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Zone de libre-échange continentale :M.Souhil Meddah « les professionnels doivent être préparés dans le domaine de l’exportation »

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L’accord général sur la mise en place de la Zone de Libre-Echange Continentale (ZLEC) sera signé le 21 mars prochain à Kigali, au Rwanda, où les Chef d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine(UA) se réuniront pour acter le lancement de cette zone de libre-échange.

Cependant, la mise en place de la ZLEC soulève des interrogations, au regard des caractéristiques politiques du continent, marqué par l’émergence d’une multitude de regroupements régionaux, tels que la CEDEAO, COMESA, CEEEAC, UEMAO et bien d’autres. 

M. Souhil Meddah, directeur général du cabinet RMG Consulting, estime que « l‘Algérie a un intérêt à intégrer cette zone de libre-échange, à condition que son rôle consiste à faciliter les transactions entre les nations », ajoutant « nous avons tendance à être plus dans le camp des consommateurs que celui des producteurs. Toutefois, nous avons beaucoup de produits qui émergent pour l’export, comme les produits agricoles et manufacturiers ».

M. Meddah a indiqué que « nos outils et nos instruments d’exportation doivent être adaptés de sorte que nos produits soient reconnus dans d’autres pays et soient bien identifiés avec des conditions d’emballage, de colisage et d’origine », soulignant « la zone de libre-échange nécessite au préalable des préparations techniques très poussées et de préparer les professionnels dans le domaine de l’exportation ».

Il convient de souligner que les échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays africain ne dépassent pas les 3 milliards de dollars en 2017 et l’essentiel des exportations du pays sont les hydrocarbures (89%). Le marché africain est aussi très concurrentiel et très prisé par les grandes puissances comme la Chine.

A cet égard, M. Meddah explique que  « le modèle africain dans sa globalité est homogène dans le sens où presque tous les pays africains opèrent de la même façon. Ils ont tous le même modèle axé beaucoup plus sur l’engagement de l’Etat, notamment en termes de dépenses », poursuivant « en termes d’échanges entre nations, la majorité des pays africains commercialisent de la matière première, par conséquent ils n’ont pas de socle industriel, à l’exception de quelques pays qui ont déjà une base industrielle ou touristique, mais pratiquement tous les pays africains ont le même modèle de transactions ».

Il a rappelé que « l’Afrique est un grand continent avec les différences de culture, de langues et mettre en place une zone de libre-échange continentale entre pays africains, c’est trop lourd », ajoutant « il est important de mettre en place des zones de libre-échanges entre nations dans des régions biens précises, à condition qu’elles ne soient pas très politisées et assimilables à des lobbys qui activent dans d’autres réseaux. Mais la consolidation africaine passe par la mise en relation de ces zones ».

Concernant les importations africaines, M. Meddah estime que le continent souffre « d’acteurs disponibles capables de répondre à d’autres acteurs et de capacité d’investir », précisant « il faut que les capacités de consommation à l’intérieur de l’Afrique se développent à travers la création de richesse ».

A cet propos, M. Meddah a indiqué que « l’Algérie s’inscrit dans le même paradigme que les autres pays africains, et nous avons le marché pétrolier qui fait de nous un fournisseur privilégié des Européens mais vis-à-vis de l’Afrique et même d’autres pays », poursuivant « nous n’avons pas encore une industrie qui peut répondre à nos besoins intérieurs et nous ne pouvons pas prétendre tout de suite à un surplus industriel exportable ».

M. Meddah a souligné que « la zone du Franc CFA est un problème qu’il faut résoudre d’ores et déjà pour libérer ces nations, parce que cette union monétaire des pays africains, le Franc CFA, n’est pas souverain », ajoutant « cette doctrine n’est pas souveraine en soi, cela va permettre la création de marchés régionaux qui émergeront plus tard vers un marché global ».

Notre interlocuteur a souligné que « les modèles économiques en Afriques doivent être équilibrés et homogénéisés dans le sens où l’activité de production et d’offre doit  émerger vite », tout en insistant sur l’amélioration du pouvoir d’achat des Africains pour pouvoir garantir la consommation.

Les architectes de la future zone de libre-échange se sont inspirés des principes de l’OMC, tels que le principe de la non-discrimination. A ce propos, M. Meddah estime que « les règles de l’OMC sont des règles universelles qui cadrent presque l’ensemble des transactions et opérations à l’échelle mondiale », ajoutant  « ces principes doivent être intégrés dans cette future zones de libre-échange, reste à savoir comment les opérateurs vont se conformer à ces principes ».

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