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Faute de volonté politique le Tourisme ne décolle pas : le problème sera-t-il posé au SITEV ?

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Réduite à une affaire de nombre de chambres ou de mètres carrés d’hôtels à construire, la relance du tourisme algérien tarde à venir. Alors que son potentiel est grand, cette activité sur laquelle repose l’économie de nombreux pays, continue à ne rien rapporter à l’Algérie.

Incapable de s’adapter à la concurrence étrangère mieux organisée et plus offensive, la destination Algérie n’intéresse plus grand monde. Les touristes étrangers l’ignorent, nos émigrés tendent à réduire leurs vacances au pays et tandis que les autochtones sont de plus en plus nombreux à chercher le bonheur estival dans d’autres sous d’autres cieux.  Aujourd’hui le tourisme local ne concerne effectivement que ceux qui, pour une raison ou une autre, doivent réduire leurs prétentions touristiques à des bouts de plages de notre littoral, généralement sales et bien souvent accaparés par une faune de délinquants qui portent atteinte à la quiétude et, parfois même, à la sécurité des estivants. Les algériens ne s’y aventurent que parce n’ont pas d’autres choix dans ce pays où les étés sont très chauds mais où il n’existe malheureusement aucune autre alternative de détente de masse que celle offerte par ce tourisme balnéaire au rabais.

C’est une réalité que n’ignorent pas les autorités algériennes qui mènent de façon récurrente un combat malheureusement perdu d’avance, contre des petites mafias généralement liées à des élus locaux, qui font chaque année main basse sur les plages autorisées à la baignade. Comment dans ces conditions organiser le tourisme balnéaire et en faire une activité touristique attrayante ! Les conditions minimales (hygiène, sécurité, qualité de l’accueil, civisme  etc.) n’étant pas réunies ou en constante détérioration, le pari de sortir cette activité socioéconomique de sa profonde léthargie est, dans la situation présente, un pari quasi impossible à tenir.

Faire du tourisme un levier économique qui aiderait l’Algérie à rompre avec sa dépendance de la rente d’hydrocarbures, demeurera de fait un vœu pieux tant que les pouvoirs publics n’afficheront pas clairement le cap à prendre et leur détermination à engager les actions multiformes qui s’imposent en y associant, bien entendu, l’ensemble des acteurs concernés, société civile y compris. C’est une démarche de redressement qui n’est malheureusement pas à l’ordre du jour en ces temps exclusivement accaparés par les intrigues post électorales du scrutin d’avril 2019. Il n’y a pas de place pour les actions salvatrices.  Bien au contraire les prédations qui se multiplient à l’encontre du patrimoine hôtelier, des sites archéologues, des sources thermales, des forêts et de l’environnement qui tend ainsi à perdre des atouts majeurs forgés par la nature. Le mal est si profond qu’il est aujourd’hui  impossible de parier sur cette activité sans une préalable mise à niveau de pratiquement tous les segments de l’industrie touristique désormais mondialisée et soumise à rude concurrence internationale. Une concurrence internationale qui a déjà fait perdre au pays au minimum 4 millions de touristes algériens qui ont pris option pour d’autres destinations que l’Algérie (Tunisie, Turquie, France, Espagne etc.).

Vu sous l’angle déterminant du rapport qualité-prix, force est de constater l’Algérie n’a effectivement rien d’extraordinaire à offrir, aussi bien, aux autochtones, qui trouveront sur internet des propositions susceptibles de faire leur bonheur à moindres coûts. En ajoutant à ce sombre tableau les interdits moraux et religieux imposés à tous les estivants qui ont choisi de passer leurs vacances en Algérie, il n’est pas étonnant qu’ils ne reviennent plus dans notre pays, quand bien ils fussent satisfaits de la beauté de nos paysages.

S’il est vrai que l’infrastructure touristique s’est quelque peu enrichie d’un certain nombre d’hôtels essentiellement urbains, leurs conceptions et leur gestion ne sont pas, sauf rares exceptions, de nature à attirer des touristes et encore moins à les fidéliser. Et pour preuve, bon nombre de ces hôtels de construction récente se plaignent de leurs difficultés à atteindre des taux de remplissage moyens convenables du fait qu’ils fonctionnent à vide durant les basses saisons.

Peu disposer à remettre en cause la qualité de leur management, les hôteliers algériens ont plutôt tendance à imputer leurs faiblesses à des causes exogènes, parmi lesquelles ils citent de façon récurrente, l’extrême difficulté pour les étrangers à obtenir les visas requis auprès de nos consulats. Les longues chaînes qui s’y forment aux premières de la journée n’incitent pas, affirment-ils, les étrangers à venir en Algérie, d’autant plus que d’autres pays ont à contrario  allégé au maximum les procédures d’octroi de visas et de contrôle aux frontières. Les flux de touristes sont fluidifiés au maximum un partout dans le monde à l’exception de l’Algérie qui semble ramer à contre courant de cette tendance.

Les hôteliers que nous avons interrogés, évoquent également le rôle négatif des agences de voyages algériennes pourvoyeuses en touristes, non pas, en faveur de leur pays mais au profit de Touring clubs étrangers. L’État devrait, ajoutent-il, promulguer des mesures incitatives pour pousser les agences de voyages locales à faire venir des touristes en Algérie, plutôt qu’à faire, comme c’est actuellement le cas, l’inverse. Elles devraient également travailler en toutes saisons à la promotion du tourisme local en organisant notamment des voyages à travers tous les sites emblématiques du pays en actionnant les medias et autres supports publicitaires susceptibles d’entraîner un engouement de masse pour ce type de tourisme.

Ils citent en outre l’archaïsme des moyens de paiements encore en vigueur qui contraignent les touristes étrangers à régler leurs achats en liquide. Faute de cartes de crédits et de retraits de devises, les touristes étrangers sont effectivement contraints de venir en Algérie avec des liasses d’euros, de dollars et autres devises. Ils courent ainsi chaque jour le risque de se faire voler ou  agresser. C’est un gros problème, insiste un hôtelier, que les autorités algériennes doivent de solutionner au plus tôt si elles souhaitent vraiment redynamiser le secteur du tourisme.

Il reste donc encore beaucoup à faire pour améliorer l’état des lieux du tourisme algérien qui, certes, recèle des atouts non négligeables mais qui à eux seuls ne suffisent pas à propulser automatiquement l’Algérie au rang d’une grande destination touristique mondiale. Il y a encore toute une multitude de pré requis à accomplir parmi lesquels il y en a d’incontournable, à l’instar de l’indispensable culture de l’accueil qui permet aux enfants comme aux adultes l’art et la manière d’accueillir des étrangers en étant tolérants sur les différences de religions, d’habillements et d’alimentations. A défaut la relance du tourisme resterait un slogan creux et la recherche de destinations étrangères par des algériens, de plus en plus nombreux à bouder leur pays, continuera à être une tendance lourde durant encore de nombreuses années.

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