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Perspectives économiques en Afrique 2018 de la BAD : gros plan sur l’Afrique du Nord

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Le Banque Africaine de Développement (BAD) a proposé, pour la première fois, des focus régionaux, en présentant lundi lors d’une conférence son rapport sur « les perspectives économiques en Afrique du Nord 2018 » qui couvre l’Algérie, l’Egypte la Tunisie, le Maroc, la Libye et la Mauritanie.

Le rapport a mis l’accent sur la problématique de la sécurité alimentaire et la production agricole. Il a aussi analysé la performance macro-économique des pays de la région.

« Pour le continent dans sa globalité, la croissance économique s’est améliorée en 2017. La croissance a été estimée à 3,7% en 2017 contre 2,6 % en 2016. Les projections de croissance pour 2018-2019 sont encore meilleures. Cette croissance est portée par 18 pays africains qui ont réalisé une croissance économique supérieure à 5% en 2017, a indiqué Mme. Assitan Diarra-Thioune, économiste régionale pour l’Afrique du Nord.

Elle a précisé que « cette croissance est due par une amélioration de l’économie mondiale et aux pays de l’Afrique du Nord qui ont en moyenne 50% de leurs échanges avec la zone euro. La reprise des cours des matières premières, en particulier le pétrole et les métaux, une meilleure gestion macro-économique, ainsi qu’une demande interne soutenue et une production agricole ont également contribué à cette croissance ».

L’Afrique du Nord est la 2è région la plus performante derrière l’Afrique de l’Est. En effet, la région a réalisé une croissance de 4,9% en 2017 contre 3,3% en 2016.

A ce propos, Mme Diarra-Thioune a souligné que « les projections de croissance de la région sont de 5,5% en 2018 et de 4,5% en 2019, alors qu’au niveau du continent, la croissance se limiterait à 4,1% ».

Elle a relevé que « sur les 6 pays de la région, 4 pays ont tiré cette croissance. Il s’agit de l’Egypte, du fait du poids de la population, la Libye grâce à la reprise de la production pétrolière qui n’a pas subi les quotas de réduction de l’OPEP, le Maroc qui a bénéficié de la reprise de sa production agricole et enfin l’Algérie qui a contribué à cette croissance régionale ».

« Les indicateurs du solde budgétaire et les indicateurs des comptes courants ont connu une nette amélioration dans la région, même si l’inflation, autre indicateur stratégique, a augmenté dans certains pays, notamment en Egypte. Les réformes vont permettre progressivement de restaurer les équilibres macro-économiques », a-t-elle expliqué.

A cet égard, le rapport a insisté sur L’inflation qui « menace l’environnement macroéconomique de la région et le récent rebond de la croissance. En Égypte, l’inflation a atteint 23,2 % en 2017, contre 10,1 % l’année précédente. Elle a été alimentée notamment par la dépréciation de la livre égyptienne suite à un ajustement du taux de change ».

Par ailleurs, Mme Diarra-Thioune a souligné que « la croissance souffre d’un paradoxe qui est une croissance sans emploi, une croissance non créatrice d’emplois. La part de la population active dans la région est relativement très faible et le chômage des jeunes est très élevé, atteignant les 30% », précisant que « les économies de la région peinent à accélérer le processus de transformation structurelle ».

L’Algérie a été le troisième principal contributeur à la croissance régionale, à hauteur de 13,4 % en 2017, en baisse par rapport à 2016, puisqu’elle se situait alors à 28 %. Cette réduction de la part algérienne s’explique notamment par un ralentissement de la croissance, qui est passée de 3,3 % en 2016 à 2,5 % en 2017.

Le rapport a fait ressortir les différences dans les structures économiques et des niveaux variables de complexité économique des pays de la région. En effet, certains pays ont des économies plus diversifiées, comme l’Égypte, le Maroc et la Tunisie, alors que d’autres sont tributaires des ressources naturelles, comme l’Algérie, la Libye et la Mauritanie. Cela  exige des politiques différentes pour s’attaquer aux défis auxquels est confronté chacun des pays. Les pays riches en ressources ont particulièrement besoin d’introduire des politiques visant à accroître la diversification économique.

La BAD a formulé des recommandations pour les pays de la région en les encourageant à continuer les politiques macro-économiques prudentes et de rompre progressivement avec des politiques budgétaires expansionnistes.

La BAD recommande aussi de réduire les déséquilibres budgétaires, d’accroitre l’efficacité de la dépense publique et de poursuivre les politiques monétaires pour adopter des taux de change permettant d’absorber les chocs. En effet, le plupart des pays de la région ont ajusté leur taux de change pour faire face à la demande de devise.

Autres recommandations faites par la BAD, notamment pour les pays producteurs de matières premières, on note la réorientation des ressources publiques vers des investissements productifs et l’introduction de réformes sectorielles pour promouvoir la diversification économique.

Le rapport a aussi abordé la production agricole et la sécurité alimentaire dans la région, en indiquant « le rôle de l’agriculture dans l’économie et la société de la région est bien plus important que ne le révèle simplement sa contribution au PIB, qui varie de 2 % en Libye à 15 % en Égypte et au Maroc ».

Selon le rapport, près de 40 % de la main-d’œuvre mauritanienne et marocaine et 30 % de la main-d’œuvre égyptienne travaillent dans le secteur agricole. En outre, plus de 40 % de la population de la région (56 % en Égypte et 47 % en Mauritanie) vit en zone rurale. En moyenne, 84 % des exploitations environ relèvent de l’agriculture familiale et près de 55 % des exploitations algériennes et tunisiennes sont gérées par des familles, contre presque 70 % au Maroc et 98 % en Égypte.

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