnes, et nous avons reçus que seulement 10 000 tonnes», a-t-il affirmé, en signalant que si son groupe ne reçoit pas les 20 000 tonnes restantes, il risque de voir 3 de ses unités fermées, sachant que rien que pour sa filiale Candia emploie 2000 personnes.

A noter que le besoin du marché est estimé entre 150 000 tonnes et 200 000 tonnes de poudre de lait par an.

«Il est malheureusement constaté une perturbation incontrôlée et démesurée sur le marché, suivie d’un réseau informel qui opère à grande échelle, nourri et caractérisé par un dysfonctionnement dans la procédure et les règles d’attribution des DSI de la poudre qui demeurent très restrictives pour les transformateurs», a souligné M. Hamani.

Les inconvénients présentés par les DSI

Hamani a cité plusieurs inconvénients relatifs aux DSI délivrées par le Ministère de l’agriculture. Il a indiqué qu’il y a une absence totale de coordination entre le Ministère du commerce et celui de l’agriculture dans l’évaluation des besoins de chaque opérateur, la traçabilité et la destination finale de la marchandise. et ce en plus de l’absence de critériologie dans la répartition des quantités et quotas importées, l’attribution d’importantes quantités de lait à des importateurs versés dans la revente en l’état.Cependant,, 80% du marché en produits est satisfait par les entreprises de la filière, avec un procédé qui permet d’alimenter le marché informel.

s’joute à cela la désignation expresse du port de réception dans la DSI, et en fin, le délai de validité limité à trois mois, avec une prorogation de 10 jours, ne permettant pas de concrétiser et de formaliser les opérations d’importation, au risque de dépasser la date d’échéance et de devenir caduques.

Les revendications des producteurs de laits produits dérivés

Par le biais de l’APAB, les opérateurs de cette filière  lancent un appel aux pouvoirs publics, afin qu’ils lèvent les contraintes auxquelles fait face leur activité. Ils demandent  de mettre en place un protocole de répartition équitable des quotas, en priorisant les producteurs aux importateurs versés dans la revente en l’état, et ce en adoptant une critériologie transparente et claire. Accorder un délai de validité de 12 mois aux DSI. en plus de la suppression de l’obligation de la désignation du port de réception du produit.

A noter que, le Premier ministère a été saisi à trois reprises par l’APAB, en avril, juillet et septembre derniers, sans aucune réponse, affirmé M. Hamani.

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