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Selon le FMI, l’Algérie reste confrontée à des problèmes importants

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Le Fond monétaire mondial (FMI) a estimé ce vendredi 1 juin 2018, que «l’Algérie reste confrontée à des problèmes importants, qui résultent de la chute des prix du pétrole il y a quatre ans. En dépit d’un assainissement considérable des finances publiques en 2017, les déficits budgétaires et courant demeurent élevés».

Selon le FMI, la croissance du PIB réel a fortement ralenti, en raison «principalement d’une contraction de la production d’hydrocarbures, même si la croissance du secteur hors hydrocarbures est restée stable».

Pour les principaux indicateurs, la même source estime qu’ils ne sont pas aussi rassurants. «Le chômage s’est hissé à 11,7 % en septembre 2017, contre 10,5 % un an plus tôt, et reste particulièrement élevé chez les jeunes (28,3 %) et chez les femmes (20,7 %). Le taux d’inflation moyen s’est établi à 5,6 %, contre 6,4 % en 2016, du fait du ralentissement de l’inflation pour les produits manufacturés et les services, et il était de 3,4 % en glissement annuel en avril 2018. Si les réserves restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de dollars, pour s’établir à 96 milliards de dollars (hors DTS). La dette extérieure reste négligeable, mais la dette publique intérieure a considérablement augmenté depuis 2016, tout en demeurant modérée».

Les efforts des autorités pour gérer le processus d’ajustement, salués

Le FMI a indiqué que «les administrateurs relèvent que l’Algérie est confrontée à des défis de taille en raison de la baisse des prix pétroliers depuis 2014 et du ralentissement de son activité économique». Tout en saluant «les efforts des autorités pour gérer le processus d’ajustement, ils prônent la poursuite de l’assainissement des finances publiques et l’application de réformes structurelles ambitieuses en vue de faciliter la diversification du modèle de croissance et de soutenir le développement du secteur privé».

Selon la même source, «les administrateurs prennent bonne note du dosage de mesures prévu par les autorités», à savoir «une augmentation des dépenses budgétaires en 2018 suivie par la reprise de l’assainissement des finances publiques à moyen terme, le financement monétaire des déficits budgétaires, des restrictions temporaires aux importations, ainsi que des réformes structurelles visant à diversifier l’économie».

Bien que, selon la même source, certains administrateurs comprennent le choix des autorités, la plupart. Ils estiment que «cette approche pourrait certes offrir un répit à l’économie à court terme, mais également faire peser des risques considérables sur les perspectives économiques». Ils soulignent que «cette approche aura comme conséquence probable d’exacerber les déséquilibres budgétaires et extérieurs, d’alimenter l’inflation, d’accélérer la diminution des réserves de change, d’aggraver les risques pour la stabilité financière et, en fin de compte, de ralentir la croissance».

Selon le FMI, les administrateurs recommandent «une approche susceptible de donner de meilleurs résultats tout en étant plus viable. Ils conviennent dans l’ensemble qu’il serait possible de mener un assainissement progressif des finances publiques dès 2018 sans recourir au financement par la banque centrale, mais en s’appuyant sur une variété de mécanismes de financement, dont l’emprunt extérieur pour financer des projets d’investissement sélectionnés avec soin. Une dépréciation progressive du taux de change, accompagnée de mesures visant à éliminer le marché des changes parallèle, favoriserait les mesures d’ajustement».

La planche à billets déconseillée si le déficit budgétaire persiste

Les administrateurs s’accordent pour dire, selon le texte du FMI, que «la politique monétaire doit être indépendante et viser à maîtriser l’inflation». À cet égard, ils encouragent «les autorités à se tenir prêtes à durcir la politique monétaire si des tensions inflationnistes se manifestent». En déconseillant «le financement monétaire du déficit, mais si celui-ci se poursuit, ils soulignent la nécessité de mettre en place des mesures de sauvegarde pour en atténuer l’impact négatif, dont des limites temporelles et quantitatives». Dans ce contexte, ils saluent «l’engagement de la banque centrale à stériliser, le cas échéant, les liquidités apportées par le financement monétaire».

«Les administrateurs souscrivent aux efforts visant à mobiliser davantage de recettes hors hydrocarbures, à améliorer l’efficience et la gestion des dépenses publiques, ainsi qu’à élargir les réformes des subventions tout en protégeant les populations pauvres», a précisé le FMI. Ajoutant que les administrateurs saluent «l’intention des autorités d’appliquer des réformes visant à encourager le développement du secteur privé en améliorant le climat des affaires, en facilitant l’accès au crédit, ainsi qu’en renforçant la gouvernance, la transparence et la concurrence». Les administrateurs, selon la même source, estiment également utile «d’agir pour réduire l’inadéquation des qualifications, améliorer le fonctionnement du marché du travail, accroître le taux d’activité des femmes et continuer d’ouvrir l’économie au commerce extérieur et à l’investissement direct étranger».

Enfin, le FMI a indiqué que «les administrateurs notent que le secteur bancaire continue de se porter relativement bien». Ils soulignent que, «eu égard aux risques macroéconomiques et aux liens financiers au sein du secteur public, il convient de renforcer le cadre macro prudentiel, notamment en menant plus régulièrement des tests de résistance et en établissant un dispositif de gestion des crises», conclu le FMI.

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