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Kemal Agsous, président de la Bourse Algérienne de Sous-traitance et de Partenariat : « la sous-traitance industrielle doit être tirée par des secteurs arrivés à maturité »

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La sous-traitance industrielle a une part relativement marginale dans le développement industriel en Algérie, alors qu’elle est la clé de voûte du développement industriel. C’est  le constat qui a été fait par M. Kemal Agsous, président de la Bourse Algérienne de Sous-traitance et de Partenariat, lors d’une conférence organisée ce mercredi à l’hôtel Sofitel d’Alger par le Club Care.

M. Agsous a dressé un tableau peu flatteur de l’état de la sous-traitance industrielle en Algérie. En effet,  l’industrie ne représente que 6% du PIB du pays qui compte 10.000 entreprises industrielles dont 95% sont des PME, voire des TPE. La majorité de ces PME relève du secteur privé et 1.000 travaillent dans le secteur de la sous-traitance industrielle, soit 10% de l’ensemble de l’activité industrielle.

Faisant l’état des lieux de la sous-traitance, M. Agsous explique que les grands donneurs d’ordre relèvent du public et les PME de la sous-traitance du secteur privé, ce qui rend difficile la jonction entre ces deux acteurs. D’où la nécessité de développer le partenariat public-privé (PPP). Tous ces groupes sont en théorie des grands pourvoyeurs de sous-traitance. Autres grands donneurs d’ordre, les entreprises activant dans le secteur de l’énergie, telles que Sonatrach été Sonelgaz.

Pour M. Agsous, « c’est la où se situe le réservoir le plus important pour le développement de la sous-traitance industrielle », précisant que « l’activité industrielle est tirée, selon les pays, par des secteurs arrivés à maturité. En Algérie, les secteurs qui sont arrivés à maturité sont les secteurs dits traditionnels, c’est la où nous avons un réel potentiel important ».

M. Agsous explique que « c’est dans ces secteurs dits traditionnels que la stratégie en direction de ces groupe doit être mise en œuvre pour créer un tissu industriel de sous-traitance locale ».

Pour illustrer son propos, M. Agsous cite l’exemple de la France, où l’industrie automobile et l’aéronautique représentent environ 40% du chiffre d’affaires de la sous-traitance. L’industrie automobile et les biens d’équipement en Allemagne, un secteur majeur qui tirent la sous-traitance. L’industrie des composants et pièces de rechange en Tunisie et construction automobile au Maroc, où 90% de la production est écoulé à l’extérieur pour un volume de 450.000 véhicules.

Evoquant la sous-traitance au niveau international, le président de la BASTAP a indiqué que le ratio activité sur PIB varie entre 15% à 20% selon les pays. En France ce ratio est à 15%, en Allemagne, il est à 20% et 25% en Corée du Sud. Ces ratios montrent aussi bien le niveau de richesse que le niveau d’industrialisation de ces pays.

S’agissant du ratio de sous-traitance sur l’acticité industrielle, il est de 15% en France avec un chiffre d’affaires de 68 milliards d’euros pour 30.000 entreprises et 470.000 employés.

Nécessité d’augmenter le volume de production

La question du volume et la capacité de l’industrie automobile à générer un tissu de sous-traitance industrielle joue un rôle important et constitue un facteur important pour les constructeurs automobiles étrangers qui souhaitent s’installer en dehors de leur territoire. Ces deux facteurs représentent une contrainte majeure à l’installation de ces constructeurs automobiles en Algérie. A cet égard, M. Agsous explique qu’aucun équipementier de renom et aucun investissement dans l’industrie automobile ne peuvent t atteindre un seuil de rentabilité correct s’ils ne peuvent pas produire au moins 200.000 véhicules.

Ce constat sur l’état de la sous-traitance en Algérie fait ressortir un gap important entre l’activité industrielle et la sous-traitance industrielle dans la contribution à la création de la richesse nationale entre l’Algérie et les autres pays. Ce fossé industriel peut aussi se mesurer par les ratios de productivité. A cet égard, M. Agsous cite l’exemple de la production moyenne mondiale de l’acier qui est de 800 à tonnes par an et par agent en Algérie on est aujourd’hui à 80 tonnes par an et par agent.

Parmi les conditions à minima qui permettent à la sous-traitance de se développer, M. Agsous précise que les groupes industriels doivent privilégier les élagages d’activité et un recentrage de leur cœur de métier, créer un écosystème industriel par pôle technologique, mettre en place au sein des groupes industriels et leurs filiales des structures dédiées à l’intégration nationale et développer des procédures d’approvisionnement permettant le gré à gré simple entre partenaires publics et privés.  

M. Agsous a indiqué que 70% de l’activité industrielle, à savoir le chiffre d’affaires généré par les entreprises publiques et privées, est tourné vers l’export, ce qui nous donne un important potentiel de création d’entreprises.

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