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Shafik Rahem, porte-parole du Snapo : « La pénurie des médicaments devrait disparaitre dès le premier trimestre 2019 »  

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Dans cet entretien, le porte-parole du syndicat national des pharmaciens d’officines (Snapo), MRahem, évoque l’épineux problème des pénuries des médicaments qui touche différentes wilayas du pays surtout El Oued ces derniers jours. Selon MRahem, cette pénurie devrait disparaître dès le premier trimestre 2019.  Il cite les causes de cette pénurie entre autres, le retard dans la remise des programmes d’importation de la part de certains opérateurs, et les engagements non tenus de certains producteurs quant aux quantités à produire malgré une protection de leur marché.

Algérie-Eco : Le problème de la pénurie des médicaments persiste, et la wilaya d’El Oued est la plus touchée où la rupture de plusieurs médicaments persiste depuis plus d’un mois. Comment le Snapo traite cette question ?

MRahem : Le Snapo a toujours assumé un rôle de veille quant à la disponibilité des médicaments dans les pharmacies en remontant au ministère de la santé régulièrement des listes de produits manquants où sous tension. Nous avons été à l’origine de la mise en place de la cellule de veille qui s’est réunie cet été et récemment, nous jouons un rôle essentiel avec les autres acteurs du médicament sur le problème.

Un climat de confiance et une volonté affichée de la direction de la pharmacie a permis des prises de décisions. Les avenants de programme ont été signés.  Et les programme pour 2019 le seront avant la fin de l’année avec un délai accordé aux opérateurs jusqu’au 07 octobre.

Normalement le premier trimestre 2019 sera couvert et au-delà, c’est à dire le reste de l’année devrait voir disparaitre ces pénuries.

La directrice de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques au sein de ministère de la santé impute cette situation au retard de signature des programmes d’importation des molécules entrant dans la composition des traitements fabriqués localement.  Quel commentaire faites-vous dans ce sens?

Effectivement les retards à la signature des programmes d’importation et des avenants sont une des causes, mais non la seule, puisque elles sont multiples. Il y a le retard dans la remise des programmes d’importation de la part de certains opérateurs, engagements non tenus de certains producteurs quant aux quantités à produire malgré une protection de leur marché, manque de matière première ou difficultés administratives et techniques, il faut lever donc toutes les contraintes qui entravent la production locale et elles sont nombreuses.

Elle met en cause des médecins qui auraient tendance à prescrire des traitements étrangers au lieu et place de ceux produits localement. Qu’en pensez-vous?

Certains prescripteurs désorientent le malade en prescrivant des médicaments hors nomenclature et contribuent à alimenter l’angoisse du patient qui refuse le générique et parfois va recourir aux produits dits « CABAS », avec tous les risques que cela peut engendrer. Nous demandons à nos confrères médecins des prescriptions en DCI et le respect strict de la nomenclature nationale.

Les ruptures récurrentes de médicaments au niveau des officines, à l’origine des inquiétudes persistantes et légitimes de malades et de leurs proches, a amené le ministère de la Santé à instruire les intervenants dans cette filière à prendre dans l’urgence les dispositions propres à empêcher leur répétition. Est-ce une solution?

La solution comme je viens de vous le dire se trouve dans la concertation des différents acteurs et opérateurs et c’est ce qui se fait au sein de la cellule de veille qui regroupe la fédération algérienne du médicament (Snapo-Unop-Adpha), ainsi que les cadres du ministère de la santé au plus haut niveau. A moyen et long terme, la non répétitivité de ces pénuries doit mettre en jeu un certains nombres de décisions. Transfert des prérogatives de la direction de la pharmacie vers l’agence du médicament le processus est en cours, informatisation et interconnexion de tous les opérateurs et structures de contrôle, mise aux normes et modernisation des circuits de distribution, et enfin un plan de développement futur de l’industrie pharmaceutique par une réorientation et un engagement plus fort de l’Etat à soutenir ce secteur.

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