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La jeunesse entre le chômage, la harga et le mal-vivre : l’Algérie en perte de son véritable potentiel de richesse

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Le jeune migrant algérien qui a trouvé la mort à la fleur de l’âge dans les geôles espagnoles, sans oublier ceux qui périssent dans l’indifférence en tentant de rejoindre la rive nord, nous renvoie encore une fois et de façon alarmante, à la problématique de ce phénomène récurrent qui n’a jamais été pris au sérieux par les hautes autorités et face auquel, on reste les bras croisés, pour ne pas dire en position de spectateurs. Une tragédie nationale qui mérite un débat national, de grande envergure, comme on le fait pour des questions politiques et économiques car la jeunesse, ressource humaine sur laquelle, rien ne pourra être fait, reste la véritable richesse du pays.

En avril dernier, le nombre de la population active a atteint 12,277 millions de personnes contre 12,117 millions en septembre 2016, avec un solde positif de 160.000 personnes, soit une hausse de 1,3%. Mais ce sont des chiffres qui reste abstraits et ne reflète pas la réalité du terrain car l’informel absorbe des pans entiers de cette population active, en proie aux vicissitudes du temps et aux aléas du marché.

Les répercussions graves induites par la crise du pétrole qui s’est enclenchée en juin 2014, plongeant tous les indicateurs macro économiques du pays dans la zone rouge sont patentes. Et après trois ans et demi de déperditions et de recherche de solutions, l’un  des impacts le plus inquiétant de cette crise, est sans conteste le déséquilibre entre l’offre grandissante et la demande en baisse dans le marché de l’emploi. En outre, l’université, en totale déconnexion avec ce marché forme de nouveaux chômeurs qui vont allonger la liste de ceux déjà sur le banc de touche.

En effet, il ressort d’une étude faite récemment  par la direction du  Trésor français, et précédemment des chiffres annoncés par l’office national des statistiques, que le plus fort taux de chômage en Algérie, demeure celui des jeunes diplômés de l’université. Ce dernier, était en nette hausse en 2016, il affichait  16,7% en 2016 et se situe  9,5 % pour le secondaire et 10,6 % pour le cycle moyen.

En dépit des moyens colossaux  mis à la disposition de l’enseignement supérieur, en vue d’aboutir à une contribution effective du développement  et de l’employabilité des universitaires, les effets de cet investissement n’ont pas enregistré les résultats escomptés, et semble s’inscrire en pertes sèches pour l’économie nationale qui manque de personnels notamment dans certains secteurs stratégiques.

Et pour cause, quand plus de 65% des étudiants représentent les sciences sociales et humaines, il est clair, que devant les défis économiques et financiers qui attendent l’Algérie, le marché du travail exige d’autres spécialités pour faire face à la conjoncture actuelle, et ne peut de ce fait , offrir de l’emploi à tous ces étudiants. Une réorientation et une coordination ciblée s’imposent dans ce sens.

Première réaction de l’Etat, pour palier ce manque de vision flagrant, et cette politique de l’autruche, qui consistait durant des années à ne compter que sur les revenus du pétrole, au détriment du développement des autres secteurs stratégiques, a été d’essayer d’amortir cet impact négatif, par l’introduction de formations diplômantes, afin de rééquilibrer cette inéquation lourde pour les besoins du marché de l’emploi.

Ceci étant, bien qu’elle demeure louable, cette initiative risque d’être très insuffisante à l’avenir. Les chiffres prévisionnels sur les taux de chômage pour l’année prochaine, ne sont pas des plus encourageants. Dans la mesure où, le taux de chômage des jeunes devrait atteindre en 2018,  les 26 %, soit   18 % pour les diplômés de l’enseignement supérieur, 20% chez les femmes et seulement 8,1% pour les hommes.

Résultats des courses, aujourd’hui, des centaines d’étudiants bloquent leurs années pour s’orienter vers les centres de formations professionnels, dans l’espoir de se recycler, selon les besoins du marché du travail, et tentent d’éviter de  se retrouver avec un diplôme universitaire, mais, sans avenir professionnel.

Dans une Algérie qui compte plus de 70% de jeunes qui devaient représenter la plus grande richesse du pays, à même de prendre à bras-le corps,  le renouveau de l’économie nationale, le constat est des plus amers. Les années de faste et d’opulence auraient pu, canaliser, fructifier cette énergie pour en faire une force  de l’économie nationale, ai lieu de cela, cette force demeure passive et emplie de désespoir.

Conséquence d’une gestion défaillante, orientée uniquement sur la manne pétrolière, l’Algérie se retrouve avec un potentiel en ressources humaines, inexploité, au moment où le besoin en forces vives se fait hautement ressentir, notamment lorsque les impératifs et les urgences de la conjointure  actuelle, imposent le passage d’une économie de rente, à une économie productive.

Conséquence de cette politique d’ostracisme et de négligence, les jeunes évoluent avec ce mal-vivre d’être des laissés-pour-compte et de vide au point de tenter d’aller voir ailleurs où l’herbe est plus verte. Si certains réussissent à trouver leur bonheur, pour beaucoup d’autres, c’est le malheur qui les attend.

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