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Le monopole sur les projets publics, dans le collimateur du ministère de l’Habitat

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Le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, Abdelwahid Temmar a affirmé dimanche à Alger la détermination du secteur à mettre fin au monopole exercé par certains bureaux d’études sur la demande publique et faire prévaloir le principe d’égalité dans l’obtention des projets pour les différentes catégories des architectes.

Le ministre a mis en garde contre la domination de certains bureaux d’études sur les projets à travers les wilayas du pays, mettant l’accent sur l’impératif d’octroyer les marchés publics aux compétences et aux jeunes architectes à même de concrétiser l’innovation et la modernisation dans la méthode de travail et partant, préserver l’identité architecturale algérienne.

Intervenant à une journée d’études organisée au Palais de la Culture Moufidi Zakaria sous le thème « Oeuvres de Fernand Pouillon en Algérie, identité architecturale », nombre de participants ont évoqué la nature des cahiers de charge qui l’ont considéré de « rédhibitoires » et « exclusifs » d’autant qu’ils empêchent l’obtention de marchés publics par la majorité des architectes et leur participation dans la mise en oeuvre des projets.

Dans son allocution prononcée lors de la cérémonie de distinction des oeuvres de M. Pouillon, M. Temmar a déclaré que le secteur, dans le cadre l’élaboration d’un fichier national des bureaux d’études, a constaté l’existence d’une domination de certains bureaux d’études sur un grand nombre de projets urbanistiques notamment ceux de l’habitat, citant à titre d’exemple l’un des bureaux d’études ayant obtenu des projets pour la réalisation de 36.000 logements durant les neuf dernières années.

M. Temmar a appelé, dans ce sillage, les architectes à l’action positive concernant l’examen du cahier de charges adéquat et à la présentation de propositions au ministère en vue de les étudier dans les plus brefs délais.

Le ministre a mis l’accent sur la nécessité d’assurer le contrôle permanent et le suivi de l’application et du respect des plans des projets en cours en collaboration avec les architectes concernés.

Le premier responsable du secteur ne trouve aucune objection à nouer des partenariats avec les architectes et à créer des bureaux d’études de haut niveau pouvant présenter des services de qualité.

M. Temmar a exprimé la disposition de son secteur à œuvrer avec « transparence » pour s’enquérir des capacités des bureaux d’études, et à réaliser le principe « d’égalité des chances » en matière de répartition des projets publics.

« Nous disposons de projets de vente par location AADL et de projets promotionnels aidés, et nous œuvrons à connaitre de plus pré les bureaux d’études qui procéderont à l’élaboration de ces projets », a-t-il expliqué.

Le secteur contraint, dorénavant, l’architecte concerné à présenter un curriculum vitae (CV) ainsi que les informations relatives à son bureau d’études comme condition pour obtenir son agrément.

Il sera procédé, dans ce cadre, selon M. Temmar, à la définition de quotas annuels pour chaque bureau d’étude afin d’éviter toute sorte de pression encouragée par le nombre élevé des projets lequel impacte souvent sur la qualité du travail.

Le ministre a exhorté, par ailleurs, les bureaux d’études à présenter un plan d’action d’une année qui devrait éclaircir la vision pour la tutelle et contraindre les architectes à suivre constamment leurs conceptions qu’ils ont signées lors de l’obtention des permis de construire.

« Il n’y a pas de suivi des conceptions par les architectes notamment les logements individuels » a déploré M. Temmar, relevant que « nous sommes en retard dans ce domaine ».

Le ministre, en outre, souligné la nécessité de la préservation du mode urbanistique de chaque wilaya , indiquant que « l’architecte doit être efficace dans le domaine urbanistique. « Il devrait aussi bénéficier des expertises réalisant les grands projets à l’instar de la Grande mosquée » a-t-il ajouté.

M. Temmar a appelé les instances responsables de la formation des architectes à élargir leurs disciplines pour toucher les domaines de l’aménagement artistique des bâtisses à l’image du décor, de l’éclairage des travaux finaux.

Le ministre a indiqué que ses efforts s’inscrivaient dans le cadre de la nouvelle stratégie visant la préservation de la cohésion urbanistique et l’identité architecturelle dont le président de la République accorde une grande importance.

« Beaucoup de travail nous attend, nous avons perdu nos squares et la beauté de nos villes, dorénavant nous devons coordonner avec les architectes et revoir le type d’architecture, d’urbanisme et de gestion des villes », a-t-il expliqué.

Le ministre a mis en exergue la détermination de son secteur à prendre en compte les recommandations de cette journée d’étude à travers l’ouverture d’ateliers regroupant tous les intervenants dans ce domaine, d’autant plus que notre pays dispose de plus de 7000 architectes.

Dans ce contexte, le ministre a souligné l’importance de bénéficier des œuvres de l’architecte Fernand Pouillon qui a laissé, selon le ministre, « son empreinte à travers toute l’Algérie ».

Permettre aux jeunes architectes de bénéficier de la demande publique

Le président du Conseil national de l’ordre des architectes (CNOA), Mustapaha Tebourtine a évoqué la problématique des cahiers de charges « rédhibitoires » qui entravent l’obtention des projets par les architectes, ajoutant que la majorité des architectes ne disposent pas de moyens pour obtenir la demande publique notamment les jeunes architectes.

Selon le responsable, la loi accorde aux architectes la possibilité de s’organiser sous forme de bureaux d’étude, chose qui n’est pas autorisée dans les cahiers de charge.

M. Tibourtine a mis l’accent sur l’importance de préserver l’identité architecturale en Algérie tout en s’ouvrant sur les idées innovantes et les modes d’exécution modernes à travers la réhabilitation de la mission initiale de l’architecte.

Fernand Pouillon dont les travaux ont été mis à l’honneur dimanche à Alger a vécu en Algérie dans les années cinquante du siècle dernier. Après une courte absence, il revient au pays en 1966 pour y demeurer jusqu’à 1984. Il réalise 2 millions de mètres carré de projets urbanistiques durables à travers le territoire national », tels les cités Climat de France, Diar El Mahssoul 1 et 2 et les hôtels de Sidi Feredj à Alger, « Les Andalouses » à Oran, « El Gourara » à Adrar et bien d’autres projets ».

L’hommage rendu au célèbre architecte français a été marqué par la présence du ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, le ministre de l’Habitat et de la veuve de l’architecte Mme Catherine Sayen sous la supervision du CNOA.

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