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USA- UE : Trump lance la guerre commerciale

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L’annonce de Donald Trump déplaît fortement en Europe. Emmanuel Macron a « déploré » jeudi l’application par les États-Unis de taxes douanières sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance de l’Union européenne, du Canada et du Mexique. Une décision qu’il qualifie « d’illégale » et « d’erreur ».

De nombreux dirigeants appellent ausi à rester unis et solidaires face à la guerre commerciale que semble vouloir déclencher le président américain. La Commission européenne, chargée de la politique commerciale des 28 pays membres, a promis des contre-mesures aussitôt que les Américains auront mis leur menace à exécution. « L’Union européenne ne peut pas rester sans réagir. Ce qu’ils (les États-Unis) peuvent faire, nous sommes capables de faire exactement la même chose », a averti le président de la Commission Jean-Claude Juncker, lors d’une conférence à Bruxelles. L’Allemagne, dont les excédents commerciaux sont dans le collimateur du président américain Donald Trump et qui a le plus à perdre d’une guerre commerciale avec Washington, a été prompte à réagir.

La chancelière Angela Merkel a ainsi souligné que la décision du président américain serait « désormais analysée en détail au sein de l’UE », qui s’est préparée « pour répondre par des contre-mesures appropriées ». « Notre réponse à « l’Amérique d’abord » sera « l’Europe unie » », a martelé le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, ajoutant que « les guerres commerciales ne connaissent aucun vainqueur ». Jusqu’à la dernière minute, la première économie de l’UE avait espéré pouvoir raisonner la Maison-Blanche et avait même caressé l’idée d’un accord commercial restreint sur certains produits industriels.

Peine perdue : le président américain a ignoré ses appels et a même accentué la pression en menaçant également de taxer jusqu’à 25 % les importations de voitures, un nouveau coup dur pour le pays des BMW et Mercedes. De son côté, la France défendait une ligne plus dure que l’Allemagne face aux Américains. Elle rejetait l’idée d’ouvrir des négociations commerciales tant que les menaces des États-Unis n’étaient pas levées, craignant de voir ressurgir le spectre du très impopulaire TTIP (ou Tafta). Ces divergences de vue ont été jeudi définitivement mises de côté après l’offensive protectionniste américaine.

Dans un communiqué commun, le ministre allemand de l’Économie, Peter Almaier, et les ministres français des Affaires étrangères et de l’Économie, Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire, se sont engagés « comme annoncé par la Commission européenne, à prendre toutes les mesures appropriées pour répondre aux décisions américaines ». « La France et l’Allemagne continueront de travailler de façon étroite et coordonnée sur le sujet », ont-ils assuré.

Le chef de la Commission européenne a annoncé de son côté que, l’UE va porter ce conflit devant l’OMC et imposer des droits de douane supplémentaires à un nombre de produits en provenance des États-Unis. Cette procédure devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui peut durer des années, devrait être lancée dès ce vendredi.

Quant aux droits de douanes supplémentaires sur un certain nombre de produits américains, la Commission a déjà préparé, fin avril, une liste de produits emblématiques, dont le tabac, le bourbon, les jeans ou les motos, qu’elle avait l’intention de taxer lourdement si elle était frappée par les droits de douane. Cette liste d’articles établie par l’exécutif européen cible, dans certains cas, des États américains, souvent agricoles, ayant voté pour Donald Trump en 2016.

Ces taxes ou contre-mesures sur les produits de cette liste portent sur un total de 2,8 milliards d’euros qui ne couvrent pas la totalité des dommages infligés à l’industrie européenne, mais permettent à l’UE d’être dans le cadre de l’OMC. Elles peuvent entrer en application dès le 20 juin car tout est réglé du côté de l’OMC. Mais il faudra encore un débat entre États membres, pour une dernière validation, pour que ce soit le cas. Selon plusieurs sources, les Allemands sont plus frileux sur ces contre-mesures que les Français et les Néerlandais.

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde a, elle aussi, commenté la situation. « Au final, si le commerce mondial était très perturbé, si le niveau de confiance parmi les acteurs économiques était considérablement diminué, ceux qui souffriront le plus sont les plus pauvres », a-t-elle ainsi déclaré au premier jour du G7 Finances à Whistler au Canada, soulignant que ce sont les plus pauvres qui achètent les biens de consommation courante bon marché.

Dans la foulée, le Canada a annoncé qu’il ripostait aux tarifs décidés par Washington en imposant 16,6 milliards de dollars canadiens de taxes (12,8 milliards de dollars américaines) sur des produits américains. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé lors d’une conférence de presse que les tarifs douaniers américains étaient « totalement inacceptables ».

Afp

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