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Mourad El Besseghi, expert financier : « Le premier symposium international sur la place financière algérienne revêt un caractère informatif plutôt que commercial »

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Dans cet entretien, l’expert financier, M.El Besseghi nous parle de la tenue du premier symposium international sur la place financière algérienne se tient du 3 au 5 avril à la Safex, à Alger. Selon lui, ce symposium vient à point nommé pour tenter d’établir la confiance du citoyen dans le circuit financier bancaire, drainer les fonds qui circulent dans l’informel.

Algérie-Eco : Le premier symposium international sur la place financière algérienne se tient du 3 au 5 avril à la Safex, à Alger. Cette manifestation ouverte au grand public verra la participation des banques (privées et publiques), des compagnies d’assurance et de certaines sociétés spécialisée. D’abord que pensez-vous de cet événement?

M.El Besseghi : Selon les organisateurs, cet évènement revêt un caractère informatif plutôt que commercial pour mettre en relief l’effort qui est déployé pour mettre le secteur bancaire et celui des assurances à niveau, et par ricochet  inculquer au grand public la culture financière et bancaire.

Il est certain que la méconnaissance des produits et services financiers en Algérie est un frein considérable au développement du secteur bancaire et financier et ne présage d’aucune évolution potentielle de la demande. Ne pas connaitre l’offre et les services rendus par ce secteur ne sont pas de nature à stimuler une appétence quelconque d’en user.  

Ce symposium vient à point nommé pour tenter d’aplanir ce handicap mais surtout essayer d’établir la confiance du citoyen dans le circuit financier bancaire, drainer les fonds qui circulent dans l’informel. Ceci passe également par la promotion des produits islamiques dits « hallal » aussi bien ceux liés à l’épargne, au crédit mais aussi aux produits d’assurances, tel que « takaful », que les banques et les assurances doivent développer auprès du grand public pour contourner l’inconvénient du taux d’usure contraire aux préceptes de l’Islam.

Cette rencontre qui s’articulera autour d’exposition et de colloques, permettra aussi aux protagonistes d’expliquer les bienfaits induits sur la qualité de vie du citoyen lors de l’utilisation des produits et services bancaires. Quel commentaire faites-vous dans ce sens ?

En effet, des études très crédibles, menées dans certains pays, sur des populations sous bancarisées ont démontré la relation directe  qui existe entre les franges qui disposaient d’une culture financière développée et celles dont les connaissances sur ce sujet sont rudimentaires.  

Il s’agit d’une très bonne initiative prises par le consortium de bureaux conseils qui sont à l’origine de cette action et  il serait nécessaire de les multiplier. Mais il faudra également, afin que cela ne soit pas de la gesticulation inutile ou inavouée, que ce symposium soit suivi avec des actions de terrain, concrétisés au niveau opérationnel par des mesures ayant pour objectif d’améliorer le service rendu grâce une digitalisation plus profonde, un développement de l’e-paiement  plus intense, une débureaucratisassions plus importante etc….la tache est immense mais pas vaine.

C’est aussi une occasion pour débattre de la problématique de la dynamisation de la bourse d’Alger. Pourquoi à votre avis la bourse d’Alger n’arrive pas à se développer?

Je ne sais pas s’il sera question de la bourse d’Alger au cours de cette rencontre, mais dans tous les cas, en tant que mode alternatif de financement des entreprises économiques, le peu d’épaisseur observée sur ce marché de  titres cotés, n’est pas un exemple à suivre. La décision de retrait définitif par les pouvoirs publics des entreprises publiques pourtant réputées éligibles ne vient que confirmer l’échec de ce « machin » que le citoyen lambda, n’arrive pas à comprendre, ce à quoi il sert.

Quelles solutions faut-il adopter à votre avis pour redynamiser la bourse d’Alger ?

Nul doute que les efforts énormes qu’ont été déployés par la bourse d’Alger ces derniers temps n’ont pas été suffisamment efficaces pour attirer dans son portefeuille, en vingt d’âge, seulement cinq titres et un encours des obligations du trésor d’environ 400 milliards de dinars.

Les quelques soudaines envolées enregistrées au cours de ces derniers mois et notamment le volume transigé au cours du mois de mars dernier, ne constituent que des feux de paille, sans profondeur et loin de faire oublier les chiffres peu reluisants de l’exercice 2017 qui accusent encore une fois une régression de la capitalisation boursière.

Force est de reconnaître que la bourse est loin de s’affirmer en qualité de véritable alternative pour le financement des PME.

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