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Un maire et une nouvelle organisation pour la capitale

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Dans le cadre de son accession au statut de métropole internationale Alger se prépare à d’importants changements organiques et managériaux. Elle devra d’abord et avant tout, avoir comme toutes le capitales du monde avoir un maire légitimement élu ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. L’agglomération algéroise est en effet entre les mains d’une multitude de présidents d’assemblées communales et sa gestion proprement dite confiée à un wali qui représente l’Etat et non pas les électeurs. Cette configuration qui dure depuis 1990 date à laquelle le gouvernement Hamrouche avait dissout le Conseil Communal de la Ville d’Alger (CPVA) et mis fin à son premier responsable qui faisait office de maire de la capitale, la gestion de l’agglomération algéroise constituée d’une cinquantaine de communes a été à autant d’assemblées communales issues de scrutins locaux. Ces assemblées ont à leurs têtes un  président ayant quelques prérogatives de maire, mais pas toutes car c’est le wali qui  dispose en réalité de tous les pouvoirs. Cette organisation dictée par les douloureux événements politiques et sécuritaires qui sévissaient à cette époque a malheureusement déstabilisé la gestion de l’agglomération qui ne pouvait plus s’opérer à partir d’un seul centre de décision, le CPVA en l’occurrence, mais à partir d’une multitude de communes pour la plupart mal gérées et sans moyens. C’est le wali territorialement compétent qui s’est substitué aux élus locaux défaillants et qui, avec le temps, a fini par accaparer pratiquement tous les pouvoirs y compris ceux que la loi avait expressément dévolus aux assemblées communales.

Dans le but d’impulser une forte dynamique à la résurrection de la capitale un conseil interministériel a même été réuni à cet effet en 2015. Toute une panoplie de mesures fortes destinées à bouleverser positivement l’état des lieux peu reluisants de l’agglomération algéroise a été pris et des moyens financiers consistants ont été mis aussi bien à la disposition du wali que des présidents d’APC concernés. Des chantiers ont été déjà ouverts et de nombreux autres le seront très prochainement. Ils visent de relever le niveau des infrastructures des grands équipements structurants, de restaurer les immeubles centraux et historiques, de fluidifier la circulation automobile, d’améliorer le transport public de voyageurs, d’urbaniser du mieux possible la baie d’Alger, de faire d’Alger une « ville intelligente » dont la gestion fait usage des nouvelles technologies. Toutes ces réalisations qui doivent impérativement être achevées à la fin de la prochaine décennie, une exposition universelle visant à faire accéder Alger au rang de métropole internationale est d’ores et déjà programmée pour l’année 2030.

Il faut ajouter à cette série de mesures de redressement, celle d’une importance primordiale visant à réorganiser territorialement l’agglomération algéroise en l’élargissant à certaines communes appartenant aujourd’hui aux wilayas de Boumerdés, Blida et Tipaza et à en confier la gestion à un Conseil fédéral qui aurait les mêmes prérogatives que l’ex Conseil Populaire de la Ville d’Alger (CPVA). Il y aurait à la tête de ce Conseil un Président élu par les présidents des APC algéroises assisté par des conseillers issus de toutes les communes de l’agglomération.  Le Président du Conseil aura le statut de « Maire d’Alger ». Ce Conseil et son président disposeront de tous les pouvoirs nécessaires, à l’effet de fédérer les moyens humains et matériels dont disposent les communes, d’assister celles qui sont les plus pauvres, de représenter la capitale à l’étranger et d’agir chaque fois que nécessaire en son nom. Alger étant depuis 1990 la seule capitale au monde à ne pas avoir de maire (C’est un fonctionnaire de l’Etat, le Wali en l’occurrence et non pas un élu qui la représente), la réhabilitation de cette fonction à fois représentative et managériale, n’est en réalité qu’un juste retour à la gestion universelle telle qu’elle se pratique dans toutes les métropoles du monde.

Au niveau du ministère de l’intérieur où l’on planche, en collaboration étroite avec la wilaya d’Alger, sur ce projet de réorganisation, on espère soumettre au gouvernement toutes les propositions à la fin du mois de juin prochain, avec l’espoir que les décisions y afférentes soient prises avant la fin de l’année en cours.

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