Accueilla deuxRamadan : Hausse des prix, quelles sont les raisons ?

Ramadan : Hausse des prix, quelles sont les raisons ?

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A la veille du mois de Ramadan, la question de la hausse des prix, notamment des produits de large consommation, ainsi que de la disponibilité des produits refait toujours surface, faisant craindre le pire aux consommateurs qui doivent préparer leur budget.

Pour débattre de cette question et du changement dans le comportement du consommateur algérien, Le Courrier d’Algérie, a organisé un forum en présence de M. Hadj Tahar Boulanouar, président de l’association nationale des commerçants et artisans (ANCA), et de M. Mustapha Zebdi, président de l’APOCE.

A ce propos, M. Hadj Tahar Boulanouar, a indiqué « on s’est habitué à l’intervention de l’Etat pour contrôler les prix, mais l’Etat ne contrôle plus les prix, puisque on est dans un marché régi par la loi de l’offre et de la demande », ajoutant « si vous voulez faire baisser les prix, il fait augmenter la production. On ne peut pas s’attendre à une stabilité des prix et de la distribution, si notre production n’est pas stable ».

Boulanouar pense que « les changements dans le comportement des consommateurs à la veille du mois de Ramadan, ont une incidence sur les prix ».

Evoquant les facteurs qui déterminent les prix, M. Boulanouar a cité l’offre, la demande et le circuit de distribution qui comprend les marchés de gros, de détail ou de proximité. Dans ce sens, il a précisé que le grand décalage dans le circuit de distribution, notamment le marché de détail qui subit une pression durant le mois de Ramadan, influe également sur les prix.

 En effet, M. Boulanour a indiqué que « nous avons un déficit de plus de 600 marchés de détail, alors que nous avons un nombre suffisant de marché de gros au nombre de 46 marchés », poursuivant « au niveau national, plus de 500 communes n’ont pas de marché de détail ou de proximité ».

S’exprimant sur la régulation du marché, M. Boulanouar a indiqué que « tant qu’il y aura l’informel, on ne peut par réguler le marché », ajoutant « cette régulation passe par l’éradication de l’informel qui permet d’avoir des prix moins chers ».

De son côté, M. Zebdi a indiqué que « la moyenne des dépenses durant le mois sacré n’est pas moins de 50% », en déplorant « la frénésie » des consommateurs algériens avant le Ramadan. S’exprimant sur l’informel, M. Zebdi a rappelé que la hausse des prix et la crise de la disponibilité des produits ont commencé depuis 2013, date à laquelle les pouvoirs publics ont mené des actions pour l’éradication des marchés informels. Il attribue cette hausse des prix, en particulier durant le mois de Ramadan, à « l’absence de vision sur notre production et sur les besoins du marché ».

Il a ajouté «on manque de régulation sur le marché algérien », citant l’exemple des commerçants qui n’utilisent pas les bons des transactions commerciales sur le quel figure la quantité et le prix du produit permettant ainsi une traçabilité.

S’agissant des propositions de l’APOCE, M. Zebdi a indiqué que son association a proposé de plafonner la marge bénéficiaire issue des produits de large consommation, à savoir les légumes et les fruits de saison.

Concernant l’informel, M. Zebdi a précisé que «dans la situation actuelle, le marché informel est un facteur de stabilité des prix et de la disponibilité des produits », ajoutant «cette anarchie risque de venir un problème de santé publique ».

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