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Forum Sino-africain : l’Algérie adhère au projet de routes de la soie

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Le troisième Forum de coopération entre l’Afrique et la Chine s’est ouvert ce lundi matin à Pékin, en présence du président chinois et de nombreux chefs d’État et de Gouvernements africains. Le président Bouteflika n’ayant pu s’y rendre pour des raisons de santé, c’est à son premier ministre Ahmed Ouyahia qu’a été confiée la charge de le représenter à ce sommet qui rassemblera pas moins de 54 délégations venues du continent, de hauts dirigeants de l’ONU, de l’Union africaine et une trentaine d’organisations internationales. C’est dire l’importance des enjeux de cette rencontre qui vise à  instaurer, dans un contexte géopolitique particulièrement troublé, une communauté de destin et un partenariat mutuellement avantageux.

La présence de l’Algérie sera sans doute remarquée par la signature d’un accord d’adhésion au projet de routes de la soie. L’ambassadeur de Chine an Algérie en avait annoncé il y a quelques mois la primeur en nous apprenant au cours d’une conférence de presse que le gouvernement chinois a convaincu l’Algérie d’adhérer à ce méga projet qui fera l’objet d’un accord d’association qui sera très probablement conclu à l’occasion du forum sino-africain qui a ouvert ses portes aujourd’hui à Pékin.

L’idée sur laquelle repose le projet de nouvelles routes de la soie ne peut en effet que susciter l’intérêt de l’Algérie qui dispose déjà d’importante infrastructure ferroviaires, routières et maritimes qui ne demandent qu’à être intégrées à la globalisation économique après avoir été étoffées par de nouvelles jonctions que réalisera la Chine. Les voies intercontinentales qui en seront issues permettront de relier le plus rapidement possible la Chine, l’Europe et l’Afrique. La première route, ferroviaire, partirait du centre de la Chine pour aller vers le Kazakhstan, la Russie, la Pologne, l’Allemagne, la France et le Royaume Uni. Une partie importante du rail n’a pas besoin d’être construite puis qu’elle existe déjà, notamment en Europe de l’Ouest qu’il suffit seulement de relier aux nouvelles lignes à construire. En Afrique il existe également une importante infrastructure ferroviaire qu’il s’agira d’étoffer et de mailler progressivement à travers ce vaste continent qui regorge de matières premières et offre des perspectives économiques et commerciales considérables.

En sus de ces voies de chemins de fer à mettre en valeur, il y a évidemment lieu de réaliser en complément des infrastructures qui existent (route transsaharienne, autoroute est-ouest) un réseau routier tentaculaire qui irriguerait tous les pays ciblés.

La voie maritime constituera quant à elle la troisième nouvelle route de la soie.  Elle partirait des ports européens (France, Grèce, Pays-Bas), traverserait la Méditerranée, le canal de Suez, la mer Rouge, l’Océan Indien jusqu’au Sri Lanka, descendrait jusqu’à Singapour puis remonterait vers Shanghai.

Les pays d’Afrique du Nord et, un plus tard, ceux de l’Afrique profonde, devraient se joindre au  méga-projet chinois selon les déclarations de nombreux diplomates rapportées par la presse. Des déclarations apportées par les médias algériens font déjà état de la signature prochaine d’accords entre la Chine et les gouvernements tunisiens, marocains et algériens. L’Algérie n’a du reste jamais caché son intérêt pour la proposition chinoise qui lui permettra, non seulement, de renforcer sa position de Hub entre l’Europe et l’Afrique, mais également, d’accroître le maillage de ses grandes infrastructures (route transsaharienne, autoroutes est-ouest, autoroute des hauts plateaux, nouvelles voies ferrées, nouveaux ports etc.) qui lui permettront d’atteindre tous les pays du Maghreb sans exception et certains pays du Sahel.

Pour ce qui est de l’Afrique profonde, c’est le président chinois qui s’en est personnellement chargé en effectuant tout récemment une fructueuse visite en Afrique de l’Ouest. Une ceinture commerciale visant à intégrer économiquement l’Asie à l’Europe serait ainsi en bonne voie de réalisation pour le grand bénéfice de la Chine, mais également, de tous les pays concernés.

C’est, rappelons le, au début de l’année 2013 que la Chine a lancé dans une totale discrétion, les premiers travaux de ce chantier pharaonique qu’ils ambitionnent d’achever à l’horizon 2030. Le financement du projet estimé à environ 1000 milliards de dollars ne semble pas poser problème puisque la Banque de Chine s’est déjà engagée à investir 800 milliards de dollars dans plusieurs centaines de projets entrant dans la composition des nouvelles routes de la soie. A cette gigantesque manne financière est venue s’ajouter celle plus modeste (120 milliards de dollars) que promet de fournir une vingtaine de pays d’Asie. Les capitaux mobilisés permettront de réaliser des milliers de kilomètres d’autoroutes, de dessertes ferroviaires, des ports, des pipes  et autres infrastructures de transport visant à fluidifier les échanges entre les nations parties prenantes à ce méga projet qui reconfigurera à terme le commerce mondial.

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