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L’Algérie parmi les 10 pires pays pour les travailleurs, au monde

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La Confédération syndicale internationale (CSI), dans son rapport 2018 portant sur les violations des droits des travailleurs de par le monde, a classé l’Algérie parmi les 10 pires pays dans le monde pour les travailleurs.

Le rapport publié le 7 juin dernier, intitulé «2018 ITUC Global Rights Index», a pointé du doigt pour le cas de l’Algérie «la répression de l’État, les arrestations massives et licenciements, ainsi que l’interdiction des manifestations».

L’indice des droits mondiaux de la CSI de 2018 dépeint les pires pays au monde pourtravailleurs, en évaluant 142 de un à cinq selon 97 indicateurs.1 Violations sporadiques des droits: 13 pays dont l’Irlande et le Danemark.2 Violations répétées des droits: 23 pays dont la France et l’Estonie.3 Violations régulières des droits: 26 pays dont l’Espagne et la Macédoine.4 Violations systématiques des droits: 38 pays dont Haïti et le Kenya.5 Aucune garantie de droits: 32 pays dont le Honduras et le Nigeria.5+ Aucune garantie de droits en cas de rupture de l’état de droit: 10 pays dont le Burundi, la Palestine, la Syrie et le Yémen.

Avec une note de 5 sur l’échelle de la CSI, l’Algérie figure parmi les 10 pires pays pour les travailleurs, aux côtés du Bangladesh, le Cambodge, la Colombie, l’Egypte, Guatemala, Kazakhstan, les Philippines, l’Arabie Saoudite et la Turquie.

Haïti, le Kenya, la Macédoine, la Mauritanie et l’Espagne ont tous vu leur classement se détériorer en 2018 avec une augmentation des attaques sur les droits des travailleurs en droit et en pratique.


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Pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord est, selon la CSI «la pire région pour le traitement des travailleurs, le système de la kafala dans le Golfe asservissant encore des millions de personnes. Le déni absolu des droits fondamentaux des travailleurs est resté en place en Arabie saoudite. Les conflits en Libye, en Palestine, en Syrie et au Yémen ont conduit à la rupture de l’état de droit et au déni du droit de trouver un travail décent. Des manifestations pacifiques ont été violemment réprimées et les tentatives de former un mouvement ouvrier indépendant ont été systématiquement écrasées par les autorités algériennes et égyptiennes».

En Afrique, selon la même organisation «les travailleurs ont été exposés à la violence physique dans 65% des pays de la région. Les protestations au Nigeria ont été violemment réprimées par l’armée, et un travailleur a été tué par des hommes armés inconnus lors d’une grève».

En Europe, 58% des pays ont violé les droits de négociation collective et les trois quarts des pays ont violé le droit de grève.

Des travailleurs sont emprisonnés dans 59 pays en 2018

Selon le même rapport «la réduction de l’espace démocratique pour les travailleurs et la cupidité des entreprises non contrôlées sont en hausse selon l’Indice des droits mondiaux de la CSI. Le nombre de pays faisant l’objet d’arrestations arbitraires et de détentions de travailleurs est passé de 44 en 2017 à 59 en 2018, et la liberté d’expression a été limitée dans 54 pays».

«Davantage de pays excluent les travailleurs du droit du travail – des travailleurs migrants, des employés du secteur public aux travailleurs des plates-formes, 65% des pays excluant du droit du travail des catégories entières de travailleurs», relève le même rapport.

«La démocratie est attaquée dans les pays qui ne garantissent pas le droit des peuples à s’organiser, à s’exprimer et à agir. Le Brésil a adopté des lois qui niaient la liberté d’association, la Chine limitait la liberté d’expression et l’armée était utilisée pour réprimer les conflits du travail en Indonésie», a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale.

Selon lui «le travail décent et les droits démocratiques se sont affaiblis dans presque tous les pays, tandis que les inégalités ont continué à augmenter. Cela a été alimenté par le comportement scandaleux de nombreuses sociétés multinationales, telles que Samsung, dont les pratiques antisyndicales entravent la liberté syndicale et les droits de négociation collective, comme le montrent les documents internes de l’entreprise saisis dans leurs bureaux en Corée. Et le pouvoir d’entreprise d’Amazon ne cesse de croître, de traiter les travailleurs comme des robots à menacer d’arrêter son expansion à Seattle sur les propositions fiscales pour créer des logements abordables».

Barrow a signalé que «des atteintes aux libertés civiles, l’arrestation arbitraire, la détention et l’emprisonnement des travailleurs, l’érosion de la négociation collective et la criminalisation croissante du droit de grève à l’exclusion des travailleurs de la protection du travail, les violations des droits des travailleurs augmentent. C’est une menace mondiale pour la démocratie et la sécurité. Les gouvernements doivent agir dans l’intérêt des travailleurs. Ils ont besoin de changer les règles pour arrêter les violations et mettre fin à la cupidité des entreprises».

Les principales conclusions du rapport

Selon le document de la CSI «65% des pays excluent certains groupes de travailleurs du droit du travail.87% des pays ont violé le droit de grève.81% des pays refusent une partie ou la totalité des négociations collectives des travailleurs.Sur les 142 pays étudiés, 54 nient ou limitent la liberté d’expression et la liberté de réunion.Le nombre de pays dans lesquels les travailleurs sont exposés à la violence physique et aux menaces a augmenté de 10% (passant de 59 à 65) et inclut Bahreïn, le Honduras, l’Italie et le Pakistan.Les pays où les travailleurs sont arrêtés et détenus sont passés de 44 en 2017 à 59 en 2018.Des syndicalistes ont été assassinés dans neuf pays – Brésil, Chine, Colombie, Guatemala, Guinée, Mexique, Niger, Nigéria et Tanzanie».

La CSI collecte des données sur les violations des droits des travailleurs à l’affiliation syndicale et à la négociation collective dans le monde depuis plus de 30 ans. C’est la cinquième année que la CSI présente ses conclusions à travers l’Indice des droits mondiaux, mettant en lumière de manière unique et complète la manière dont les lois et pratiques commerciales du gouvernement se sont détériorées ou améliorées au cours des 12 derniers mois.

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