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Abderrahmane Benkhalfa : « Il faut qu’une économie de la valeur s’installe rapidement »

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Invité ce mercredi 6 juin à s’exprimer sur les ondes de la Chaine III, l’ancien ministre des Finances a qualifié la Loi de finances complémentaire (LFC 2018) d’  « instrument de pilotage conjoncturel » qui traite « les éléments ne pouvant attendre la Loi de finances 2019 ».

Parmi les mesures que l’expert financier a commenté, la proposition d’un droit additionnel de sauvegarde dans le but gérer prudemment les ressources financières du pays. Sur ce point, celui qui a occupé le portefeuille des Finances pendant une année pense qu’il s’agit « d’une bonne tendance ».

« Le droit additionnel de sauvegarde permet de sortir d’un traitement administratif. Je suppose que les listes des interdits n’existeront pas ou existeront sous peu. Donc, on traite économique un phénomène en renchérissant les importations », a-t-il déclaré. Et d’ajouter, « Beaucoup d’investisseurs nationaux et étrangers ont dit qu’à un moment donné, l’acte d’importer était plus rentable que l’acte de produire dans notre économie ».

A ce titre, Benkhalfa a indiqué que les importations qui ne font plus l’objet d’interdiction, seront sujettes à des taxes. Cette mesure devrait, d’après lui, accélérer les investissements et donner par conséquent un nouvel élan à la production nationale.

Plus généralement, l’ancien ministre des Finances pense que la LFC 2018, à travers les mesures qu’elle prévoit, permet de relancer l’investissement économique, à condition que « les autres éléments de l’investissement économique soient aussi accélérés ». « La Loi de finances 2018 est exceptionnellement entrainante parce que le pays a doublé son budget d’équipement. Ce dernier, qui était à 2000 milliards de dinars, est devenu à 4000 de dinars », a-t-il considéré.

Toutefois, a poursuivi l’expert financier, la commande publique continue à être « un élément fondamental » de l’économie de notre pays. « Ce n’est pas mauvais parce que nous avons une belle année en matière d’hydrocarbure avec plus de 27% de fiscalités pétrolières », a-t-il soutenu. « Ce confort conjoncturel ne doit pas nous faire oublier le nouveau régime de croissance », a-t-il ajouté.

A ce sujet, Benkhalfa a soutenu que la dépendance envers les ressources pétrolières, mais aussi la commande publique, ne pourrait « être une tendance salutaire » à moyen terme. « Il n’y a suffisamment de gouvernance, de productivité, d’initiatives, de secteur privé et d’investissements étrangers. Le pays est dans le confort pour quelques années. Il faut qu’il en profite pour sortir de la dépendance envers le pétrole et dépense publique », a-t-il conseillé.

Par ailleurs, l’ancien ministre des Finances a estimé nécessaire qu’  « une économie de la valeur » s’installe rapidement afin que le pays ne soit pas gérer avec « des instruments provisoires ». « Le droit additionnel et les droits de douane vont en effet permettre au pays de disposer de nouvelles ressources. Mais ce sont des éléments à caractère provisoire », a-t-il dit.

Sur les réserves de change, Benkhalfa a jugé que la fonte du matelas financier en raison des importations ne doit être matière à un « stress populaire ». « En termes absolus, il ne faut pas stresser. En termes relatifs, il faut veiller à pérenniser ce niveau », a-t-il expliqué.

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