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Destiné à protéger les importateurs des pertes de change, le marché à terme de la devise, est opérationnel

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Une bonne nouvelle pour les importateurs de biens d’équipement et de matières premières.

Réclamé depuis plusieurs années par les hommes d’affaires les plus vulnérables aux pertes exposés aux pertes de change, le marché à terme de la devise sensé protéger contre les turbulences monétaires est enfin opérationnel. Quelques entreprises disposant d’une excellente trésorerie se seraient même rapprochées de leurs banques pour prendre connaissance de la procédure et des exigences légales pour prétendre à cette couverture contre le risque de change, apprend-on de source proche de la Banque d’Algérie.

Cet outil de change qui vise à protéger les opérateurs du commerce extérieur durant une période donnée, est cependant réservé aux entreprises capables de mobiliser immédiatement les ressource en dinars requises pour l’achat des devises devant être décaissées dans le cadre de leurs futures opérations de négoce. N’y pourront donc pas prétendre, les entreprises mal loties sur le plan de la trésorerie immédiate. A moins, bien entendu, quelles alimentent leurs comptes courants par des emprunts de circonstance, ce que n’interdit pas expressément la Banque d’Algérie.

Le recours au marché à terme de la devise consiste précisément à transformer en monnaies étrangères autant de dinars que souhaité par les entreprises qui en ont les moyens, en se basant sur le cours de la monnaie le jour où elle est sollicitée. La parité du dinar par rapport à la devise choisie restera inchangée durant une période contractuelle pouvant atteindre cinq années. L’entreprise se trouve ainsi à l’abri de la volatilité dont souffrent, notamment, les devises fortes comme l’euro, le yen et la livre sterling. Le dollar volontairement stabilisé par la Banque d’Algérie aux alentours de 115 dinars est, depuis un peu plus d’une année, beaucoup moins sujet à volatilité, mais dans le domaine instable de la conversion monétaire, il est fortement recommandé d’être prudent en se couvrant chaque fois que possible du risque de change.  C’est par conséquent une bonne nouvelle pour les entreprises qui pourront désormais s’adresser à leurs banques pour se protéger contre les risques induits par la flottaison des devises les plus sollicitées, à savoir l’euro, le dollar, le yen, la livre sterling et le yuan chinois.

La Banque Centrale à qui l’on doit ce marché à terme de la devise, réduit toutefois le champ d’application de cet outil monétaire uniquement aux importations de biens d’équipement destinés aux investissements productifs et aux intrants et aux matières premières destinés aux unités de production. L’usage de cet outil de régulation monétaire est clairement interdit aux importateurs de marchandises destinées à la revente en l’état.

Le dollar étant relativement stable depuis quelques mois, c’est sur l’euro monnaie de compte d’environ 45% des opérations d’importation que porteront essentiellement les sollicitations de couvertures contre les risques de change. La parité du dinar par rapport à l’euro a en effet beaucoup fluctué durant ces deux dernières années. Alors que des dévaluations autoritaires du dinar effectuées durant cette période lui avaient fait perdre environ 20%  de sa valeur, l’euro et dans une moindre mesure le dollar ont, par contre, connu des fluctuations qui ont considérablement conforté leurs valeurs, non seulement, par rapport à la monnaie algérienne, mais également, vis-à-vis de pratiquement toutes les devises fortes. Ce sont donc à ces deux monnaies au moyen desquels sont facturées environ 90% des opérations de commerce extérieur que devra se porter l’attention des entreprises qui solliciteront le marché à terme de la devise pour éviter les pertes de change.     

S’il n’est, évidemment, jamais trop tard pour bien faire, on s’étonne tout de même du retard considérable à mettre en place ce moyen de protection qui existe dans pratiquement tous les pays du monde, y compris, les plus en retards en matière de réformes financières. Les entreprises qui avaient subi d’importantes pertes de change tout au long de ces quinze dernières, l’avaient pourtant bien souvent réclamé. Conforté par le niveau élevé des réserves de change, la Banque d’Algérie n’avait, à l’évidence, pas considérée comme prioritaire cette question des pertes de change qui coûte, bon an mal an, entre 1 milliard et 1,5 milliards de dollars au pays. C’est sans doute le déclin des recettes d’hydrocarbures qui a rendu cette question cruciale aux yeux de la Banque d’Algérie. A chaque chose malheur est bon !

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