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Abdelhak Lamiri, expert et consultant international en économie : «Il est inexcusable d’avoir des prix des véhicules locaux plus chers que ceux importés »

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Dans cet entretien, l’expert en économie, M.Lamiri s’exprime sur plusieurs sujets d’actualité économique y compris la suppression de la TVA sur les véhicules montés localement, sur le développement des exportations hors hydrocarbures et enfin sur la croissance démographique du pays. Sur ce dernier point M.Lamiri estime qu’il nous faut une croissance économique de plus de 2,5% pour commencer à améliorer le niveau de vie des citoyens.

Algerie-Eco : La majorité des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) a critiqué, mardi à Alger, la mesure portant annulation de l’exemption de la TVA pour les véhicules fabriqués en Algérie, contenue dans le projet de loi de finances complémentaires 2018 (PLFC 2018), proposant l’annulation de cette mesure et appelant le gouvernement à enquêter sur la marge bénéficiaire de ces fabricants. D’abord que pensez-vous de la suppression de la TVA sur les véhicules montés localement?

M.Lamiri : La suppression serait une bonne chose si cela va se répercuter par une baisse de même proportion des prix. Il est inexcusable d’avoir des prix des véhicules locaux plus chers que ceux importés. Néanmoins cette baisse devrait être temporaire et ne pas être prolongée. Il y a la TVA sur les véhicules dans tous les pays. Ce n’est pas un produit qu’on peut détaxer.

Sur un autre sujet celui du développement des exportations qui devient le cheval de batail des pouvoirs publics. Le gouvernement mise sur l’exportation des produits agricoles. Qu’en pensez-vous?

Ceci est le cas depuis plusieurs décennies mais les résultats ont toujours été décevants. il faut avoir ces objectifs mais gérer le processus autrement avoir des fermes pilotes, former les agents agricoles, développer la recherche pour reconstituer les semences locales et avoir un rapport qualité/prix compétitif dans les marchés mondiaux. Pour le moment on peut exporter quelques produits mais nous n’aurons pas des exportations massives sur le moyen terme. Il y a beaucoup de choses à régler avant de devenir un exportateur structurel.

La feuille de route de la Stratégie nationale des exportations qui entrera en vigueur début 2019 et s’étalera jusqu’à 2023, devrait être finalisée d’ici le mois de juillet prochain. Qu’en pensez-vous d’une telle mesure?

Il est toujours bon de dialoguer et de définir ensemble des mesures pour booster des activités économiques. Mais des tentatives pareilles ont eu lieu des dizaines de fois. Que va-t-on faire qui sera nouveau cette fois ci? Dans le passé, les mesures d’exécution des directives n’ont pas suivi à cause des faiblesses managériales de nos institutions. La question est: comment allons révolutionner leurs pratiques managériales pour rendre exécutables les décisions prises? Pour le moment nous n’avons aucune indication. Mais laissons le travail se terminer et voyons ce qu’il va contenir.

Autre information qui fait l’actualité celle de la dynamique démographique qui semble connaitre « un changement inattendu avec probablement des répercussions tout aussi inattendues sur les plans économique et social. Est-ce que vous partagez cet avis?

La croissance démographique qui avait chuté durant les années quatre vingt dix reprend de plus belle. Il nous faut une croissance économique de plus de 2,5% pour commencer à améliorer le niveau de vie des citoyens. On risque d’avoir une stagnation du pouvoir d’achat des citoyens durant de nombreuses années à cause d’une croissance démographique peu contrôlée et indirectement encouragée (octroi de logements sociaux prioritairement aux familles nombreuses). C’est un thème complexe qui nécessite beaucoup de développements mais il commence à être un sérieux problème pour notre pays.

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