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Rencontre FLN-UGTA-FCE, ce mercredi : La privatisation des entreprises publiques, un enjeu de la présidentielle de 2019

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La réunion FLN-UGTA-FCE programmée pour ce mercredi 3 janvier en début d’après-midi au siège du parti à Hydra prend l’allure d’ « une tripartite parallèle » aux yeux des observateurs de la scène politique qui ne comprennent pas pourquoi le SG du vieux parti, Ould Abbas fait « cette démonstration de force » en invitant les deux partenaires socio-économiques pour leur demander de lui « rendre des comptes » sur la charte sur le Partenariat Public-Privé signée le 23 décembre entre le gouvernement, le syndicat et le patronat et qu’on assimile à un blanc-seing à la privatisation des entreprises publiques.

Cette démarche rend perplexe et n’a de sens que si on analyse les rapports de force installés depuis longtemps entre les deux partis du pouvoir et qui se projettent actuellement en 2019, année qui verra l’organisation de la présidentielle pour la succession au président Bouteflika.

Officiellement, cette réunion est prévue pour présenter au « parti majoritaire »la  charte de Partenariat public-privé, mais officieusement, c’est une « mise en garde » et un « rappel à l’ordre » car comme nous l’a affirmé un député FLN qui trouve « cela tout à fait normale dans la mesure où c’est son parti qui détient la majorité aussi bien au niveau de l’exécutif qu’au niveau des deux chambres ». Le SG du FLN n’est pas content et veut le faire entendre de peur de perdre pied et de se voir surtout  délesté par son rival (RND), des alliés de taille dans la prochaine joute électorale, à savoir, le syndicat des travailleurs et le patronat incarné par le FCE.

En même temps, le vieux parti se sent court-circuité dans cette  histoire du moment que la charte sur le PPP a été approuvée en dehors du parlement et qu’il veut ne serait-ce qu’en apparence, donner l’image de celui qui est le garant des intérêts des travailleurs et du peuple notamment après que des voix ont commencé à vilipender cette nouvelle approche économique et qu’on tend à accuser Ouyahia à vouloir « céder les entités publiques à l’oligarchie ».

D’ailleurs des mouvements de contestation commencent à pointer du nez, dans ce sens.

Des sources médiatiques parlent de 1200 entités publiques éligibles au PPP mais la question lancinante est sur quelle base a été faite cette sélection et qui va en bénéficier? Tout comme la liste des opérateurs automobile, la  problématique risque de faire face à une nouvelle polémique si rien n’est fait dans la transparence et l’équité.

C’est difficile de comprendre la sortie d’Ould Abbas vu qu’au sein du gouvernement siègent des ministres  d’obédience FLN et cela suppose que le SG reçoit « des rapports détaillés » de ses derniers à moins que cette  mise en scène ne soit dictée par d’autres desseins. Ce qui semble le plus plausible. Sa cible reste Ouyahia à qui il veut barrer la route et contrer ses ambitions.

Les dernières déclarations du leader du FLN relèvent plus d’un discours populiste que de pragmatisme. C’est un secret de polichinelle que les deux hommes, même s’ils sont du même giron, se renvoient constamment des flèches empoisonnées notamment quand il y a un enjeu électoral. Le FLN a toujours revendiqué la tête de l’Exécutif et l’épisode « Tebboune »  a été très mal digéré par le vieux parti surtout qu’il a perdu non seulement l’emprise sur le gouvernement mais des départements stratégiques lui sont passés sous le nez.

L’entrée en scène de Chakib Khelil qui sillonne l’Algérie pour semer ses idées et qui affiche clairement son « opposition » au Premier ministre est également à mettre sur l’échiquier de la bataille pour 2019. Il est largement soutenu par le FLN et pourtant la mystification est un jeu dangereux car personne n’oublie que du temps où  Chakib Khelil était ministre de l’énergie, il a exercé un véritable forcing pour ouvrir le secteur de l’énergie aux investisseurs étrangers et à ce moment-là, sa loi sur les hydrocarbures est passée comme une lettre à la poste et le FLN n’a pas fait de vagues pour la contester, au contraire, il l’a adoptée, au parlement en lui trouvant même des vertus.

Un élu RND nous a déclaré à ce propos  « lorsque le secrétaire général du FLN critique le Premier ministre, il remet en cause le choix du Président de la république qui est de surcroît Président du FLN, puisque le premier ministre est désigné par le président et il est chargé d’appliquer ni plus ni moins le programme du président » en ajoutant «  ces déclarations peuvent remettre en cause la cohésion d’un gouvernement composé d’ailleurs d’une majorité de ministres se revendiquant du FLN ».

De son côté, le gouvernement clame à qui veut l’entendre que le Partenariat Public-privé n’est pas une privatisation absolue et que cette coopération entre le public et le privé national dans laquelle le premier reste majoritaire, est soumise à la règle 66/34%  et tient compte de la règle 51/49% qui régit les IDE.

Et quand bien même ce partenariat permet l’accès du privé au capital social des entreprises publiques, uniquement les PME sont concernées et que les groupes publics stratégiques ne le sont pas.

Cette mise au point de la part  du gouvernement n’a apparemment pas convaincu vu que le concept lui-même, son cadre juridique et sa mise en application pose problème et ouvre une brèche pour que le politique s’en mêle et en profite pour l’instrumentaliser.  A y voir de prés, au sein même des partis du pouvoir, le courant ne passe pas bien mais ce qui est certain est que le jeu se passe uniquement entre eux. Le reste des partis est amorphe.

Il faut souligner que la relation tendue entre le secrétaire général de l’UGTA qui a mis tout son poids dans ce dossier et le patron du FLN n’est pas un secret. L’issue de la réunion de ce mercredi nous éclairera un peu plus sur ce qui se trame dans les coulisses.

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