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Coface : le risque de contestation sociale élevé en Algérie

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Le financement non conventionnel, à savoir le recours à la création monétaire, mis en place en septembre « pourrait cependant conduire à une hausse du niveau général des prix qui serait renforcé par la mise en place des nouvelles barrières tarifaires venant remplacer les interdictions d’importer », estime la compagnie française d’assurances pour le commerce extérieur (Coface), dans une récente mise à jour de son baromètre études économiques et risques pays.

L’assureur-crédit français évoque dans son appréciation, « un risque de contestation sociale élevé», estimant que « la période de faible croissance que traverse l’Algérie commence à avoir des répercussions sur le plan social, ce qui conduit le gouvernement à poursuivre sa politique généreuse de transferts sociaux au détriment de la consolidation budgétaire ».

La Coface note que les mesures de contrôle des importations combiné à une hausse des recettes d’exportations ont permis une contraction du déficit commercial de plus de 80% en glissement annuel durant le premier trimestre 2018. « La baisse des factures d’importations est principalement imputable à une baisse des achats de biens d’équipement de 16% et des biens de consommation non alimentaire de 12 % », souligne la Coface dans le document. « Les IDE en direction de l’Algérie devraient néanmoins s’accroître ». Le gouvernement vise en effet à augmenter l’attractivité du secteur pétrolier en proposant une nouvelle loi d’investissement et la Sonatrach a signé différents accords allant dans ce sens.

L‘économie algérienne a bénéficié de la reprise des cours du pétrole depuis le début de l’année, puisque « les recettes d’exportations d’hydrocarbures, qui représentent 93% des volumes exportés, ont augmenté de 19,5 % en glissement annuel au cours du premier trimestre », a rappelé l’assureur-crédit. Toutefois, les volumes exportés ont enregistré une baisse de 3% lors de la même période, rappelant le manque d’investissement dans le secteur pétrolier au cours des dernières années. « La hausse de la production gazière devrait cependant compenser une plus faible progression de la production de pétrole. La hausse des dépenses budgétaires devrait continuer d’être le principal moteur de l’activité », estime la Coface.

« Alors que l’investissement public devrait rester dynamique (construction des logements AADL, modernisation du port de Annaba), la baisse des importations en biens d’équipement reflète un affaiblissement de l’investissement privé. Le recul de l’inflation observé en début d’année 2018 devrait être temporaire, les restrictions d’importations restant nombreuse », précise la Coface qui maintient le classement de l’Algérie dans la catégorie C concernant le risque pays.Cette catégorie concerne les pays dont les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes.

S’agissant des subventions et les dépenses sociales, l’assureur-crédit français estime qu’elles ne devraient pas être supprimées à l’exception d’une moindre prise en charge du coût des énergies qui devrait entraîner une hausse du prix du gaz et du pétrole à la pompe ». Cependant, la Coface estime que le déficit public devrait être financé directement par des emprunts effectués auprès de la banque centrale. La dette publique devrait augmenter en conséquence. Le recours à l’endettement extérieur reste pour le moment exclu par les pouvoir publics.

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