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« Les exportations allemandes vers l’Algérie ont augmenté de 6% entre 2016 et 2017 »

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Dans cet entretien, M. Paul März, PDG de Fairtrade, société organisatrice de salons professionnels dans le monde est revenu, à l’occasion du salon Plast Alger, sur l’industrie algérienne et sur la place des entreprises étrangères en Algérie.

Algérie-Eco : Quel est le bilan de la dernière édition de Plast Alger ?

M. Paul März: La dernière édition de Plast Alger s’est tenue au Palais des Expositions, à la SAFEX en 2016. Pour cette année, nous avons décidé de déménager au Centre international de Conférences, au CIC. Il y a deux avait 161 exposants et plus de 4.000 visiteurs, alors que pour l’édition Plast Alger 2018, nous avons 260 exposants, ce qui représente un bon indicateur du fonctionnement du  marché algérien. On voit sur le marché, notamment avec la nouvelle loi de finance et l’interdiction d’importer des emballages finis, une augmentation de la demande des machines pour produire en Algérie. C’est ce que nos exposants sont venus présenter en Algérie, puisque ils viennent avec des machines permettant de produire des emballages et transformer la matière première pour l’utiliser dans le domaine de l’automobile ou l’industrie agroalimentaire. En 2016, on a constaté une forte croissance des importations de machines en Algérie.

Avec le développement de l’industrie automobile et agroalimentaire en Algérie, deux secteurs industriels consommateurs de plastique. Selon vous, est-ce que c’est une occasion pour les entreprises étrangères?

Pour nos exposants c’est une bonne nouvelle et une grande chance. D’un côté, vous avez les exposants qui aident à établir une industrie en Algérie et fournissent des machines à haute technologie. Pour eux, le fait que de plus en plus d’entreprises agro-alimentaires et de constructeurs automobiles s’installent en Algérie, est une bonne nouvelle.

De l’autre côté, vous avez des fournisseurs qui veulent importer des emballages et des produits finis, tels que les bouteilles ou les capsules pour l’industrie agroalimentaire et pour ces fournisseur c’est une mauvaise nouvelle. Nous avons beaucoup moins d’exposants qui veulent importer ce genre de produits, mais nous avons beaucoup plus de sociétés qui veulent installer des machines, ce qui demande d’énormes investissements. L’installation de ces machines prend au moins dix mois. Nous pensons que la loi de finance aide au développement de l’industrie en Algérie, notamment pour les entreprises qui veulent fournir des machines.

Est-ce que la règle du 49/51 régissant le code des investissements étrangers en Algérie constitue un frein pour les entreprises étrangères désireuses d’investir ?

C’est un problème pour beaucoup d’entreprises étrangères, notamment pour les PME. A mon avis, c’est le bon chemin. Si vous prenez l’exemple des chinois qui ont suivi le même chenin, ils ont forcé les entreprises étrangères à produire en Chine. Mais parfois, il faut faire des exceptions. Les entreprises allemandes ont beaucoup de difficultés à pénétrer le marché algérien, en raison des lourdeurs bureaucratiques, plusieurs étapes à franchir. Malgré ces difficultés, il y a beaucoup d’entreprises allemandes qui sont installées en Algérie, notamment dans les produits de haute technologie qui sont de meilleure qualité.

En plus des difficultés administratives, nous rencontrons aussi des problèmes avec le secteur finance, comme les banques. A titre d’exemple, l’interdiction de transfert une partie des revenus à l’étranger.

Avec le marché sud-africain et nigérian, le marché algérien est le plus important et il est aussi très prometteur. L’Algérie a la possibilité de fournir l’Afrique de l’Ouest, parce que vous avez les coûts de l’énergie les plus bas.

Que pensez-vous de la décision prise par le gouvernement algérien d’interdire plus de 800 produits à l’importation ?

Les exportations italiennes vers l’Algérie ont baissé d’environ 15% entre 2016 et 2017, alors que les exportations allemandes vers l’Algérie ont augmenté de 6% durant la même période, notamment dans le secteur des hautes technologies. En général, c’est une bonne nouvelle, notamment pour les entreprises qui fabriquent des machines. Mais il faut faire des exceptions pour quelques produits très spécifiques. Je pense qu’il est nécessaire d’interdire pendant quelques temps, jusqu’à ce que l’industrie se développe et puisse être évaluée suffisamment.

Quel est l’objectif du Salon ?

Les producteurs algériens qui ont un projet et  souhaitent augmenter ou établir une ligne de production, peuvent venir au Salon pour rencontrer des professionnels venus du monde entier,  de 26 pays. Ils pourront profiter de leur savoir-faire et décider au mieux quel produit ou quelle machine va les aider, notamment en termes de relation qualité-prix.

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