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Loukal dresse les grandes lignes de la politique monétaire

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Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, a exposé jeudi dernier aux P-dg des banques les lignes directrices de la politique monétaire, en contexte de refinancement du système bancaire et du Trésor par la Banque d’Algérie, a appris lundi l’APS auprès de responsables de la Banque d’Algérie.

Lors de cette rencontre avec la place bancaire du pays, qui avait également porté sur le nouveau dispositif de renforcement de la collecte des devises des particuliers, M. Loukal a tout d’abord présenté une analyse rétrospective retraçant le contexte de refinancement du système bancaire et de son évolution.

Dans ce sens, il a rappelé qu’en prévision du retournement de situation d’excès de liquidité du système bancaire qui avait duré une quinzaine d’années, la Banque d’Algérie avait promulgué une batterie de textes réglementaires pour faire face à l’assèchement prévisible de la liquidité bancaire.

Ainsi, dès l’été 2016, la Banque d’Algérie, pour répondre à la contraction de la liquidité bancaire, avait suspendu l’instrument de l’absorption de la liquidité (reprise de liquidité) et avait supprimé la rémunération de la facilité de dépôt, a-t-il expliqué.

En outre, « le guichet du réescompte de la Banque d’Algérie avait été réactivé en août 2016. Il a connu une montée en cadence, graduellement, jusqu’à atteindre un pic d’encours de réescompte de 590 milliards de DA à fin janvier 2017 », a détaillé M. Loukal.

En parallèle et après six (6) mois de fonctionnement de ce guichet de réescompte, la place bancaire a assisté, pour la première fois, à la mise en place des opérations d’open market  instaurées en substitution des opérations de réescompte.

Pour faire face à leurs besoins quotidiens de trésorerie et de constitution de la réserve obligatoire, les banques, pour s’approvisionner en liquidités, s’appuyaient sur le marché interbancaire et sur le refinancement de la Banque d’Algérie, a-t-il soutenu.

Tenant compte du retournement de situation de la trésorerie des banques et de l’assèchement de la liquidité sur le marché monétaire, le Comité des opérations de politique monétaire (COPM) de la Banque d’Algérie avait décidé en août 2017 de ramener le taux de la réserve obligatoire de 8% à 4% (après une baisse, en mai 2016, de 12% à 8%), et ce, afin de « libérer une liquidité additionnelle sur le marché estimée à 350 milliards de DA », a-t-il poursuivi.

A fin octobre 2017, le refinancement des banques, par recours à l’open market, se situait autour de 596 milliards de DA.

A cette même date, la liquidité bancaire ressortait à 482 milliards de DA, tandis que les disponibilités du Trésor, dans son compte auprès de la Banque d’Algérie, affichaient un montant de 51 milliards de DA, selon M. Loukal.

Par ailleurs, en octobre 2017, la loi relative à la monnaie et au crédit a été amendée afin d’autoriser la Banque d’Algérie à financer directement, notamment, le déficit budgétaire, le refinancement de dettes publiques et le Fonds National d’Investissement (FNI).

Précisant que ce financement monétaire s’est, jusqu’à maintenant, effectué via l’émission de titres d’Etat souscrits par la Banque d’Algérie, le gouverneur a fait savoir qu’une première tranche a été émise fin octobre-début novembre 2017 pour un montant de 2.185 milliards de DA, tandis qu’une seconde tranche a été mise en place en janvier 2018 pour un montant de 1.400 milliards de DA, soit un total de 3.585 milliards de DA.

Quant aux effets de l’ensemble de ces dispositifs, M. Loukal a soutenu que « l’impact immédiat et le plus visible est la transition rapide d’un déficit de liquidité du système bancaire, dans son ensemble, vers un excédent substantiel de liquidité ».

En effet, a-t-il ajouté, à partir d’août 2016, le système bancaire, dans son ensemble, « faisait face à un déficit de liquidité auquel la Banque d’Algérie avait répondu en offrant des liquidités via des opérations de refinancement ».

Aussi, l’introduction du nouveau cadre de mise en œuvre de la politique monétaire en mars 2017 a permis à la Banque d’Algérie d’ancrer les taux d’intérêt du marché interbancaire à court terme sur le taux directeur fixé à 3,5%: « Cela peut être considéré comme une réalisation majeure », a noté M. Loukal devant les banquiers.

Dans ce sens, le gouverneur de la Banque d’Algérie a signalé qu’à partir de mi-novembre 2017, « les facteurs autonomes ont généré, de nouveau, un excédent de liquidité important qui s’est élevé à environ 1.500 milliards de DA dans les premiers mois de 2018 ».

Le principal défi est la stabilité des prix

Mais pour M. Loukal, le principal défi est désormais de continuer à « assurer la stabilité des prix dans un environnement de surplus de liquidités substantiels et persistants ».

A cette fin, il a assuré que la Banque d’Algérie « dispose des instruments adéquats pour la gestion de la liquidité et est prête à les utiliser dans la mesure nécessaire ».

En effet, a-t-il renchéri, au 8 janvier 2018, « les opérations de reprise de liquidité ont débuté ».

Ces opérations s’effectuent sous forme de dépôts à terme à 7 jours sachant que les montants à absorber sont décidés par la Banque d’Algérie et adjugés à travers des enchères à taux variable avec un taux maximum proche du taux directeur.

De plus, au 15 janvier 2018, au début de la première période de constitution de la réserve obligatoire, la Banque d’Algérie a augmenté le taux de cette dernière passant de 4% à 8%.

Pour M. Loukal, l’utilisation appropriée de ces instruments devrait permettre de « stériliser l’excédent de liquidité induit par le programme de financement monétaire ».

En conséquence, « le taux interbancaire sur le marché interbancaire à 7 jours a oscillé autour de 2,5%, un peu en dessous du taux directeur, comme on pouvait s’y attendre dans un environnement d’excédent de liquidité important », a-t-il indiqué.

Pour lui, le taux directeur continue de « signaler l’orientation de la politique monétaire en ligne avec ce que la Banque d’Algérie considère comme le maintien de la stabilité des prix ».

De surcroît, il a fait savoir que le Comité des opérations de politique monétaire a décidé, en mai dernier, de nouvelles mesures: Une augmentation du taux de la réserve obligatoire le portant de 8% à 10% et une opération de « cantonnement » partiel de la liquidité.

Au cours des prochains mois, a-t-il tenu à préciser, la Banque d’Algérie « continuera à suivre de près tous les développements macroéconomiques et monétaires et ajustera, si nécessaire, les paramètres de l’ensemble des instruments à sa disposition pour assurer la stabilité des prix ».

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