Au moment où les autorités serrent les vis pour encadrer les importations, il demeure très difficile pour elles de réduire la factures de carburants et lubrifiants qui a augmenté cette année à près de 2 milliards de dollars, ce qui est paradoxal pour un pays producteur des hydrocarbures.
Pour remédier à cette situation un programme de réalisation de quatre raffineries est prévu par le ministère de l’énergie. Toutefois ce programme tarde à prendre forme, malgré que les autorités insistent toujours sur sa finalisation. En face de cela, la consommation interne ne cesse d’augmenter pour atteindre les 15 millions de tonnes de carburants routiers dont plus de 350.000 tonnes de GPL, l’an dernier.
Par ailleurs, les capacités de production des raffineries nationales ne dépassent pas les 11 millions de tonnes annuellement. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a indiqué en septembre dernier que l’entrée en production des projets des nouvelles raffineries permettra à l’Algérie de couvrir ses besoins en matière des carburants voir même d’exporter d’ici 2021. Les projets programmés par l’Algérie dans ce sens, sont la raffinerie d’Alger qui sera livrée en décembre 2018 tandis que les travaux de réalisation de la raffinerie de Hassi Messaoud seront entamés en janvier 2018. En outre, l’appel d’offres pour la raffinerie de Tiaret sera lancé « très bientôt ».
De ce fait s’agissant de la facture des importations, il est constaté que les lubrifiants constituent les produits qui ont augmenté le plus durant les 11 mois de cette année, selon les chiffres fournis par le centre national de l’Informatique et des statistiques des Douanes (CNIS), les produits Energie et lubrifiants ont été importés pour 1,78 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de 2017 contre 1,18 milliards de dollars la même période de 2016, soit une augmentation de +51,1%.
Par ailleurs, avec l’augmentation, cette année des prix des carburants, les observateurs prévoient une baisse de la consommation nationale. Tandis que la demande sur le GLP risque de connaitre une augmentation puisque ce produit est moins cher. Sans oublier que tout un programme de mobilisation pour équiper les véhicules de kits GPL a été lancé mais ne connait pas beaucoup d’engouement à cause d’une méconnaissance et d’appréhension quant à son utilisation liés aux risques qu’il présente. Les usines de montage automobile restent également réticentes à ce programme. Le manque de sensibilisation est également à soulever de la part des autorités.
En attendant la facture explose et pour un pays pétrolier, cela n’a pas de sens vu que ce segment n’a jamais été pris en considération. N’est-il pas temps de mettre le paquet sur l’industrie pétrochimique et d’accélérer le programme de réalisation de raffineries ?
