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Brexit: Le scénario d’un divorce sans accord serait «plus probable que jamais»

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« Responsables comme nous le sommes, nous devons préparer l’UE à un scénario sans accord, qui est plus probable que jamais. » Ces mots sont ceux que Donald Tusk a écrit dans son invitation adressée aux dirigeants européens. A plus de cinq mois du Brexit, le 29 mars, et à la veille d’un sommet qui s’ouvre dans deux jours à Bruxelles, le président du Conseil européen exhorte également les dirigeants de l’Europe à « ne pas abandonner ». « Nous devons néanmoins rester optimistes et déterminés, car il y a de la bonne volonté à poursuivre ces discussions des deux côtés », poursuit ainsi Donald Tusk.

Ces propos contrastent avec ceux tenus dans l’après-midi par la Première ministre britannique Theresa May. « Je continue de penser qu’un accord négocié est ce qu’il y a de mieux pour le Royaume-Uni et l’UE, je continue de croire qu’un tel accord est réalisable », a-t-elle affirmé devant la Chambre des Communes à Londres. « Personne ne veut » un divorce sans accord, a-t-elle insisté.

Au cours d’une rencontre avec des industriels à Berlin, la chancelière allemande, Angela Merkel, s’est-elle voulue confiante, tout en soulignant la nécessité de préparer un potentiel échec des négociations. Emmanuel Macron a également estimé possible « d’avancer » vers un accord, tout en rappelant que la France était « prête et préparée à tous les scénarios ».

Dimanche, les dernières négociations avant le sommet qui s’ouvre mercredi n’avaient rien donné. Londres et Bruxelles se sont engagés à ne pas réinstaurer de frontière matérielle sur l’île d’Irlande, conformément à l’accord de paix du Vendredi saint signé en 1998, mais cet engagement va à l’encontre de la volonté du Royaume-Uni de quitter le marché unique et l’union douanière européenne.

Le petit parti d’Irlande du Nord DUP, dont les dix députés sont nécessaires à Theresa May pour disposer d’une majorité absolue au Parlement et qui refuse tout statut spécial pour la province britannique, complique les arbitrages que Mme May va devoir faire.

« Je ne vois pas quel accord obtiendrait la majorité » au cours d’un vote au Parlement, a déclaré lundi le porte-parole du DUP sur le Brexit, Sammy Wilson, au journal Belfast Newsletter. « Donc il est probablement inévitable que nous aboutissions à un scénario sans accord », a-t-il affirmé. « S’il y a un crash, s’il y a un Brexit dur, alors il y aura une demande immédiate pour un référendum sur l’unification de l’Irlande », a prévenu Mary Lou McDonald, la dirigeante du Sinn Féin, l’autre principale formation nord-irlandaise, partisane de l’unification. « Il ne serait pas acceptable que tous les dégâts d’un Brexit dur reposent sur l’île d’Irlande et que le gouvernement britannique s’attende à ce que l’Irlande, du Nord et du Sud, prenne cela avec philosophie », a-t-elle ajouté.

Les dirigeants des 27 partenaires du Royaume-Uni doivent décider de la marche à suivre lors d’un dîner de travail mercredi, juste après une réunion à laquelle la participation de Theresa May a été confirmée. Il est probable qu’ils délivreront un double message : les négociations se poursuivent mais l’UE doit se préparer à l’hypothèse d’une séparation sans accord, « non parce qu’un accord ne serait plus possible mais parce que le compte à rebours est engagé », a confié un négociateur européen.

Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a, lui, dit s’attendre à un accord plutôt en « novembre ou en décembre ». Un sommet européen extraordinaire consacré aux négociations est envisagé à la mi-novembre, mais n’a pas été confirmé.

« Nous sommes toujours ouverts au compromis mais il y a des fondamentaux sur lesquels un compromis n’est pas possible », a averti le dirigeant irlandais, qui demande au Royaume-Uni de « faire en sorte qu’aucune frontière dure ne sera mise en place sur l’île d’Irlande », quel que soit le scénario du Brexit

Afp

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