AccueilLa uneCe qu’il faut retenir de la rencontre Gouvernement /UGTA/Patronat

Ce qu’il faut retenir de la rencontre Gouvernement /UGTA/Patronat

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Le Gouvernement, l’UGTA et le Patronat ont signé, samedi dernier au siège de la Centrale syndicale, la Charte sur le partenariat public/privé. Un pas important qui va dans le sens de la mobilisation de toutes les énergies pour sortir du marasme économique bien installé depuis le début de la crise du pétrole qui a frappé de plein fouet, les fondements de l’économie nationale basée sur la rente.

Aux problèmes financiers qui s’accentuent avec le tarissement du Fonds de régulation des recettes et la fonte vertigineuse des réserves de changes, les solutions deviennent évidentes mais nécessitant une exécution urgente et rapide car le facteur temps ne joue pas en faveur d’un système ayant prouvé ses limites en termes de gestion et de gouvernance. Les retards et les réévaluations répétés sont autant de preuves tangibles pour l’attester.

Certains doutent de cette formule, non pas pour sa pertinence mais pour sa pratique et sa mise en œuvre dans un environnement d’affaires opaque, non réglementé et vicié par des pratiques douteuses. D’autres plus optimistes évoquent un procédé pouvant aider à passer la trappe de transition  dans laquelle est piégé le pays depuis des années.

Le choix d’un « capitalisme solidaire » vers lequel on se dirige peut amortir le choc de cette transition du tout social et l’assistanat tous azimuts vers l’ouverture sur l’initiative individuelle et privée, encore faut-il rester sur la même voie avec une stratégie bien huilée et ne pas changer de cap avant qu’elle ne délivre ses fruits. Le grand souci demeure ces valses hésitations et ces décisions contradictoires, en porte-à-faux à ce qu’on veut faire de la nouvelle orientation économique. Restrictions, autorisations, un coup on libère, un autre on verrouille, le champ est miné par cette inconstance qui dénote d’une immaturité dans la prise de décision ou simple indicateur d’une incompétence avérée.


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En dépit de cette situation tragi-comique et paradoxale typiquement algérienne, l’espoir reste permis car les germes d’un renouveau économique existent avec le potentiel humain et matériel dont dispose le pays. Il suffit, d’encourager et d’accompagner ceux qui veulent apporter leur pierre à l’édifice et donner la chance aux vraies compétences, mises sur le carreau.

Lors de la rencontre du triumvirat, on a pu constater une certaine homogénéité dans les discours des partenaires. Cela contraste avec les rencontres précédentes où la température se mesurait sur la tribune par la virulence des accusations  et des remontrances pour conclure au désaccord. C’est sans doute, cette impression qu’on a fini par accorder les violons et que la partition sera jouée sans fausses notes ou du moins qu’on jouera la même mélodie.

Du côté du gouvernement, les nouveaux éléments de langage utilisés par le premier ministre et particulièrement vis-à-vis de la question sensible de la privatisation (même partielle des entreprises publiques) sont là pour confirmer le changement dans l’approche de la « chose » économique : on passe du dogme (qui n’a d’ailleurs pas sa place en économie) au pragmatisme (qui est la base de la décision économique).

Il faut voir ici une approche dictée surtout par l’amenuisement des ressources financières qui a conduit à un recadrage de la politique qui consiste à « tendre la main au privé national ». Cette dernière ne se limitera pas seulement à l’ouverture du capital des entreprises publiques mais elle concernera également la réalisation d’infrastructures publiques et ce dans le cadre de contrat de type BOT (Build-Operate-Transfer) et la concession de services publics.

C’est une grande avancée si on lui adjoint l’engagement du premier ministre de soutenir tout projet d’investissement associant des partenaires publiques et privés. Ce partenariat était inévitable car on ne peut pas dissocier éternellement un couple destiné à vivre ensemble, autant trouver un terrain d’entente pour le bien de tous vu que la situation conflictuelle et dénuée de confiance a surtout profité aux étrangers.

Du côté de la centrale syndicale, la tendance a également changé vers un tout nouveau discours qui s’inscrit dans celui déjà affiché au cours de l’université d’été du FCE où le SG du syndicat des travailleurs avait déclaré sans équivoque que point de développement économique sans un secteur privé national fort et compétitif. Il est allé même jusqu’à demander à l’Etat de se retirer et de laisser la place aux acteurs du marché et de consacrer ses efforts à ses missions régaliennes et à la régulation.

Du côté du patronat, on remarque la confirmation du leadership du FCE sur la représentation patronale. En effet, c’est pour la première fois que le président du FCE prend la parole au nom de l’ensemble des organisations patronales y compris l’UNEP, organisation qui regroupe les chefs d’entreprises publiques et dont le président est le PDG de COSIDER. Ce dernier avait confié qu’il avait même préparé une intervention.  

Ace effet, le FCE voit dans la charte, la concrétisation de l’une de ses recommandations contenues dans son plaidoyer remis à l’ancien premier ministre Sellal en 2015, d’où cette réflexion d’un membre de la délégation FCE présent à la rencontre : « nous avons à la fois un sentiment de satisfaction parce qu’ indéniablement cette signature constitue une réponse à la gravité de la situation mais également un sentiment d’amertume parce qu’on aurait pu gagner beaucoup de temps si le gouvernement nous avait écoutés, il y a plus de deux ans »

Autre observation importante, l’un des vieux routiers, qui a écumé toutes les rencontres tripartites était absent de l’événement de samedi, sa signature n’a donc pas été apposée sur la charte. Il s’agit  de la CGEOA dont les représentants n’ont pas pris part au rendez-vous. Des sources indiquent d’ailleurs, que Habib Yousfi, le président d’honneur de cette organisation  s’est présenté pour participer à l’événement mais l’accès à la réunion lui a été interdit.

Il ya eu également une absence de taille à cette rencontre, celle du ministre du commerce alors que le gouvernement vient de suspendre les licences d’importations qui relève en principe de ce département sans oublier que le commerce extérieur est appelé à jouer un rôle majeur dans la nouvelle politique de diversification économique.

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