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M.Djamel Benbelkacem, Vice-gouverneur de la banque d’Algérie: « Les cours d’une monnaie évoluent en fonction des performances économiques du pays »

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« En moyenne annuelle, la baisse du taux de change dinar/euro, n’est que de 7%. En fin de période, à savoir entre fin décembre 2016 et fin décembre 2017, le dinar a perdu 15% par rapport à l’euro », a déclaré ce mercredi M. Djamel Benbelkacem, Vice-gouverneur de la banque d’Algérie, lors de son passage à la radio algérienne.

Il a indiqué que « le dinar n’est pas la seule monnaie qui s’est dépréciée face à l’euro, citant la Turquie, la Tunisie et le Brésil dont les monnaies se sont dépréciés entre 10% et 15% par rapport à l’euro et comme l’euro s’est apprécié face au dollar, il s’est apprécié par rapport aux autres monnaies ».

Evoquant la situation économique actuelle du pays, M. Benbelkacem a souligné que « quand vous avez un déficit de la balance commerciale et un déficit de la balance des paiements, cela veut dire que la dépense intérieure brute est supérieure à la production. On est dans une situation où on a beaucoup de déséquilibre, mais notre économie à une capacité de résilience ».

Concernant le taux de croissance, l’intervenant a précisé que « le taux de croissance économique globale va probablement baisser et le chiffre de 2,2 % est une prévision de clôture. La baisse du taux de croissance est due  à la baisse de la croissance dans le secteur des hydrocarbures ». .

Dans ce contexte, la banque d’Algérie a procédé à « des ajustements nécessaire » ,a-t-il affirmé, en ajoutant « comme les monnaies de notre partenaires se sont dépréciées par rapport à l’euro, si on n’avait pas déprécié le dinar, on aurait donné une prime à l’importation en provenance de ces pays. Les cours d’une monnaie évoluent en fonction des performances économiques du pays de ce point de vue-là, il faut reconnaître que notre économie n’est pas assez performante ».

S’agissant du financement non conventionnel, le vice-gouverneur de la banque d’Algérie a précisé que « le recours au financement non conventionnel ne va pas, à court termes, impacter directement la valeur du dinar », en expliquant que «c’est un financement qui a été mis en place dans une situation exceptionnelle pour accompagner les objectifs de réforme structurelle de notre économie qui permettront, sur les cinq prochaines années, à rétablir les équilibres de la balance des paiements et du budget de l’Etat », poursuivant «si ces objectifs sont atteints, la valeur du dinar ne sera pas impactée par le financement non conventionnel ».

Il a précisé que « la valeur du dinar va évoluer en fonction de notre compétitivité, de notre capacité à nous diversifier et de notre capacité à augmenter notre offre interne de biens et de services, ces paramètres pourront rétablir à l’avenir la valeur du dinar ».

Interrogé sur la surévaluation du dinar sur le marché parallèle, M. Benbelkacem a indiqué que « cela reste toujours des estimations qui ne sont pas très précises », préférant insister sur  le problème de nos importations qui « est un problème structurel », a-t-il affirmé.

Et d’ajouter « ce n’est pas uniquement le taux de change qui peut résoudre le problème de diminution des importations, il ne faut pas compter sur le taux de change pour régler les problèmes structurels de notre pays ».

S’agissant de l’argent non bancarisé, M. Benbelkacem a rappelé que « sur les 13.000 à 14.000 milliards de DA de la masse monétaire, argent détenu sous toutes ses formes par des agents non financiers comme les ménages ou les entreprises, environ 4.780 milliards de DA qui sont détenus sous forme de billets et de pièces par les agents économiques pour leurs transactions », poursuivant «à la banque d’Algérie, nous avons estimé qu’il y a entre 1.500 et 2.000 milliards de DA étaient thésaurisés et épargnés sous forme de billets ».

Pour M. Benbelkacem, «les banques commerciales doivent avoir une stratégie absolument agressive pour aller chercher les dépôts des agents économiques ».

Le Vice-gouverneur de la banque d’Algérie estime que « le changement de monnaie n’est pas du tout d’actualité », en rappelant que « la masse monétaire s’est stabilisée en 2015 et 2016 entre 0,2% à 0,7%. Pour 2017, elle va probablement augmenter de 7% à 8% ».

Interrogé sur l’allocation touristique, M. Benbelkacem a indiqué que « nous puisons dans les réserves de change pour financer nos importations de biens et services. Nous avons entre 2 à 4 millions de touristes algériens qui partent à l’étranger et si on augmentait l’allocation touristique, ça serait des prélèvements supplémentaires sur les réserves de change ».

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