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Les instruments de la transparence budgétaire au menu du Think Tank « CARE »

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Les observatoires de la transparence et les instruments de dialogue et de concertation autour des réformes économiques, étaient au menu d’une rencontre sous forme de conférences-débats, organisée ce lundi 24 septembre 2018 à l’hôtel Sofitel d’Alger par le Think Tank « CARE »que préside Slim Othmani patron du groupe NCA-Rouiba.

Lamine Benghazi, pour l’expérience tunisienne, et le professeur de finances publiques Zine Barka, pour le travail accompli en Algérie, feront part de leurs difficultés à se faire admettre dans les hémicycles des parlements ou dans les bureaux des ministères et grandes institutions publiques pour recueillis et traiter les informations multiformes susceptibles de figurer officiellement aux tableaux de bord des économies concernées. Ces informations faisant consensus seront publiées sous le sceau de l’Etat pour servir de données officielles accessibles au plus grand nombre sur des sites internet ou des publications. Le grand public, les institutions de l’Etat, les parlementaires, les partis politiques, les syndicats, les chercheurs et les médias peuvent y puiser les informations qui les intéressent à volonté. Les actions gouvernementales et parlementaires (dépenses et recettes de l’Etat, contrôle budgétaire) paraissent ainsi plus efficientes et la transparence moins contestable. Les soupçons de malversations peuvent ainsi être battus en brèche et les risques de gaspillages écartés au moyen d’estimations moins opaques et, dans tous les cas, plus rigoureuses.

La tache dévolue aux observatoires n’est évidemment pas facile tant les réticences des parlementaires et des exécutifs sont fortes. Le représentant de l’ONG  El Bawsala nous a, à titre d’exemple, fait part d’un travail d’approche auprès de l’Assemblée Constituante tunisienne qui a pris pas moins de trois années. Les cadres d’El Bawsala se sont imposés par leurs contributions multiformes aux travaux des parlementaires qui ont fini par admettre leur utilité, notamment, lorsqu’il s’agit de donner de la fiabilité et de la cohérence aux agrégats économiques et financiers. En dépit de quelques régressions constatées çà et là, Lamine Benghazi, nous a affirmé qu’en tant qu’instrument de  transparence budgétaire et d’anticipation managériale, le parlement tunisien leur est grandement ouvert aujourd’hui.

L’observatoire algérien de la transparence des finances publiques est par contre moins bien loti, tant il fait l’objet de méfiance et parfois même de rejet de la part des parlementaires et responsables de l’exécutif comme le constate le conférencier et le confirment les intervenants à l’occasion du débat.  Les entrepreneurs privés souvent traités comme des délinquants éprouvent beaucoup de difficultés à informer les parlementaires et, sans doute encore plus l’exécutif, des amères réalités du terrain d’où le prisme souvent déformé auquel ces derniers se réfèrent pour prendre des décisions en total déphasage avec l’état des lieux peu reluisant qui prévaut en Algérie. C’est l’avis Slim Othmani, président de « Care », qui déplore cette attitude discriminatoire héritée du système socialiste mais encore très vivace dans nos administrations publiques, mais aussi, celui d’Ali Hamani, président de l’association des producteurs algériens  de boissons (APAB) qui peine à obtenir des rendez vous de travail  auprès de l’Assemblée Populaire Nationale. Coupés des réalités, parlementaires et responsables de l’exécutif ont alors tendance à maquiller ou à dissimuler les chiffres et les données qui « fâchent, en recourant, selon les cas, à la déformation ou à la rétention d’informations concernant des pans entiers de l’économie. La méfiance à l’égard des statistiques publiées par les institutions nationale est, de ce fait, encore tenace en Algérie au point où on en est arrivés à contester jusqu’aux statistiques officielles publiées par  des  organismes aussi sérieux que l’Office National des Statistiques et les douanes algériennes.

Il ne faut donc pas s’étonner, comme l’a reconnu à juste titre le professeur Zine Barka, qu’en matière de transparence budgétaire (Budgets des citoyens) l’Algérie caracole aujourd’hui encore aux dernières places du classement mondial.

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